Test du CHERRY MX 8.3 TKL Wireless + GP6 et GP7

Test du CHERRY MX 8.3 TKL Wireless + GP6 et GP7
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Cherry veut clairement vous faire ranger votre vieux combo clavier en plastique et tapis fatigué. Au menu : un TKL tout métal qui se prend pour un clavier custom, bardé de techno sans fil, accompagné de deux tapis GP6 et GP7 censés transformer votre bureau en showroom d’esport. Reste à voir si ça vaut vraiment le billet.
Le clavier est livré dans un étui rigide, avec câble USB C tressé, dongle 2,4 GHz, extracteur de touches, extracteur de switches et quelques switches de rechange, histoire de poser d’emblée un positionnement très premium. Le châssis est entièrement en métal, lourd, compact, sans pavé numérique, avec un look très sérieux qui fait plus “outil de travail” que gadget RGB. On tourne autour du kilo, ce qui est beaucoup pour un TKL, mais sur le bureau, c’est royal : ça ne bouge pas d’un millimètre, même quand vous spammez la barre espace en fin de ranked. Le montage gasket, avec plusieurs couches de mousse, vient calmer les vibrations et donne ce côté plus feutré que les claviers gaming classiques encore très creux. Les pieds ne sont pas de simples petits bouts de plastique : à la place, Cherry a mis une barre métallique articulée sur toute la largeur, qui propose plusieurs angles. En main, ça respire la solidité, presque trop même. En revanche, même dans la position la plus basse, le clavier reste assez haut, au point que l’on finit par sentir les poignets tirer après une longue session si l’on n’a pas de repose-poignets. C’est un point qui revient régulièrement : super pour la stabilité, moins pour l’ergonomie pure sur le long terme.


Côté switches, on a droit aux nouveaux Cherry MX2A Red, linéaires, pré-lubrifiés en usine et annoncés pour une très grosse durée de vie. La frappe est fluide, sans gros scratch parasite, avec un déclenchement propre et des stabilisateurs qui ne font pas de bruit de casserole. Le son reste assez contenu, en partie grâce aux mousses internes et au montage gasket : ce n’est pas le “thock” de clavier custom hautement fignolé, mais on s’éloigne déjà bien du clic métallique agressif qu’on avait parfois chez Cherry il y a quelques années. Les switches sont hot-swap, ce qui permet de changer toute la rangée sans sortir le fer à souder si vous voulez tenter d’autres profils mécaniques.

CHERRY MX 8.3

Les keycaps sont en PBT double injection, avec une texture légèrement granuleuse et une police plutôt sobre. Bonne nouvelle sur le long terme : ça résiste mieux au brillant graisseux que les touches ABS d’entrée de gamme. Mauvaise nouvelle : entre la teinte sombre et l’orientation nord des LED, l’éclairage ne met pas toujours bien en valeur les légendes principales. On voit parfois mieux les symboles secondaires au-dessus des chiffres que les chiffres eux-mêmes, ce qui est un peu contre-productif quand vous jouez dans le noir ou que vous tapez un mot de passe à l’aveugle.

CHERRY MX 8.3

L’autre gros morceau, c’est tout ce qui tourne autour de la connectivité. Le MX 8.3 TKL propose un mode filaire USB C, un mode 2,4 GHz avec dongle et du Bluetooth multipoint, avec la possibilité de basculer entre plusieurs appareils via la molette. En filaire, le polling monte jusqu’à 8 000 Hz, et en sans fil on peut grimper jusqu’à 4 000 Hz, ce qui est largement au-dessus de la plupart des claviers concurrents encore bloqués à 1 000 Hz. En pratique, la latence est imperceptible, et même en 2,4 GHz, on est sur quelque chose de parfaitement compétitif pour du FPS nerveux.

CHERRY MX 8.3

Sur le coin supérieur droit, Cherry a collé un petit écran et une molette en forme de croix. L’idée est de pouvoir gérer le volume, le profil RGB, la connexion ou encore de surveiller la batterie sans passer par le logiciel. L’écran reste minuscule et un peu limité, mais permet tout de même de changer de mode ou de profil sans alt-tab, ce qui est toujours appréciable. On sent bien que le constructeur veut vous laisser piloter le clavier directement, mais on n’est pas non plus sur un centre de contrôle ultra riche comme on peut le voir sur des claviers avec grand écran couleur.

CHERRY MX 8.3

En jeu, le clavier fait ce qu’on attend de lui : les touches répondent au quart de tour, la combinaison gasket + mousses arrondit légèrement le ressenti tout en gardant une frappe nette, et le format TKL laisse suffisamment de place à la souris sans donner l’impression de taper sur un mini-clavier. Pour la frappe, c’est aussi très correct : le bruit est contenu, la sensation est consistante, même si le châssis très dense et le profil plutôt haut ne plairont pas forcément à celles et ceux qui aiment les claviers plus légers et plus bas.

Là où ça coince, c’est évidemment sur le tarif. Le MX 8.3 TKL est affiché à un prix public qui frôle les 250 à 300 euros selon les boutiques et les layouts, ce qui le place clairement dans le segment très haut de gamme. On peut trouver des claviers mécaniques avec montage gasket, keycaps PBT et sans fil pour moins cher, voire des modèles à switches magnétiques ou Hall effect plus extravagants côté fonctionnalités. Ici, on paie la finition tout métal, la très bonne intégration du sans fil haute fréquence, les nouveaux switches maison et le packaging généreux, mais il faut accepter que le rapport performances/prix n’est pas le plus agressif du marché.

Au final, le MX 8.3 TKL est un clavier pour joueurs exigeants qui veulent un objet très solide, bien fini, au comportement irréprochable en jeu, et qui sont prêts à accepter un châssis lourd, un profil assez haut et un prix costaud. Si vous cherchez un clavier discret, léger et “value”, ce n’est pas lui. Si vous voulez une sorte de tank TKL sans pavé numérique, avec du sans fil dopé et une frappe moderne, il coche énormément de cases.

CHERRY MX 8.3

GP6 et GP7 : Alice ça glisse... franchement bien

Les tapis GP6 et GP7 viennent compléter l’écosystème et partagent la même base : un grand format de 460 x 400 x 4 mm, une surface en tissu pensée pour la vitesse, et une base en caoutchouc très souple pour garder un bon contrôle, surtout dans les micro ajustements. On est sur du grand classique pour joueur à faible sensibilité, avec suffisamment de place pour les grands balayages.

GP6
GP6

Le GP6 se présente comme un tapis en tissu “nouvelle génération”, avec un tissage annoncé comme inédit sur un tapis de souris, très lisse au toucher, et des bords cousus pour éviter l’effilochage. La glisse est rapide, mais pas totalement incontrôlable : la base souple absorbe légèrement la pression quand on appuie davantage, ce qui donne ce fameux combo vitesse + contrôle très recherché en FPS. On le trouve en version noire sobre ou avec un motif plus agressif représentant un dragon rouge énervé. Niveau prix, on tourne autour de la trentaine d’euros, ce qui le place assez logiquement dans le milieu-haut de gamme des tapis tissu.

GP6
GP6

Le GP7, lui, s’agit du premier tapis de souris gaming enrichi en fibres de graphène, un matériau ultra solide et très conducteur, censé améliorer la durabilité et offrir une surface plus dense, plus régulière et plus résistante à l’usure. En main, la glisse est encore un peu plus fluide que sur le GP6, tout en gardant ce même comportement de freinage naturel quand on appuie plus fort grâce à la base en caoutchouc extra souple. On ne va pas se mentir : la différence ne va pas changer votre vie si vous venez déjà d’un bon tapis tissu, mais on sent un côté un poil plus “clinique”, plus lisse, avec une surface qui devrait mieux tenir la distance.

GP7
GP7

L’argument “tapis qui reste frais” lié au graphène est plus subtil : on sent une légère différence de texture et de température au toucher, mais ce n’est pas non plus comme poser le poignet sur une plaque glacée. C’est du confort bonus, pas une révolution. Ce qui compte surtout, c’est le combo surface très rapide mais maîtrisée, et la promesse que ce comportement ne se dégradera pas trop vite, là où certains tapis tissus finissent par se lisser ou se tasser au bout de quelques années. Le prix, en revanche, grimpe aussi : on survole la quarantaine d’euros dans beaucoup de boutiques, ce qui en fait un tapis clairement premium.

GP7
GP7

Pris ensemble, GP6 et GP7 s’intègrent bien à l’idée de départ : proposer un setup complet où le clavier très costaud, stable et précis est accompagné d’un tapis rapide mais contrôlable, avec deux options selon que vous voulez rester “raisonnable” ou que vous avez envie de cocher la case “graphène dans mon tapis de souris”. Le gain du GP7 par rapport au GP6 existe, mais il parlera surtout aux joueurs qui sont déjà sensibles aux nuances de surfaces et qui changent rarement de tapis.

GP7
GP7

Le Cherry MX 8.3 TKL est un clavier qui assume à fond son positionnement très haut de gamme : châssis tout métal, switches MX2A hot-swap, montage gasket, triple connectivité avec polling démesuré et petites fonctions de confort comme l’écran et la molette. En face, les tapis GP6 et GP7 complètent bien le tableau, avec de grandes surfaces rapides et un vrai souci de contrôle, le GP7 s’offrant au passage le délire du graphène. L’ensemble compose un setup cohérent et agréable, mais clairement réservé à celles et ceux qui sont prêts à payer cher pour un bureau full Cherry.
05 décembre 2025 à 17h15

Par Lorris

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