Mais… POURQUOI ? On sait tous pourquoi. Le pognon pardi ! C’est vrai, pourquoi s’emmerder à perdre du temps à développer un jeu dont on sait parfaitement que de toutes façons, l’image qu’il renvoie offre un rapport investissement/rentabilité qui sera inexorablement positif. A mesure que l’on embauche des personnes compétentes pour réaliser un projet, le butin final s’amenuise. Et comme faire un produit de qualité pour la DS n’est pas synonyme de succès, quoi de plus normal qu’un jeu bâclé et inintéressant dans votre console au final ? Si ce jeu était bon, il ferait très probablement de très bons scores de ventes. Mais il est mauvais, alors il ne fera que de bons scores. Et l’investissement nécessaire pour faire passer les ventes de bonnes à très bonnes est beaucoup trop conséquent pour en valoir la peine. Autant compter sur le public acquis. Tous ces morveux accrochés au bras de leur père qui hurlent au milieu d’Auchan qu’ils arrêteront de respirer jusqu’à ce que leur ninja favori ait rejoint le caddie des courses. Scandale au centre commercial. Pleurs, larmes et hurlements hystériques. Et papa qui cède, exaspéré. Et maman qui dit qu’il le gâte trop. Et Takara Tomy qui s’en fout plein les poches.
Ah oui le jeu
Naruto 12 a su tirer les leçons commerciales de son dernier opus, à savoir rajouter des personnages. Si vous avez déjà joué à Naruto : Ninja Destiny , vous ne serez pas dépaysés puisqu’il s’agit d’à peu près la même chose. Vous êtes Naruto, quelle surprise, et vous arpentez Konoha avec une mission secrète de ouf guedin, à savoir récupérer des rouleaux. Pas des rouleaux style papier toilettes, ceux du genre sacrés, avec des formules magiques dedans. A chaque fois que vous en obtenez un, un ninja apparaîtra pour vous casser la gueule. C’est sa manière à lui de dire je t’aime. En effet, après avoir frappé vos compagnons les uns après les autres, vous apprendrez que cette mission avait pour but de remonter le moral de Naruto ! En effet, le meilleur ami du héros, Sasuke, est parti rejoindre le clan des mauvais, non sans avoir pris la peine de lui savater la tête au préalable. Génial boulot des scénaristes, qui ont donc savamment concocté cette histoire absolument exclusive du manga pour tous les fans. Une conception bien japonaise de l’anti-déprime, quand un bon apéro prolongé aurait suffit au pays du picon-bière. Mais le scénario, ce n’est qu’un prétexte dans un jeu de baston. On ne va quand même pas leur en vouloir de mettre une excuse sur nos ébats ninjas. Non, on va leur en vouloir pour tout le reste.Uzumaki Nazeruto
Vous commencez l’histoire par la découverte d’un Konoha entièrement modélisé en 3D. Triste initiative, puisque vous manipulerez un minuscule point orange qui ne sait que courir dans un environnement morne et terne. Cela retardera vos combats puisqu’il faudra se rendre à un endroit ou un autre dans le village, toujours en gambadant, et c’est tout. Parfois vous rencontrerez aussi des combattants imprévus lorsque vous vous aventurerez hors des limites du bled. Mais ce n’est pas comme s’il nous tardait à chaque fois de disputer nos duels, chaque affrontement se soldant inévitablement par : tape tape disparition tape tape disparition tape tape jutsu. Un seul jutsu par combattant, aucune technique qui se différencie vraiment d’un protagoniste à l’autre, on ne peut pas dire que le système de duel soit tellement abouti. Mais nous apprécierons la délicate attention qui est dans le manuel. Ils nous expliquent comment réaliser les attaques secrètes de chacun en détails, à savoir appuyer sur le bouton A. 25 personnages et 25 fois l'explication cruciale suivante : bouton A. Merci du fond du coeur. Les graphismes, brouillés et flous, n’offrent même pas de quoi se rincer la cataracte. Ca pixélise dans tous les coins, surtout dans les décors, aussi vides qu'un compte de trader... La jouabilité ne vous dépaysera pas du reste, hasardeuse et limitée, elle n’en devient pas agaçante pour autant puisqu’on n’a pas du tout l’impression de louper quoi que ce soit. Il n’y a juste rien à faire, donc on ne peut pas blâmer la maniabilité. Les objets disponibles sur l’écran tactile réussissent la rare performance d’être aussi inutiles les uns que les autres, mis à part les récupérateurs d’énergie.Qu'est-ce qui nous reste ?
Bin pas grand chose. Un mode survie qui vous permettra d'affronter des personnages jusqu'à ce que vous soyez foutus K.O. En dehors du mode histoire, vous pourrez vous affronter à deux DS avec deux cartouches. Les combats n'en devenant pas plus excitants, il restera donc le mode quête. Celui-ci vous propose de vous balader dans un donjon, avec pour but l'exploration. On y inspecte les pièces, on y affronte des adversaires, et on y fait évoluer son personnage (Naruto ou l'un des 9 autres proposés pour ce mode). En fonction du combattant pour lequel vous optez, les boss changent dans chaque pièce. Rien de bien folichon, mais petite touche d'originalité dans ce soft plat comme la Belgique. Voilà, on a vite fait le tour du jeu, il nous reste un peu de temps pour parler d'actualité. Je pense que ce jeu fera du bien aux faits divers puisque personne ne commettra d'atrocité au nom de Naruto Ninja Destiny II, puisqu'il n'inspire absolument rien.