Test : WarioWare D.I.Y. Showcase - DS

WarioWare D.I.Y. Showcase - DS
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Wario Ware : Do It Yourself fait partie de la grande catégorie des jeux qui portent bien leur nom. En gros, si tu veux jouer : démerde-toi ! Dans les faits, ce Wario Ware est construit autour de la notion de créativité. Un éditeur de micro-jeux intégré nous permet de faire des jeux dont la prétention ne dépendra que de votre courage à les réaliser. Mais pourra-t-on s'en contenter ? C'est toute la question. Même si par intuition, je dirais que de part l'essence même de son concept, il en fera fuir plus d'un, voire même, plus de deux... millions.
En fait, selon moi, y'a deux écoles. Celle des "Bordel, moi je suis un joueur, j'ai pas de temps à perdre à créer des trucs que d'autres feraient mieux que moi !!". Et celle des "Trop chanmé ! J'vais enfin pouvoir montrer au monde entier que je suis le plus créatif... et faire oublier à tous mes contacts facebook que je vis dans une chambre dégueux qui sent la pisse ! (on a pas tous eu des jeunesses faciles)". Quelle que soit votre catégorie, et si tant est que vous ne soyez pas de la troisième école, celle des "Déjà que je ne blaire pas Wario Ware, il manquerait plus que ce soit moi qui réalise ces micro-jeux de chiotte !", vous pourrez être au moins charmé par le principe de base. Après, de là à franchir le pas, prendre plaisir à créer vos jeux, et prendre le temps de les réaliser, y'a encore du chemin. Donc, si je devais prédire l'avenir des ventes de DIY, je dirais qu'il n'y en a pas ! Après des épisodes Touched (sur Nintendo DS) et Twisted (sur Nintendo Wii) à plus de 2 millions d'unités chacun, ce D.I.Y. n'atteindra probablement jamais le 1/10 de ces succès, de part son concept de niche beaucoup moins, mais alors beaucoup, beaucoup , beaucoup moins universaliste qu'est la création au dépend du simple divertissement ("entertainment" en anglish)...

Les bases du basique

Autant être clair, net et en HD : si vous vouliez mettre votre cartouche de Wario, allumez votre DS et jouer, c'est râpé ! Car y'a bien une tripotée de mini-jeux, comme dans tous les Wario Ware, mais ici, il ne sont qu'au nombre de 90, divisés en quatre univers biens connus (9-Volt, Ashley, Disco (Stu) et l'autre aventurière gnan gnan dont j'ai oublié le patronyme). Point de Wario, point de fantaisie... Le strict minimum ! La partie jeu est donc assez misérable et s'inscrit plus dans une démarche de "prétexte" à nous mettre en exergue des concepts pour nos futures créations. Car, au-delà de ça, les micro-jeux proposés n'auront aucun, mais alors aucun intérêt. Pourquoi tant de haine ? Parce qu'il faut bien avoir à l'esprit que dans Wario Ware DIY on oublie toutes les bases imposées naturellement dans Touched sorti en 2005. Fini la folie, l'usage délirant des fonctionnalités de la DS. Ici, une seule mécanique de jeu sera exigée : le pointage. Un retour en arrière lamentable, qui à mon humble avis, s'inscrit pourtant dans une logique assez simple. Soit il s'agissait de faciliter l'interconnexion des jeux entre la DS et la Wii, soit il s'agissait de simplifier la création des micro-jeux eux-mêmes... Mais une chose est sûre, les habitués de Wario Ware (DS ou Wii), qui auraient adoré une suite en bonne et due forme tomberont de bien haut.

He is alive ! Aliiiiiive !!!!

Et si j'ai d'abord insisté sur cet aspect plutôt régressif en soi, c'est parce que la partie créative en dépendra. Pourquoi ? Parce que, c'est bien beau de laisser les joueurs créer, à la manière d'un Little Big Planet ou GameSalad Creator, mais encore faut-il que les joueurs créent des choses intéressantes. Et je dois l'avouer, sur le net, à part quelques rares exceptions, les micro-jeux que l'on trouve sont souvent assez merdiques, et donc sans grand intérêt. Les jeux créés par les développeurs (à grand renfort de pub d'ailleurs) sont quant à eux plus à même de susciter intérêt et passion. Mais leur faible quantité finira par rebuter, aussi. Ca y est, j'ai fini de faire mon calimero ! Passons aux choses sérieuses, la création. Le jeu est simplement EXCELLENT dans ce domaine, et c'est tant mieux. L'interface est d'une simplicité exaltante. On a un aperçu rapide du résultat en à peine quelques minutes. Après, il s'agira de peaufiner sa copie en ajoutant tel ou tel détail, en améliorant tel ou tel aspect, tel ou tel dessin, etc. Et j'avoue avoir été plutôt fier de moi. Encore plus, quand on le fait tester à des gens et qu'ils l'apprécient. Même si, comme on pouvait s'y attendre, les quelques heures passées à créer se transforment en quelques frustrantes petites secondes de plaisir...

Qu'est-ce qui cloche chez toi ?

Si je devais faire un éventail des défauts et des qualités qui m'ont sauté aux yeux, je dirais... La palette de couleur limitée, qui nous ramène du temps de la NES, mais qui avec un peu d'intelligence graphique ne posera plus vraiment de soucis. Deuxième point intéressant : la création de strips BD. Simple et efficace ! Troisième point, qui pour le coup m'a vraiment subjugué, c'est la facilité avec laquelle on peut composer et modifier sa musique (même si dans le fond on est un peu à l'étroit). L'idée d'un chef d'orchestre est particulièrement géniale. En deux clics, il nous compose une musique, qui si elle nous plaît peut être parfaitement modifiable (sons rigolo, instruments de musiques 8 bits, etc.). D'ailleurs, cette qualité incroyable m'amène à un autre défaut. Il aurait été vraiment sympa, à la manière du chef d'orchestre, d'avoir une option d'édition de micro-jeux automatisée, qui nous proposerait des jeux déjà réalisés et "pré-programmés" que nous n'aurions plus qu'à modifier. Car, je suis intimement convaincu que la création n'est vraiment pas donnée à tout le monde, et qu'une base de données de tampons plus importante, de décors pré-construits et simplement de "pré-créations" aussi intuitives que pour la musique aurait vraiment beaucoup apporté. Donc, oui, Wario Ware Do It Yourself est un bon jeu, doué d'une interface extraordinaire, plein de bonnes idées, mais entâchées par l'essence même de son concept...
Ce nouveau Wario Ware sur DS est une vraie bonne surprise, avec en sus une bonne grosse dose de créativité. Il y aurait plein de choses à dire, mais je simplifierai en ne retenant que deux choses regrettables. La première est l'impression d'avoir perdu quelque chose. Wario Ware, c'est du délire en barre, avec des épreuves souvent farfelues et des mises en situation encore plus grotesques qui nous faisaient expérimenter des choses invraisemblables et surprenantes. Cette ambiance délirante, qui faisait la marque de fabrique de la série semble s'être dissipée. Point le plus désobligeant selon moi, la disparition de toute l'originalité des épisodes récents, à savoir les "fonctions tactiles". Où est passé l'usage du micro, le fait de souffler, crier, ou encore de simplement gratouiller, tirer, glisser, etc ? On se sent un peu à l'étroit pour de la DS. Ma deuxième déception tient au cœur même du jeu, la partie "création". Globalement, elle est très bien foutue et l'interface particulièrement EXCELLENTE, mais une frustration persiste. Les micro-jeux deviennent un peu exigus quand on commence à en maitriser les subtilités de réalisation. On en voudrait plus, plus de stockage pour nos sprites, plus d'espace pour nos animations, pour en faire des plus fines, plus subtiles. Il n'empêche qu'on est face à un logiciel de création digne de la petite portable de Nintendo, qui trouvera naturellement sa place aux côtés du logiciel d'animation Flipnote Studio... Même si on aura vite l'impression de tourner en rond, en dehors de toute émulation sociale... qui semble d'ailleurs plus facile à imaginer sur le papier qu'en réalité.
11 juin 2010 à 10h19

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Points positifs

  • Simple et accessible
  • L'éditeur de micro-jeux efficace
  • L'interface ergonomique
  • Le tutoriel vidéo bien foutu, quoiqu'un peu longuet
  • Les possibilités de création
  • La composition de musique

Points négatifs

  • Seuls 4 personnages (univers) sont disponibles pour la partie jeu
  • Seule la fonction de pointage est utilisée
  • La palette de couleurs disponible
  • Dur à croire que la création de micro-jeux aille au-delà de l'excitation de la découverte...
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