Test : Trauma Center : Jouez du scalpel - DS

Trauma Center : Jouez du scalpel - DS
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La Nintendo DS est vraiment une console spéciale, toujours à l’affût du jeu bizarre, du procédé encore jamais vu, le tout ponctué d’une envie certaine de nous divertir de façon variée, grâce à toutes ses spécificités. Et c’est après les jeux d’avocat à la Ally McBeal, que débarque le jeu de chirurgien à la Urgences. Alors préparez donc vos gants stérilisés et vos stylets, Docteur Maboule rentre en piste, et l’hémoglobine va couler à flots. Oh yeah !
Quand on y pense, les jeux proposant une configuration basée uniquement sur le tactile sont assez rares sur DS, tout en étant contradictoirement les plus intéressants et novateurs sur la portable de Nintendo. C’est donc avec une grande joie que l’on appréhende ce Trauma Center, cette simulation de Docteur Maboule version vidéoludique. Alors, est-ce qu’on pourra saigner les gens comme des cochons ? Ou voir les dessous des jeunes infirmières ? Y’a-t-il tout un tas de lacérations et d’ustensiles de tortures ? On veut des réponses !

Le Docteur Dudy est demandé au bloc opératoire

Trauma Center ne nous place non pas sous un scalpel en position dérangeante face à un chirurgien maniaque, mais bel et bien dans la peau d’un jeune médecin voulant percer dans le métier en disséquant tout ce qu’il trouve qui peut saigner. Ainsi, on commence logiquement par de petites opérations bénignes pour progresser au fil du temps, passant de la petite plaie à refermer aux opérations à cœur ouvert. Le jeu propose en fait une vision assez simpliste de la médecine, la rendant la moins fataliste possible, rater une opération ne tue pas le patient par exemple, mais entraîne votre renvoi immédiat, brisant ainsi le rêve du héros. L’histoire se déroule uniquement via des dialogues, ou vous serez averti des opérations à produire, mais malheureusement, une fois au bloc, tout devient linéaire, et c’est finalement un peu ça la médecine. Tout est basé en termes d’étapes, les difficultés viennent une par une et le fait que les opérations soient chronométrées fait office de stress supplémentaire. Pour échouer, il faut soit dépasser la limite d’erreurs disponibles ou perdre les fonctions vitales du patient, ou donc ne pas respecter la limite de temps, ce qui est loin d’être insurmontable en somme.

Let’s begin the operation !

- Alors, comment ça se présente ?
- J’ai justement le résultat de ses analyses sous les yeux, donc : concernant le prélèvement du sigmoïde, rien n’est à signaler, la lamina propria est cedématiée et présente un infiltrat lympho-plasmocytaire très discrètement accentué. La sous-muqueuse ne présente pas de lésion nistologique, et la encore, absence de lésion suspecte de malignité. Il vous faut retirer tous les fragments de verre de la rate.
- Heu… ok. On va l’ouvrir, j’ai toujours voulu voir c’qui y’a dedans de nous.
- Surtout restez calme Docteur Stiles…
- Filez-moi le scalpel euh non… Stérilet ! Ah non stylet !
- N’oubliez pas de désinfecter avant d’ouvrir. Et notez que le stylet s’avère très précis pour inciser, mais que l’erreur n’est pas permise.
- Ouais ouais, Scrontch Brouiikph je maîtrise Slaaapsh, je suis la ligne donnée, avec le stylet Bpouulrk.
- Mais… Docteur, vous tremblez ! Regardez, vous effectuez des sortes de va-et-vient !
- Arf, ça n’avait pas l’air de vous déranger tout à l’heure dans mon bureau !
- Rooh Docteur, on nous regarde… Mais AAAH ! Le stade du patient est critique, on va le perdre !
- Qu’est-ce que je fais ? Merde c’est mon premier jour, jveux pas me faire virer !
- Sélectionnez la seringue dans l’inventaire et injectez lui de l’adrénocorticotrophine maintenant !
- Voila… ouf. Bon, ça y est je vois la rate, comment opère-je maintenant ?
- Sélectionnez la pince et retirez les fragments doucement, désinfectez, pansez et re-désinfectez, placez les fragments extraits sur le plateau.
- Ah c’est tranquille la médecine finalement. Hé mais… je vois des sortes de croûtes (boueurk) sur la rate ?!
- Ce sont des inflammations, vous devez inciser autour de celles-ci pour retirer la croûte, puis absorbez le résidu tumoral grâce à l’espèce de paille sur votre droite, désinfectez puis pansez.
- Emballé, hop, c’est pesé. Alors, on fait quoi maintenant, on referme ?
- Voila Docteur, effectuez des zigzags avec le stylet sur l’incision principale afin de recoudre le tout, désinfectez le tout, puis bandez, enfin mettez un bandage je veux dire.
- Ah je vois que vous lisez dans mes pensés… on retourne dans mon bureau ?

Eh baby, tu l’as déjà fait dans un bloc opératoire ?

Parmi les trucs marrant de ce Trauma Center, un aspect du jeu a particulièrement attiré mon attention, et ce sera indéniablement le cas pour vous aussi une fois le jeu entre les minimes. C’est donc l’histoire à deux balle qu’on voulu incorporer les développeurs qui attire tant de convoitises, étant un modèle de lourdeur, d’incompatibilités et de faux suspens qui ne ferait même pas trépider un fan des feux de l’amour. Car il faut le préciser, après une première partie de jeu assez classique, mettant en scène l’inexpérience et la volonté d’un jeune chirurgien, le soft prend une tout autre dimension, partant dans le surnaturel, avec un virus que vous êtes le seul à pouvoir éradiquer… wow. De docteur vous deviendrez shaman et l’avenir du monde sera entre vos mains, comme quoi, au Japon aussi la coke est consommée. Bien sur, ce tournant se reflètera dans votre manière d’opérer, vos facultés spéciales devront sauver le maximum de personnes, et des techniques d’opération… euh… disons « non conventionnelles », feront leur apparition. Ah, c’est beau un scénario qui part en vrille.

La danse du vomi

D’un point de vue technique, les graphismes ne sont pas spécialement poussés, tout simplement car on s’en tapote allégrement le popotin puisque les seules textures que le jeu fait tourner sont des gros plans des zones à opérer (que ce soit le torse, le cœur, les poumons, y’a de tout donc). Les persos ne sont donc même pas modélisés mais représentés dans un style manga ne collant parfois pas tout à fait avec les thèmes abordés par le jeu. Et, finalement on passe plus de temps à zapper les indénombrables scènes de blabla qu’à opérer, ce qui donne un arrière-goût assez repoussant à l’ensemble du jeu. Les musiques sont quand à elles assez réussies, stressantes à souhait, alors que les bruitages suivent la même voie, étant tout simplement étonnants de par leur fidélité à la réalité. Au final, ce Trauma Center : Jouez du Scalpel se finit assez rapidement, en approximativement 6 heures, et ce n’est pas les modes secondaires qui rallongeront la durée de vie. Le mode Time Attack qui comme son nom l’indique, propose de recommencer les opérations réussies en le moins de temps possible, n’a de sens que si on veut se faire une chtite opération vite fait bien fait afin d’éviter les ennuyeuses discussions entre personnages.
Trauma Center : Jouez du scalpel réussi donc un exploit faramineux en arrivant à retranscrire à quiconque y joue la pression et l’adrénaline d’une opération médicale. Tout est misé sur les capacités tactiles de la DS et ça le fait, tout l’arsenal du bon médecin est à votre disposition et les actes du joueur ont vraiment un impact sur le déroulement de l’opération. Malheureusement, les blablas rébarbatifs et la linéarité du soft vous feront décrocher une fois l’œuvre terminée. Dommage.
27 avril 2006 à 17h15

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Points positifs

  • L'ambiance
  • Jouer le Docteur Green, ca le fait

Points négatifs

  • Répétitif
  • Histoire qui part en vrille
  • Blablas à en chier une galette
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