Test : Jam With The Band - DS

Jam With The Band - DS
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Ce n’est un mystère pour personne que beaucoup de jeux sortent avec un bon décalage selon les continents. S’il y avait une compétition pour déterminer lequel se pointe le plus tard possible chez nous en comparaison de sa sortie japonaise, Jam with the Band serait certainement dans le peloton de tête. Effectivement, il fait partie des jeux de lancement de la Nintendo DS au Japon, en 2004. Cinq ans et demi plus tard, c’est une version réactualisée qui vient mettre vos pouces à l’épreuve. Est-elle capable de tenir la note ?
Dans sa version japonaise, la cartouche contient quelques tubes bien de là-bas, de J-pop mielleuse et de groupes issus de la télé. Dans nos vertes contrées, le contenu est adapté à son public, remplaçant ces musiques obscures par quelques tubes des décennies passées, avec des morceaux de The Police, Queen, Jamiroquai, ou Kool and the Gang, qui ne parleront pas forcément aux plus jeunes. On y trouve également un bon tas de classiques de la musique classique (Lettre à Élise, ou la 5ème Symphonie de Beethoven par exemple), parfois adaptés en tango, en jazz, ou en bossa, ainsi que des medleys de jeux Nintendo (F-Zero, Zelda, Mario), culture commune aux joueurs de tous les continents. En tout, 50 titres sont présents sur la cartouche à l’achat, chacun divisé en 4 niveaux de difficultés et en 6 à 8 parties (instruments) différentes. Il y a donc de quoi faire, même si on ne prend pas forcément autant de plaisir sur chaque morceau.

More, More, More

À cela s’ajoute un contenu additionnel téléchargeable gratuitement. Via la connexion Wi-Fi, le joueur peut télécharger jusqu’à 50 morceaux de son choix, dans le même style que ceux proposés sur la cartouche. Des morceaux de Depeche Mode, The B-52’s, Billy Joel et consorts viennent s’ajouter à d’autres tubes des artistes cités précédemment. Également, un grand catalogue de musique classique et des musiques Nintendo, pour contenter tout le monde. Pourtant, l’éditeur fait un choix très curieux : restreindre ces téléchargements à 50 morceaux (près de 200 sont proposés actuellement), et surtout les rendre définitifs. Il est en effet impossible d’effacer un morceau téléchargé, donc impossible d’essayer la totalité de ceux proposés. Lorsqu’on se procure les premiers on peut télécharger sans compter, mais à mesure que se rapproche la limite imposée, on sent les doutes et les regrets arriver. S’ajoutant à cela, on peut tout de même obtenir jusqu’à 100 morceaux supplémentaires de la part d’autres joueurs, via la communication sans fil ; encore faut-il connaître des personnes qui ont la patience de composer leurs musiques.

De Do Do Do, De Da Da Da

En effet, ce jeu s’accompagne d’une option très bien pensée permettant d’éditer ses propres morceaux, puis de les échanger. Pas de panique si vous n’y connaissez pas grand chose : un mode débutant vous permet de créer un morceau en quelques minutes, simplement en vous laissant appuyer sur les notes plus ou moins au pif, puis en vous proposant différents accompagnements automatiques. Assez souvent, ça donne quelque chose d’assez potable, même si le joueur n’y est finalement pas pour grand chose. En revanche, un mode expert, bien plus complexe, demande énormément de patience (ne serait-ce que pour bien se faire à son fonctionnement), et les joueurs les plus aguerris, si on peut encore parler de « joueurs », auront bien du mérite s’ils composent des morceaux complets. Le principe est de définir dans un premier temps les notes qui sont jouées (Do, Ré, Mi, etc.), puis leur durée (noire, blanche, croche, etc). Une construction en deux temps un peu alambiquée si on la compare à celle de vrais logiciels de composition, mais qui peut se justifier sur une console portable comme la DS.

Harder Better Faster Stronger

Mais ce n’est bien sûr pas la principale fonction de Jam With the Band. Au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, il s’agit d’un jeu musical. Des musiques célèbres, ici sous forme de sons MIDI qui déplairont aux puristes, sont à reproduire en enchaînant les bonnes notes au bon rythme grâce aux boutons de la console. Les niveaux de difficulté évoqués un peu plus haut font varier le nombre de touches utilisées : 1, 4, 8 ou 10. Les parties à une ou quatre touches seront vite oubliées pour en arriver à celles qui demandent une meilleur maîtrise de l’instrument. Le mode extrême à dix touches demande d’ailleurs une certaine dextérité puisque les boutons L et R servent à varier le ton (dièse, bémol) ou à changer d’octave. Il faut donc les maintenir enfoncés pendant qu’on joue la note, ce qui ne s’apprend pas en un jour. On notera aussi que les partitions rythmiques (batterie, percussions) demandent parfois de désynchroniser la lecture des notes comme ce serait le cas avec de vrais instruments, la main gauche et la main droite étant représentées sur deux lignes distinctes alors qu’il n’y en a qu’une habituellement. Enfin, chose très importante, le jeu est multijoueur et peut s’apprécier encore mieux de cette manière : jusqu’à 8 joueurs peuvent se réunir, chacun lisant une partition différente avec sa console, mais une seule cartouche de jeu suffisant à cela.

Casser la voix

Deux autres façons de jouer s’ajoutent à ce gameplay traditionnel. D’un côté, le jeu à la guitare demande de gratouiller l’écran tactile à l’aide du stylet pendant que la seconde main « pince » les notes avec les touches. C’est amusant, mais comme il ne faut pas abuser des bonnes choses, disponible uniquement sur quelques partitions. L’autre alternative est le chant. Le jeu propose en effet d’analyser votre voix pour vous proposer des chansons censées vous correspondre. En fait, le micro et la reconnaissance vocale ne sont pas très développés, et votre voix est convertie en MIDI pour voir si vous suivez la bonne note. Cette méthode permet d’ailleurs la création de morceaux par le chant (en mode débutant), transformant la voix en notes.
C’est donc un jeu assez ambigu que nous avons là. Son gameplay est efficace et son contenu promet de s’amuser pendant de longues parties sur des morceaux connus des plus de 20 ans (pas forcément des plus jeunes), avec un niveau de difficulté suffisamment varié pour que chacun y trouve son compte. De bonnes idées permettent au titre de se démarquer de la concurrence, notamment son multi qui permet de jouer à 8 avec une seule cartouche. Néanmoins, on aimerait que le catalogue de téléchargement soit plus fourni (ce sera peut-être le cas avec le temps), et surtout plus accessible, la limite de 50 morceaux à télécharger nous faisant hésiter sur nos choix. De plus, les sonorités MIDI pourront être rebutantes pour un grand nombre qui préférera entendre ses morceaux préférés dans une version normale, certains titres étant un peu massacrés par cette conversion. Ces petits détails nous empêchent d’être tout à fait enthousiastes quant à Jam With the Band, c’est pourtant l’un des meilleurs jeux musicaux sur Nintendo DS. À essayer avant d’acheter ?
15 juin 2010 à 21h25

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Points positifs

  • Multi à 8 avec une seule cartouche
  • Une difficulté adaptée à chacun
  • Un répertoire varié et extensible

Points négatifs

  • Le téléchargement restreint et définitif
  • Les sonorités MIDI peuvent déplaire
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