En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l'installation et l'utilisation de cookies sur votre poste, notamment à des fins promotionnelles et/ou publicitaires, dans le respect de notre politique de protection de votre vie privée.
Test du SteelSeries Apex Pro Mini Gen 3
Partager
Le marché des claviers gaming est en perpétuelle effervescence, une arène où chaque constructeur tente d’imposer sa vision du « clavier ultime ». SteelSeries revient avec la troisième itération de son Apex Pro Mini. Un petit gabarit, certes, mais de grandes ambitions : switches hall effect nouvelle génération, personnalisation extrême et compacité redoutable.
L’Apex Pro Mini Gen 3 en impose par sa sobriété et sa finition. Le format 60% (pour les non-initiés, comprenez l’essentiel du clavier sans la rangée de fonctions, les flèches ou le pavé numérique) libère une place précieuse sur le bureau, laissant toute la latitude nécessaire aux grands mouvements de souris. Idéal pour les FPS nerveux où chaque pixel compte. La compacité a toutefois un prix : les raccourcis. Les touches fléchées ? Oubliées, sauf si vous avez le réflexe d’aller les chercher avec la touche Fn. Même chose pour F5 ou Insert, désormais cachées derrière une combinaison hasardeuse. Il faut donc un temps d’adaptation, d’autant plus que SteelSeries ne propose pas de keycaps alternatifs ou de solution logicielle permettant de revoir l’ensemble facilement.
En termes de matériaux, SteelSeries ne fait pas dans la dentelle. La base plastique est épaulée par une plaque supérieure en aluminium noir anodisé du plus bel effet. L’ensemble est solide, rigide, et inspire confiance. Les keycaps sont en PBT double-shot, une excellente surprise qui garantit une usure plus lente et une meilleure résistance à la brillance, souvent fatale aux claviers après quelques mois de Doritos intensifs. Dommage, toutefois, que les légendes secondaires soient imprimées sur la tranche avant des touches – illisibles sans éclairage direct. Mais ce qui justifie réellement le tarif coquet de ce clavier, ce sont ses switches OmniPoint 3.0. Pour résumer : SteelSeries a foutu des capteurs magnétiques dans les touches. Résultat ? Vous pouvez choisir à quel moment exactement une touche doit s’activer. De 0,1 mm (pour une réactivité instantanée) à 4 mm (histoire de ne rien déclencher par erreur). Le tout est géré via le logiciel SteelSeries GG.
Et là, franchement, c’est bluffant. On peut avoir un mode « bureautique », avec des points d’activation profonds pour éviter les fautes de frappe quand on tape son rapport de stage, et passer en mode esport avec une réactivité chirurgicale le soir venu sur Valorant. Mieux encore, il est possible de programmer deux actions différentes en fonction de la profondeur d’activation : un demi-appui lance une grenade, un appui complet déclenche le C4. La classe. Mais il y a un hic : si les switches sont techniquement impressionnants, la sensation de frappe n’est pas aussi aboutie qu’attendu. Sur un clavier à ce prix-là, on aurait pu espérer un retour plus net, plus « crunchy ». Le son de déclenchement est assez plat, malgré les efforts de SteelSeries pour rendre la frappe plus douce et feutrée avec des mousses internes et des stabilisateurs. C’est agréable, certes, mais ça manque un peu de caractère.
SteelSeries a toujours proposé des logiciels à la fois riches et... un peu lourds. GG, leur suite logicielle, ne déroge pas à la règle. Oui, on peut absolument tout personnaliser : point d’activation touche par touche, macros, profils RGB à gogo, synchronisation avec d'autres périphériques de la marque… mais il faudra s’armer de patience. L’interface est verbeuse, pas très claire et parfois boguée selon les configurations. Le « Protection Mode », censé réduire la sensibilité des touches adjacentes pour éviter les erreurs, est une belle idée mal exécutée. Aucune indication dans l’interface sur les touches concernées, ce qui pousse souvent l’utilisateur à désactiver la fonction pour éviter les comportements étranges. Il manque une couche de polish qui ferait toute la différence. Enfin, et c’est là que ça pique un peu : l’interface principale du logiciel vous bombarde de promotions pour d’autres produits SteelSeries. Oui, on peut les désactiver, mais c’est un peu moyen sur un clavier vendu entre 230 et 250€. On aurait aimé que la pub reste à la porte.
La promesse de SteelSeries était également de proposer une frappe plus silencieuse. Et c’est vrai que comparé à un clavier mécanique classique, c’est notable. Les stabilisateurs, bien que parfois inégaux d’une touche à l’autre, font leur boulot. L’ajout de plusieurs couches de mousse atténue les bruits parasites et adoucit la frappe, qui devient presque moelleuse. Cela dit, on est encore loin du silence absolu. Les utilisateurs tatillons noteront un petit « ping » métallique sur certaines touches longues (Espace, Entrée), preuve que l’ingénierie sonore a encore une marge de progression. Et pour ceux qui aiment le bruit sec et précis des bons vieux Cherry MX Blue, passez votre chemin.
Dernier point – et pas des moindres : ce clavier est uniquement filaire. Aucune option Bluetooth ou 2.4GHz. Dans un monde où même les grille-pains se connectent en Wi-Fi, c’est un vrai manque. Surtout pour un clavier compact, parfait pour être transporté ou utilisé avec plusieurs machines. Ici, il faudra faire avec un câble tressé USB-C – de qualité, certes, mais un peu rigide – et basta. Pas de hub USB non plus, ni de port audio. Là encore, on comprend que le format 60% implique des compromis, mais à ce tarif, on pouvait espérer une prise en charge un peu plus généreuse.
Le SteelSeries Apex Pro Mini Gen 3 est un petit bijou d’ingénierie : switches magnétiques à la pointe, personnalisation granulaire, finition haut de gamme et format compact ultra-efficace pour le jeu compétitif. Mais ce clavier donne parfois l’impression d’être une démonstration technologique plutôt qu’un vrai outil taillé pour le quotidien.
Entre un logiciel un peu pénible, une frappe correcte mais pas inoubliable et un tarif élevé pour une connectivité limitée, on est en droit d’être partagé. Pour les passionnés de réglages fins et les fans de la marque, c’est un must. Pour les autres, mieux vaut peut-être attendre une Gen 4, ou lorgner vers des modèles concurrents offrant un meilleur équilibre entre prix, confort et fonctionnalités.