arrive dans une petite boîte qui ne paye pas de mine, mais qui se rattrape sur le contenu : deux émetteurs ultra compacts, un récepteur USB C, un boîtier de charge, quelques bonnettes anti vent et des clips pour fixer tout ça sur un t-shirt ou une veste. L’idée est claire dès le départ : on n’est pas devant un micro de bureau classique, mais un kit de micros sans fil taillé pour le streaming mobile, le vlog ou les interviews IRL.
Techniquement, la base est assez solide pour ce genre de produit. On a droit à une transmission en 2,4 GHz avec protocole propriétaire, une portée annoncée de plus de 20 mètres en champ libre et une latence inférieure à 20 millisecondes. Chaque petit micro utilise une capsule omnidirectionnelle, avec réponse en fréquence 20 Hz - 20 kHz et échantillonnage en 16 bits / 48 kHz. Sur le papier, c’est plus que suffisant pour de la voix parlée et même un peu de musique d’ambiance, avec un rendu censé rester relativement naturel. La sensibilité tourne autour de -31 dB et le rapport signal / bruit est donné à 82 dB, des chiffres honnêtes pour un kit sans fil de cette gamme
.
Côté autonomie, Streamplify annonce environ huit heures par micro, avec un boîtier de charge qui permet de monter jusqu’à une vingtaine d’heures d’usage cumulé. Le boîtier intègre une batterie d’environ 900 mAh, chaque émetteur tourne autour des 100 mAh, et une recharge complète prend un peu moins d’une heure et demie pour les micros, plus longtemps pour le case. En pratique, cela couvre largement une journée de tournage IRL, un événement, ou quelques longues sessions de stream. La connexion se veut aussi simple que possible : on branche le récepteur en USB C sur le PC, Mac, smartphone Android ou même un iPhone avec l’adaptateur qui va bien, et c’est reconnu comme une carte son USB standard. Pas de pilote à installer, pas de logiciel obligatoire, on est vraiment sur du plug and play.
La construction respire le plastique maîtrisé : léger, un peu cheap au toucher, mais bien assemblé. Ce n’est clairement pas du matériel de broadcast qui survivra à une guerre, mais pour un usage de streamer, de vidéaste amateur ou de podcaster nomade, ça fait le job. Les clips et les petites pièces fournies permettent de s’adapter à pas mal de situations, de la chemise de bureau à la veste en extérieur. Petit détail sympa : une réduction de bruit matérielle est disponible. L’objectif est clair : nettoyer un peu l’ambiance d’un bureau bruyant ou d’une rue animée, sans avoir à bidouiller dans un logiciel tiers. Dans les faits, c’est plutôt efficace, même si les bruits environnants plus lourds ne passent pas à la trappe aussi facilement.
Une fois branché et appairé, le Mic Go donne assez vite l’impression de savoir ce qu’il fait. La voix est captée avec un niveau de détail correct, sans sifflements abusifs ni grave boueux, et le rendu reste cohérent entre les deux émetteurs, ce qui est important pour des interviews ou des lives à plusieurs. Pour un public Twitch ou YouTube, on est largement dans la zone "agréable à écouter", surtout si on ajoute un chouilla de compression et d’égalisation dans OBS. Le caractère omnidirectionnel des capsules est un peu à double tranchant. D’un côté, cela facilite clairement la vie : vous clipsez le micro à peu près au bon endroit et il vous capte, même si vous tournez la tête, si vous vous penchez ou si vous bougez un peu partout devant la caméra. De l’autre, cela veut dire que la pièce dans laquelle vous êtes fait partie intégrante du son. Salle qui résonne, PC qui souffle, clavier mécanique qui claque, tout remonte si vous n’êtes pas un minimum soigneux sur l’environnement.
La réduction de bruit intégrée fait un boulot correct pour calmer les bruits constants, type clim, ventilation ou circulation lointaine. On sent un léger lissage du signal, mais rien de catastrophique tant que l’on reste dans des contextes raisonnables. En extérieur ou dans une convention un peu bondée, le Mic Go réussit à garder la voix en avant sans transformer le fond en soupe numérique. Rien qui rende le micro inutilisable, mais on comprend vite que ce n’est pas une solution miracle pour filmer sur une scène de festival. Du côté de la latence et de la stabilité, le kit tient plutôt bien la route. Tant que le récepteur garde une ligne à peu près dégagée avec les émetteurs, pas de décrochages notables, pas de clics étranges. On reste sur une latence suffisamment faible pour du live, que ce soit en utilisant un smartphone ou un PC.
Là où le Mic Go montre davantage ses limites, c’est sur tout ce qui touche aux contrôles et au monitoring. Pas de molette de gain physique, pas d’écran, pas de retour audio intégré. On se contente de quelques boutons, de petites diodes et des réglages côté machine hôte. Pour un utilisateur qui débute ou qui veut un setup ultra simple, c’est presque un avantage : moins de choses à dérégler. Pour quelqu’un qui a l’habitude de peaufiner son niveau en direct, c’est plus frustrant. On finit souvent par se balader entre le mixage Windows, les paramètres du logiciel de capture et éventuellement un traitement en aval pour dompter les variations de voix. Autre concession logique : pas de véritable logiciel maison pour gérer des profils ou mettre à jour facilement le firmware. Le bon côté, c’est qu’aucun bloatware ne vient alourdir votre PC ou votre smartphone. Le mauvais, c’est que si vous espériez un compresseur intégré ou un égaliseur dédié, vous êtes au mauvais endroit.
Au final, le Mic Go s’installe dans une zone très particulière du marché : assez sérieux pour des créateurs de contenu réguliers, assez simple pour être utilisé par n’importe qui, assez compact pour vivre dans un sac à dos, mais pas assez haut de gamme pour faire oublier des références bien plus chères si vous cherchez la meilleure qualité possible. Pour un streamer débutant qui veut aussi tourner des vidéos dehors, un organisateur de tournois qui doit couvrir des interviews rapides ou un étudiant qui enchaîne visio, podcast et projets vidéo, c’est un compromis étonnamment pertinent.