Après cette intro pédante, rassurez-vous, je vais continuer en français. Mais cela était à préciser de prime abord : le jeu n’est pas traduit… C’est une honte quand on sait que son aîné y a eu l’droit, lui, à sa traduction ! Qu’avait-il de plus ? Il était tout nouveau alors
Capcom se devait d’assurer son arrivée ? La firme voulait mettre tous les arguments de son côté pour pouvoir toucher un max de personnes ? Et puis l’épisode DS, lui, on s’en fout, de toute façon il va surfer sur la vague du succès du premier
Okami donc ça sert à rien de s’embêter à le traduire puisque dans tous les cas, il va rapporter. C’est ça ? Ah ! C’est excessivement énervant, ma foi ! Et alors que la console portable de
Nintendo a comme argument principal de toucher un large public, cela est bien dommage d’empêcher l’accès au jeu aux non-adeptes de la langue des rosbifs, ou aux plus jeunes encore ignorants de celle-là. Si cela m’afflige autant, c’est aussi, et surtout, parce qu’
Okami-den est une petite perle que l’on devrait pouvoir mettre entre toutes les mains, bilingues ou pas…
Si le loup y était, il nous mangerait
Mais ici, il s’agit d’un gentil loup répondant au doux nom de Chibiterasu, alias Chibi. Ce petit louveteau est en fait le petit de la grande louve, et accessoirement déesse du soleil, Amaterasu. Il est venu, 9 mois après les précédents événements contés sur PS2 et Wii, sauver à nouveau les jolies contrées de Nippon de terribles forces obscures. Autrement dit la madre elle a mal fait son taf parce que les méchants sont revenus. Chibi va donc refaire le boulot avec comme compagnon (entre autres) le « fils » du grand Susanoo. Le petit louveteau (ou « dog » d’après la version anglaise) est un peu à la ramasse et semble avoir perdu un peu la mémoire. Je ne vous dis rien de plus mais le scénario est plutôt bien fait et tient quelque peu en haleine. Il ne s’agira donc pas que d’une éternelle lutte du bien contre le mal.

Ce qui charme tout de suite quand on lance le jeu, c’est bien sûr ces graphismes pour lesquels le jeu est réputé. Ils vous font rentrer encore plus dans cette histoire sortie de temps anciens japonais puisqu’ils sont réalisés tels des estampes. Le trait noir, propre au cel-shading, qui entoure toute forme du jeu, est fait comme si on l’avait réalisé au pinceau grossièrement et cela rajoute considérablement du cachet et de la personnalité aux dessins. De plus, la musique, bien que de faible qualité car nous sommes sur DS, sonne très japonaise elle aussi et revêt également son côté traditionnel. Les bruitages des personnages ajoutent un côté comique à l’ensemble, non-déplaisant.
Dessinez, c’est gagné !
Mais ce qui fait toute l’ingéniosité du jeu et qui a fait en grande partie son succès, c’est son gameplay admirable. Vous contrôlerez, à l’aide de votre stylet, un pinceau divin qui vous permettra de franchir toute sorte d’obstacle. Vous rencontrerez diverses divinités sur votre route et chacune viendra rajouter de nouvelles fonctionnalités à votre pinceau. Il vous sera alors possible de faire fleurir des arbres en les entourant d'un trait de peinture, de créer une liane en dessinant un fil vert sur l’écran tactile de votre DS, de peindre des bombes, de donner des coups de pinceaux en plein combat à vos ennemis et beaucoup d’autres choses encore.Plus on avance et plus notre Chibi mémorise de nouvelles fonctionnalités pour son pinceau. Le louveteau devenant de plus en plus utile, il pourra désormais visiter des endroits qui lui étaient auparavant inaccessibles sans ses pouvoirs. Il n’y a pas plus agréable et pratique que de dessiner avec le stylet de la DS qui pour le coup est sans doute le support s’adaptant le mieux à ce jeu. C’est précis et l’on apprécie grandement peindre régulièrement au cours de notre aventure. Original, ce concept séduira votre côté Peter Pan et on regrette, à nouveau, que de jeunes enfants ne puissent s’y amuser librement à cause de la barrière de la langue.
Entre chien et loup
Nos amis partent donc dans une grande mission, entre autres contre le mal, et vos périples seront truffés de « donjons » plein d’énigmes, un peu à la
Zelda. Cependant, ici, la difficulté reste abordable et on se plaira à réfléchir en ne s’arrachant les cheveux que rarement. De même si l’univers est assez grand, le jeu en demeure tout de même linéaire et vous ne vous perdrez pas. Les différentes missions se présenteront sur votre route sans que vous ayez à trop les chercher. Enfin, encore faut-il comprendre tout de même un peu l’anglais parce que certaines indications ou conversations avec d’autres personnages seront précieuses pour le bon déroulement de votre aventure.Le jeu, peut-être un peu long à démarrer, sera de plus en plus intéressant au cours de votre progression. Cela tient surtout en un fait : plus vous apprendrez de capacités divines à votre pinceau, plus le nombre de possibilités s’offrant à vous grandira. Ainsi, vous passerez plus de temps à vous demander quel dessin tracer pour surmonter un obstacle. La difficulté sera donc grandissante au fur et à mesure que vous avancerez et le soft n’en deviendra que plus captivant. Enfin, les combats ne sont pas vraiment agréables, Chibi n’étant pas très précis dans ses attaques. Cependant, vous pourrez débloquer deux nouvelles armes, en plus de votre disque à piques que vous aurez dès le départ, qui amélioreront légèrement la prise en main (vive l’épée !). Mais clairement, là n’est pas le point fort du titre. Les boss, eux, sont moins coriaces que bougrement résistants ! Il vous faudra passer un paquet de minutes dessus, déjà pour comprendre la technique à adopter et ensuite pour les liquider parce que leur barre de vie a tendance à descendre trèèèès lentement et à se recharger souvent. C’est un peu chiant en fait, il faut l’avouer.