La mode est aux portages en ce moment. Sous prétexte que de nouveaux supports voient le jour, on nous ressert du même plat qui commence à être avarié. Bien sûr, on y rajoutera du sucre pour que tout cela passe mieux. Reste qu'il ne s'agit en égénral que de versions 1,5 et autres remakes douteux de titres d'anthologie d'antan qui auraient certainement préférés rester dans leur tombe. Ca n'empêche pas
Nintendo de nous refourguer une adaptation supplémentaire pour la DS, qui possède décidément bien peu de titres originaux à son actif. Sans faire de réquisitoire contre
Rare, jugeons donc
Diddy Kong Racing DS pour ce qu'il vaut réellement.
En soi
Un jeu de course est difficilement abordable seulement du point de vue de son scénario, mais quand celui-ci est inexistant ou ridicule à souhait, il faut le mentionner. Diddy et ses amis décident tout à coup d'aller foutre sa rouste à Wizpig, le méchant du coin (pas de réflexion sur la perception de la différence, ni la finalité de l'action. Belle philosophie pour nos jeunes). Et pour se débarrasser du gros vilain, quoi de mieux que de faire la course? Rien certainement, vu que s'amorce alors le mode aventure, dans lequel le personnage de votre choix devra gagner tous les ballons d'or pour débloquer et gagner les courses. Le fonctionnement de ce mode est simple : il s'agit de récupérer assez de ballons dans les courses de départ pour débloquer des courses de plus haut niveau, jusqu'à ce que Game Over s'ensuive. Un principe qu'on retrouve aussi bien chez Mario ou dans d'autres "jeux à tableaux", relativement courant chez
Nintendo. Pas astucieux pour un sou, ce concept donne une certaine durée de vie au mode aventure, qui demandera beaucoup d'efforts pour être achevé.
La patience est une vertu
Autant dire que les premières minutes de jeux sont horribles. Si les courses se gagnent sans plus de difficultés que cela, la prise en main s'avère être ardue. A l'instar de
Mario Kart DS, les dérapages se contrôlent bien vaguement, ce qui ne facilite pas les virages. De même en ce qui concerne la physique des décors : la moindre collision vous fait perdre un temps énorme, sans parler de la confusion occasionnelle entre écran tactyle et touches. Si vous avez survécu à ce premier choc, vous êtes en mesure de profiter du jeu. Une fois la maniabilité acquise, on progresse rapidement et on acquiert donc ce qui fait le grand atout du titre face à ses concurrents : la possibilité de conduire différents types de véhicules. Le Kart, classique comme on s'en doute ; L'avion, pas facile à maîtriser d'emblée mais procurant une sensation de liberté limitée ; L'hydroglisseur enfin, dont les capacités à aller sur l'eau résouds bien des soucis. Ces trois engins à votre disposition, l'aire de jeux s'étends considérablement et vous pouvez désormais avoir accès à tous ce que vous voulez, si tant est que vous avez débloqué les courses correspondantes. Cela manque pourtant de sensation de vitesse. Même avec l'utilisation de boost ou en empruntant des accélérateurs fixes sur le circuit, on pêche un peu à ce niveau, et cette sensation de pesanteur, renforcée par la maniabilité approximative, saoûle à petite dose.
L'écran tactile est d'ailleurs bien délaissé. Les quelques utilisations qui peuvent s'en faire ressemblent plus à des ajouts de dernière minute, presque bâclés. On note ainsi la possibilité de faire chauffer le moteur (pour le Kart ou l'Avion) ou de souffler un grand coup dans le micro (pour l'Hydroglisseur) afin d'effectuer un démarrage canon. Quelques mini-jeux ponctuent l'aventure, comme une séance d'éclatage de ballons sur tapis volant, sans grand interêt ou une course contre les boss qui s'avère carrément ingérable. Un mauvais point.
Du foin pour les nostalgiques, ou plus
D'un point de vue plus technique, les graphismes n'ont pas évolué depuis la version N64 du jeu. Du fait du petit écran, l'illusion aurait pu prendre mais voilà encore un point sur lequel Diddy et ses potes sont surclassés par le plombier moustachu. Cette ressemblance avec l'opus précédent n'est pas qu'un point noir, car l'adaptation DS n'est qu'un calque de ce que fut
Diddy Kong Racing sur la console de salon. Tant d'un côté scénaristique que technique, rien n'a bougé. Les fans de l'ancienne version seront probablement ravis de retrouver les héros de leur enfance et de rejouer à un jeu qui les aura marqués. Les autres, non.
Réduire cet opus à un simple portage serait néanmoins exagéré car malgré les défauts du jeu,
Rare a su se mettre au goût du moment : le mode Wi-Fi (si vous avez réussi à le configurer, tâche bien compliquée) est au-dessus de tous les autres. Il offre la possibilité de courir à 8 sur des circuits connus ou de s'affronter dans des arènes bien plus fournies que dans Mario Kart. Tous les modes jouables en Wi-Fi sont évidemment disponibles en local, pour jouer entre amis et même avec une seule cartouche, limitant le nombre de joueurs à 4.