Preview : Baten Kaitos : Eternal Wings and the Lost Ocean - Gamecube

Baten Kaitos : Eternal Wings and the Lost Ocean - Gamecube
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Ne vous fiez pas aux apparences, cette preview d'un jeu sorti voilà un an au pays du soleil levant n'a rien d'anodin. Elle confirme l'arrivée tant attendue dans nos contrées de Baten Kaitos, ce qui constitue en soi un événement, tant le soft a longtemps fait l'objet d'incertitudes quant à son avenir européen. Finalement prévu pour mars sur Nintendo GameCube, le RPG signé Namco montre déjà de belles promesses. Premières impressions sur un jeu décidément très spécial.
C'est drôle comme les scénarios les plus profonds peuvent parfois naître dans des clichés bien gras ou des situations grotesques. Prenons l'exemple de Baten Kaitos, qui commence dans le hameau paumé de Cebalrai. Ce bled isolé au milieu de nulle part n'avait sans doute aucun autre intérêt touristique que ses vaches, ses poules et ses fermières un peu nymphos, mais c'était sans compter l'arrivée de Kalas, quidam amnésique qui a atterri là bas sans trop savoir comment. (en même temps, un amnésique...) Assommé alors qu'il errait dans une forêt voisine, Kalas est au centre de toutes les attentions à Cebalrai : non seulement il entend des voix, mais en plus, il n'a qu'une aile ! Bah, oui, allez savoir pourquoi, mais les êtres humains sont ailés dans Baten Kaitos... Mais il suffira d'une rencontre avec une blondinette au teint blafard, Xelha, pour partir aux quatre coins du monde, et aller corriger le très mégalomane Geldoblame, Empereur de sa fonction. L'histoire de Baten Kaitos, au delà de ses sempiternels rebondissements, semble répondre d'une seule voix au "qui es tu, Kalas ?" qui constitue le fil conducteur de l'évolution narrative.

Prenant place dans un univers extrêmement hétéroclite aux relents vaguement médiévaux, le scénario du soft de Namco tient pourtant à sortir des sentiers battus pour offrir une expérience aux antipodes des RPG pop-corn qui semblent ériger leurs longueurs narratives insupportables et la débauche sous toutes ses formes comme autant de normes qui semblent caractériser le jeu de rôle japonais moderne. Baten Kaitos n'est assurément pas de ceux là, préférant sans doute l'austérité faussement modeste des jeux d'antan aux cancans laborieux d'un Square Enix. Ce n'est pas plus mal.

Une réalisation de haute volée

Premiers instants avec Kalas, première remarque, et de taille : c'est de la 2D !! Plus exactement, de la 3D pré calculée façon RPG des 32 bits, comme Final Fantasy VII par exemple. Donc, grossièrement, vos personnages évoluent dans des décors fixes, l'angle de la caméra ne bouge pas et le héros reste au centre en permanence. Allez, je vous entends déjà d'ici : "Roooh de la 2D sur GameCube c'est abusé, on n'est pas sur Super [[5809]], là on se fout de moi ! On est en 2005 merde !!!". La belle affaire. Bien, faisons une pause dans cette preview, et allez donc jeter un petit coup d'œils aux screens qui ornent cette page... C'est bon ? Vous êtes revenus ? Vous êtes calmés ? Bien, nous pouvons reprendre. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, je vais le dire sans modération, je ne vais pas faire de suspense, je suis peut être trop direct, mais cette 2D a clairement de la gueule ! Les décors sont d'une rare beauté, les effets de transparence sont sublimissimes, et l'animation de l'eau, du feu, ou des branches d'arbres sont une merveille pour la rétine. Certes les tableaux sont parfois un peu inégaux, mais ils restent globalement tous très travaillés, surtout ceux en extérieur. Voilà qui devrait en convaincre certains que la 2D peut encore mettre sur les fesses. Par contre, si l'on s'attarde sur la modélisation des personnages, il y a quand même un "hic". C'est presque moche, ça sent le travail torché avec des moufles et un soucis minimaliste du détail. Mais puisqu'il ne s'agit là que d'une preview, je garde mon venin pour le test. Niark niark !
Un petit mot tout de même sur les musiques du jeu, qui contribuent largement à "l'intégrité Baten Kaitos" par la qualité parfois exceptionnelle de leur composition.

Baten Kaitos, un Card Game ?

Oulah, le gameplay, gros morceau. Le système de combat et d'expérience est une composante essentielle du RPG lambda, mais il constitue ici l'un des piliers de l'originalité d'un titre comme Baten Kaitos. Basé sur des cartes appelées Magnus, il met à profit la stratégie et les réflexes plus que le bourrinage intempestif. Point de combats aléatoires ma bonne dame, c'est stressant et lourdingue. Ici les ennemis, on les voit, on peut même souvent les éviter. Un peu comme dans Chrono Cross, c'est lorsqu'on entre en contact avec eux que l'on passe dans une phase de combat plus conventionnelle dans la forme, mais totalement délirante et géniale dans le fond. On dirige une équipe de trois personnages, qui... jouent aux cartes avec leurs adversaires ! Si si, ça pourrait sembler grotesque de voir les héros jouer au strip-poker avec des animaux, mais on s'y habitue vite en fait !

Pour appuyer l'aspect stratégique du système, sachez que les cartes disposent en plus d'un élément, et qu'il existe son contraire. Voici les binômes : feu/eau, vent/stop, dark/light. Notez enfin la possibilité de faire des combos entre les Magnus, grâce à des chiffres dans les coins de chaque carte. Ainsi, les paires sont récompensées d'un bonus, de même que les suites de chiffres. Si cette petite explication vous semble un peu indigeste, rassurez vous, la profondeur du système de combat n'a d'égale que son intuitivité pad en main. Ouf !

L'évolution des personnages ne se fait quant à elle pas automatiquement, puisqu'il faut aller prier dans une Cathédrale pour monter d'un niveau ou d'une classe. Mais après tout, ce n'est pas moins absurde que les systèmes plus "classiques". A chaque évolution, le personnage pourra lancer davantage de Magnus par tour, multipliant ainsi ses possibilités de combos et les dégâts infligés à l'adversaire. Drôle de système, un peu rigide, mais encore une fois, rien de méchant.
Le soft développé par Monolith Studio semble déjà promis à un succès d'estime. Maintenant, sa propension évidente à se mettre en marge de son époque ne lui ouvrira sans doute pas aussi facilement les portes du succès commercial. Si ces quelques heures aux côtés de Kalas ont été rafraîchissantes, on attend aussi de voir ce que peut donner le soft dans la durée. Certains points noirs font notamment l'objet de réserves, comme le déroulement un peu archaïque du jeu ou ses failles de réalisation. On peut toutefois nourrir beaucoup d'espoirs jusqu'au test complet dès la sortie de Baten Kaitos, au mois de mars.
10 janvier 2005 à 17h54

Par Superhero

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