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Test du Keychron V5 MAX
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Derrière son look de clavier de bureau très sage, le Keychron V5 Max cache un profil de vrai caméléon. Tri-mode, hot swap, QMK, VIA, gasket mount, pavé num… sur le papier, il coche autant de cases qu’un formulaire de la CAF.
Le V5 Max appartient à la famille des claviers 96, ce format compact qui garde un pavé numérique et presque toutes les touches d’un full size, mais en tassant tout ça. On garde donc la rangée de fonctions, les flèches et le numpad, au prix de quelques raccourcis de navigation sacrifiés et d’un bloc numérique. Le châssis est en plastique ABS, pas du tout premium sur le papier mais suffisamment dense pour que le clavier frôle le kilo sur la balance, entre 925 et 935 grammes selon la version. On sent tout de suite qu’on n’est pas sur un petit jouet léger, mais sur un bloc qui ne bouge pas d’un millimètre une fois posé sur le bureau. Sous la coque, Keychron a empilé tout ce qu’on retrouve aujourd’hui sur les claviers “custom de série” bien inspirés : plaque en polycarbonate, gasket mount et plusieurs couches de mousse pour amortir les vibrations. Cela donne un son plus feutré qu’un vieux clavier de bureau métallique, avec une frappe qui rebondit légèrement sous les doigts.
Côté keycaps, Keychron livre des touches OSA en PBT double shot, un profil entre l’OEM classique et la forme très bombée des SA. L’idée, c’est d’avoir des touches un peu plus dodues qui “épousent” le bout du doigt tout en restant suffisamment basses pour ne pas perdre tout le monde en route. En revanche, ces mêmes légendes ne laissent pas passer la lumière. En effet, les caractères ne sont pas translucides, et dans la pénombre on lit plus le halo autour des touches que ce qui est écrit dessus. Pour un clavier RGB très orienté gaming, c’est un choix un peu étrange. Ça fera plaisir aux amateurs de setups sobres, beaucoup moins à ceux qui aiment taper dans le noir avec un arc-en-ciel sous les doigts.
La connectique est classique mais appréciable : USB C filaire, dongle 2,4 GHz et Bluetooth 5.1 capable de gérer jusqu’à trois appareils. Le dongle existe en double, Type A et Type C, avec un petit logement magnétique dans le clavier pour ne pas le perdre. On ajoute à ça un switch Mac/Windows sur la tranche et un jeu de keycaps pour chaque OS. Enfin, en haut à droite trône un bouton rotatif multifonction, qui contrôle le volume par défaut mais peut être remappé à peu près comme on veut. Le placement est classique, la molette est bien crantée sans être râpeuse, et on prend vite l’habitude de s’en servir pour tout, de la luminosité des jeux à la timeline d’une vidéo.
Le V5 Max se présente comme un clavier “fully customizable”, et pour une fois ce n’est pas du marketing creux. Entre le PCB hot swap compatible 3 et 5 pins et la prise en charge complète de QMK et VIA, on se retrouve avec un châssis prêt à accepter à peu près tout ce que l’on veut lui coller comme switches et comme comportement logiciel. Côté cerveau, la bête embarque un microcontrôleur ARM avec 256 K de mémoire flash, de quoi stocker plusieurs couches, macros et profils. En pratique, le clavier ne bronche pas quand on lui demande de jongler entre plusieurs layers, que ce soit pour des raccourcis de montage vidéo, des profils de jeux ou de la programmation avec des combos tordus.
Le logiciel est toutefois un peu particulier. Officiellement, QMK/VIA est supporté, mais la carte du V5 Max n’est pas encore auto détectée par VIA : il faut récupérer un fichier JSON, activer l’onglet Design dans les paramètres puis glisser le fichier pour charger la disposition. Rien de dramatique, mais on est loin de la simplicité d’un logiciel propriétaire “plug and play” façon Corsair ou Logitech. Une fois cette étape passée, on retrouve quand même tout ce qui fait le charme de VIA : remappage complet, macros, layers, gestion de la molette, le tout de manière assez intuitive.
Ce V5 Max est pensé comme un clavier “hybride” capable de faire le pont entre le boulot et les longues sessions de jeu. En 2,4 GHz, le polling rate monte à 1000 Hz et la latence relevée est excellente, largement suffisante pour suivre le rythme de shooters compétitifs ou de MOBAs nerveux. En Bluetooth, forcément, la latence se fait un peu plus sentir, mais le clavier reste parfaitement utilisable pour de la bureautique, de la rédaction ou même du jeu léger sur un laptop ou une tablette. Le vrai point fort, c’est la possibilité de garder un dongle 2,4 GHz sur le PC principal, tout en ayant trois appareils en Bluetooth prêts à être rappelés en deux touches.
Côté autonomie, le V5 offre une endurance très correcte en 2,4 GHz, surtout si l’on ne laisse pas les effets RGB à fond en permanence. Entre la batterie généreuse et la gestion raisonnable de l’éclairage, on est plutôt dans la catégorie “je le recharge de temps en temps” que “je vis avec le câble branché en permanence”. Ce n’est pas le roi absolu de l’endurance, mais on reste dans le haut du panier pour un clavier de ce type. Ce qui impressionne le plus avec ce V5 Max, c’est la façon dont il récupère une bonne partie des sensations d’un clavier custom ou d’un modèle full métal beaucoup plus cher, tout en restant dans une zone tarifaire très abordable. Évidemment, pour atteindre ce positionnement, Keychron a dû faire quelques compromis. Le châssis plastique ne fera pas rêver les amateurs de lourds cadres en aluminium usiné, même s’il tient très bien sur le bureau. L’absence de repose-poignet dans la boîte est mesquine sur un clavier de cette gamme mais bon, malgré ça, le V5 Max reste un clavier très cohérent. Pour quelqu’un qui veut un pavé numérique, un vrai confort de frappe, une excellente connectivité sans fil et la possibilité de plonger progressivement dans le monde du custom sans vendre un rein, c’est difficile de trouver mieux dans cette gamme.
Le Keychron V5 Max n’est pas le clavier parfait, mais il s’en approche dangereusement pour son prix. Entre son format 96 bien fichu, son vrai confort de frappe, sa connectivité tri mode et ses capacités de personnalisation, il aligne les bons points. On lui reprochera surtout son châssis plastique, son profil haut sans repose-poignet et quelques choix discutables côté keycaps. Mais pour un utilisateur qui veut un seul clavier pour tout faire, du jeu au boulot, Keychron propose un périphérique très satisfaisant.