Test : Spy Hunter 2 - Gamecube

Spy Hunter 2 - Gamecube
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Encore plus fort que K2000 et David Hasselof, Spy Hunter surgit de l’ombre. Pas tout à fait, puisque c’est en fait le second opus. Ne vous excusez pas, le premier n’était déjà pas très fameux. En général, on dit que les suites sont moins bonnes que les originaux, surtout pour les films. Ici, la règle s’applique, et Spy Hunter 2 aurait bien fait de rester caché, car il fait peur, très peur.
Je le dis tout de suite : le jeu est tellement mauvais que c’est sous la forme d’un dialogue original et unique dans l’historique de Hardgamers que je vais en faire le test (nd Jivé : Aux dernieres nouvelles il semblerait que le jeu soit tellement mauvais qu'il ai été abandonné sur cette console !) (nd n0nam : ah ouais tiens, je l'ai validé que sur NGC en plus. J'suis bête). Tiré d’une histoire vraie (on dirait les fictions de M6), la conversation confronte un ami et moi-même, lorsque je lui proposais de venir chez moi essayer Spy Hunter 2. J’ai scrupuleusement pris des notes sur notre dialogue pour en trier les meilleures et les inclure dans ce « dialogue-test ».

Le numéro à composer

Mon premier choix, et non des moindres, était de sélectionner le copain avec qui j’allais tenter de jouer à ce disque numérique qui se fait appeler jeu vidéo. J’hésitais entre un très bon ami ou le pire d’entre eux, car je n’avais pas envie que mes potes se retournent contre moi. J’optais pour la première solution. Tout en composant le numéro, je regardais la jaquette, qui fait vraiment peur. J’osais à peine prendre la boîte pour regarder de nouveau le dos, et les screens sont toujours aussi moches. Mon ami répond, j’hésitais l’espace de deux secondes, et je commençais à engager la conversation. Après les traditionnelles palabres entre amis, j’attaquais les jeux vidéo, de manière complexée :
« -Euh, nini, tu voudrais pas venir chez moi, j’ai acheté un nouveau « jeu » ( j’ai tu les guillemets) ?
-Pourquoi pas, justement, j’aimerais aussi te faire essayer un jeu, c’est Metal Gear Solid sur NGC . » Là, mon cœur commençait à battre très fort. Tout au fond de moi, j’éprouvais une énorme honte ; mais je décidais de me lancer quand même.
« -Ben, moi, c’est Spy Hunter 2 que j’aimerais te faire goûter. C’est un jeu que j’ai acheté à l’origine pour le tester, mais il est tellement unique qu’il faut que tu y joues…
-Tiens, unique, j’aimerais bien y jouer effectivement. D’ailleurs, parle-moi un peu du principe et du but.
-En fait, il est très simple tu sais, le jeu te permet de contrôler une voiture surpuissante, armée de tous les gadgets imaginables. C’est un peu comme dans James Bond, sauf que le pire des jeux de la série est meilleur que Spy Hunter 2.

La réalisation

-Aie, ça craint un petit peu. Enfin, ton jeu doit quand même avoir des qualités, non ? Que penses-tu de la technique ?
-En fait, c’est simple : si tu compares les graphismes avec l’utilité que peut avoir un crayon Ikea© pour un analphabète, il est clair qu’ils sont bien, et encore. En fait, ils sont encore pires que le premier épisode. Les graphismes sont d’une navrante pauvreté, tout comme les textures. Aucune animation para-circuit n’améliore l’impression qui se dégage du titre. Tu vois, c’est pire que notre professeur de physique, Monsieur Ardht, en string léopard.
-Pire que ça, tu meurs !
-Ben, ici, c’est presque le cas. C’est vraiment vide. Les effets spéciaux datent de l’invasion des arabes en Espagne et les gerbes d’explosion donnent mal au ventre.
-C’est pas vrai, mais, pourquoi ont-ils commercialisé un jeu comme cela ? C’est encore un vulgaire attrape-nigauds. Tu es toi-même tombé dans le panneau, les potes vont se marrer.
-Je te rappelle que c’est toi qui a acheté USA Racing sur PS1…
-Oui, bon ça va. Sinon, que donne le son ?
-Les bruits des armes résonnent comme celui que fait mon aspirateur lorsque je le démarre. Les dérapages font crisser les pneus et me rendent fou. Pour les explosions, celles-ci sont les mêmes que celles que fait mon frère quand il joue avec ses GI Joe. Le tout mélangé fait peine, et nos oreilles souffrent énormément de ces bruitages identiques à ceux d’une journée dans un supermarché bondé.
-Je vois le genre. Et, la jouabilité ?

Un gameplay digne d'un calmant

-J’allais justement y venir. En fait, c’est très simple, le gameplay a été réduit à sa plus stricte facilité, diminuant par conséquent tout plaisir censé être le leitmotiv des simulations de conduite. Je te résume, car c’est très compliqué, les actions possibles de Spy Hunter 2 : on roule, on tire, on esquive, on détruit. Tu me suis toujours ? Enfin, il n’y a pas de place à la répétitivité de l’action. Tout a été produit pour ne pas nous endormir devant le jeu. Il pue tellement que l’odeur nous permet de rester éveillé. Heureusement que l’IA est là pour rehausser le challenge. Ils réagissent dans une vitesse qui ne dépasse pas celle d’une tortue sans pattes arrières et ils sont aussi intelligents qu’une bouteille de shampoing.
-Tu es sûr que c’est un jeu ? Pourquoi l’ont-ils commercialisés dans ce cas-là ?
-Je ne sais pas ! Il y a des questions comme ça qui restent sans réponse. Qui a tué Kennedy ? Qui a volé ma tartine de Nutella© ? Pour en revenir à mon jeu, j’ai tenté d’obtenir la réponse, et celle qui me semble la plus plausible est que Spy Hunter 2 est un virus qui s’est échappé de la NASA et qui s’est infiltré chez Midway.
-Ah, mais c’est Midway, je comprends mieux. Tu sais, il ne faut pas s’attendre à des miracles avec eux. Ils me font penser à Cryo et Titus réunis : une belle brochette de navets.
-Bref, Spy Hunter est vraiment naze et je voulais surtout te convier chez moi pour nous essayer au mode 2 joueurs d’une inutilité effrayante. Finalement, tu vas venir chez moi, mais on va plutôt jouer à MGS. Remarque, quelques fois, il est sage de jouer à Spy Hunter pour se rendre compte de la beauté inégalée de Gran Turismo ou Project Gotham Racing 2.
-Sur ce coup, tu n’as pas tort, et je sens que je vais y jouer avec toi, pour rire un petit peu.
-Oui, car crois-moi qu’il fait bien plus rire qu’un sketch de Jean-Marie Bigard, même si c’est pas très dur. »
Après la conversation, on s’est effectivement vu, et les délires autour de Spy Hunter 2 n’ont cessé de s’agrandir au fil des parties (quand même peu nombreuses, car l’abus de jeux pourris est dangereux pour la santé).
J’espère que ce test vous a bien plu, car sa rédaction a été une sorte de libération pour moi, un moment que j’attendais depuis longtemps. Car, s’il m’est difficile de lâcher la plupart des jeux auxquels je joue, Spy Hunter 2 m’a fait peur et on y adhère vraiment pas. Il faut dire que la jouabilité de la planète Naboo, les graphismes datant de la NES et la répétitivité de l’action n’y contribuent pas vraiment. Je n’ai personnellement trouvé aucun point positif, mis à part la tranche de délire qu’on peut se payer. Justement, pour soixante euros, mieux vaut s’armer de patience pour attendre GT4 plutôt que de tomber dans le piège nommé SH 2.
17 juillet 2004 à 13h27

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Points positifs

  • NON

Points négatifs

  • OUI
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