Test de la Turtle Beach Stealth Pivot

Test de la Turtle Beach Stealth Pivot
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Dans la jungle luxuriante des manettes qui veulent toutes détrôner la reine Xbox Elite, Turtle Beach revient avec une nouvelle tentative pour titiller les doigts des gamers exigeants. La Stealth Pivot, sous ses airs de Transformer rangé au rayon high-tech, propose une modularité inédite grâce à ses fameux "pivots" — des modules interchangeables pensés pour adapter l’ergonomie de la manette selon les besoins du moment. Combat, FPS, rétro-gaming ou juste chill en open world : elle promet de tout faire.
La grosse feature mise en avant par Turtle Beach ici, c’est évidemment ce système de pivots modulables. Deux zones de la manette (le stick gauche et les boutons droits) peuvent littéralement pivoter et se transformer en d'autres agencements. Par exemple, à droite, on peut échanger le classique A-B-X-Y contre un layout à six boutons façon borne d’arcade, ou même un pavé de macros customisables. À gauche, on peut troquer le stick contre une croix directionnelle old-school et deux boutons en plus. Idéal pour ceux qui veulent taquiner du combo dans Street Fighter 6 sans ressortir le fight stick de 4 kilos.


Mais bon, entre le concept et la réalité, il y a parfois un petit pont branlant au-dessus d’une rivière pleine de crocodiles ergonomiques. Pour passer d’un mode à l’autre, il faut actionner deux loquets à l’arrière, tourner le stick en sens anti-horaire, faire pivoter le module manuellement, puis tout remettre en place. Ce n’est pas difficile en soi, mais ce n’est pas instantané non plus. On est loin d’un changement à la volée pendant une session speedrun. D’autant que, même si les pivots sont solides, on ne ressent pas forcément une sensation premium lors de la rotation. L’ensemble inspire confiance, mais on est plus dans du plastique sérieux que dans du métal satiné haut de gamme. Est-ce que ça va casser ? Probablement pas. Mais est-ce que ça pourrait être plus fluide ? Carrément.

Turtle Beach Stealth Pivot

Une fois en main, la Stealth Pivot se défend bien. Son design est résolument tourné vers l’ergonomie : angles bien pensés, poids équilibré (un peu plus lourd qu’une manette Xbox Series X, mais rien d’handicapant) et une texture qui, sans aller jusqu’au grip granuleux de certaines manettes pro, évite tout de même l’effet savonnette des pads de base. Le plastique utilisé est de bonne facture, avec une texture douce à l’avant et un dos un peu plus brut. On aurait aimé un revêtement caoutchouteux pour les longues sessions, mais rien de rédhibitoire ici. Les gâchettes analogiques, elles, sont réglables en profondeur grâce à un système de butées, ce qui est toujours bienvenu pour les FPS nerveux. Les joueurs compétitifs sauront tirer profit de cette possibilité pour réduire leur temps d’activation à son minimum.

Turtle Beach Stealth Pivot

La croix directionnelle, en forme de disque circulaire, rappelle un peu celle de la manette Elite de Microsoft. Elle est précise, bien que moins "clicy" que certaines autres. En configuration combat, elle fait clairement le job. Et les boutons ? Rien à redire : ils sont bien espacés, réactifs, et surtout… ils ne sonnent pas comme une télécommande bas de gamme. Mention spéciale à la version six boutons, pensée pour les puristes du combo et qui évite le syndrome du bouton trop petit ou mal positionné. Ce qui change la donne ici, c’est l’adoption des sticks à effet Hall. Cette technologie évite le fameux "stick drift", ce mal bien connu des joueurs Switch, PS5 et Xbox qui consiste à voir son personnage bouger tout seul comme un vieux fantôme errant. Grâce à l’effet Hall, le mouvement est détecté sans contact physique, donc sans usure. Et franchement, ça marche. Les sticks sont doux, précis, et ne souffrent d’aucune deadzone chelou. C’est net, c’est propre, c’est moderne.

Turtle Beach Stealth Pivot

Côté connectique, la manette propose le sans-fil via un dongle USB-C en 2,4 GHz ainsi que du Bluetooth… mais uniquement sur PC. Sur Xbox, c’est câble obligatoire. Pourquoi cette limitation ? Mystère. Peut-être un choix économique, ou une restriction côté Microsoft. Toujours est-il que c’est dommage. Quand on débourse plus de 200 balles pour une manette, on s’attend à ne pas se balader avec un fil comme en 2005. L’autonomie, elle, tourne autour des 20 heures, ce qui est plutôt dans la bonne moyenne. Pas de quoi flamber, mais suffisant pour tenir de longues sessions. Le câble fourni est de bonne qualité (USB-C, bien sûr) et la recharge est rapide. Petite originalité : un mini écran monochrome est intégré en façade. Il permet d’accéder à divers réglages comme le changement de profil, le monitoring de la batterie ou les niveaux de volume si vous avez branché un casque via la prise jack intégrée. L’interface est simple, lisible et, surtout, elle permet de se passer d’un logiciel externe pour faire ses réglages de base. Ce qui est un bon point, vu que le soft compagnon (disponible sur PC) est encore un peu jeune et pas toujours hyper intuitif. En gros, l’écran ne va pas changer votre vie, mais il a le mérite d’exister et d’être bien intégré. On reste loin des délires OLED tactiles de certaines manettes à 300€, mais on apprécie l’effort.

Turtle Beach Stealth Pivot

La grande force de la Stealth Pivot, c’est sa polyvalence. Le joueur qui passe de Modern Warfare à Street Fighter 6, puis à un jeu rétro type Shovel Knight, y trouvera clairement son compte. Changer de configuration permet d’adapter la manette au style du jeu, et ça, c’est un vrai plus. Pour les streamers ou testeurs, c’est même un gain de confort non négligeable. Mais, car il y a toujours un "mais", cette polyvalence vient avec un coût : celui de la complexité. La rotation des modules, bien que simple sur le papier, nécessite un petit apprentissage. Ce n’est pas une manette "plug & play" pour ceux qui veulent juste se poser et jouer. C’est une manette pour ceux qui aiment bidouiller, personnaliser, optimiser. D’ailleurs, les profils customisables permettent de paramétrer les touches, ajuster la sensibilité des sticks, les vibrations, les zones mortes… Du très complet, mais réservé à ceux qui prennent le temps de configurer. Une approche très "pro", donc, qui ne conviendra pas forcément à tout le monde.

Turtle Beach Stealth Pivot

La Turtle Beach Stealth Pivot, c’est un peu comme une montre suisse avec une scie intégrée. Ultra fonctionnelle, bien pensée, parfois un peu trop ambitieuse pour son propre bien, mais diablement efficace quand on sait s’en servir. Ce n’est pas la manette idéale pour tout le monde, mais pour ceux qui veulent un périphérique adaptable, précis et tourné vers la performance, elle représente un choix solide. Il faudra composer avec quelques concessions (absence de sans-fil sur Xbox, modularité un peu rigide), mais le reste est maîtrisé. Une manette de niche, mais une belle niche.
24 mars 2025 à 10h29

Par Lorris

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