Test : Medal of Honor : Faucons de Guerre - Gamecube

Medal of Honor : Faucons de Guerre - Gamecube
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Après un Soleil Levant aussi mauvais que les endives de mon voisin, Electronic Arts se devait de rectifier le tir en nous sortant un nouvel opus avec de nouvelles idées pour rendre la série plus crédible. Ou alors, ils auraient très bien pu s'arrêter là et enterrer une fois pour toute la série de MoH et arrêter d'abuser de la Seconde Guerre Mondiale.
La série des MoH devient un peu comme un jeu de foot à la EA : on le sort à chaque nouvelle saison en essayant de faire en sorte qu'il y ait du nouveau. Un an et demi après le dégueulis Soleil Levant, EA remet une couche en revenant aux sources, c'est-à-dire l'Europe. Fini le Pacifique qui a donné tant de nausées à nous tous, nous voici embarqués en Europe, chez nous. Bonjour Saint-Nazaire, les Ardennes, l'Afrique, la Russie, bref le coeur de la Seconde Guerre Mondiale.

OSS, ça rime avec...

Vous êtes William Holt, membre de l'OSS (Office of Strategic Service) et vous devez, à l'instar des autres opus, contrecarrer les plans de nos ennemis les nazis pour les empêcher d'envahir à jamais le continent européen. Alors, vous devrez récupérer de la paperasse, tuer des officiers nazis qui se trouvent bizarrement sur votre chemin, effectuer quelques sabotages et explosions en tout genre, bref tout ce qu'il y a de plus classique pour un Medal of Honor. Au moins, pour ceux qui ont l'habitude de jouer à la série, vous ne serez pas perdu, bien au contraire.

Les histoires à la MoH

Au début du jeu, comme dans chaque début de Medal of Honor, c'est le spectacle. C'est la catastrophe ! Vous vous retrouvez en plein milieu d'un champ de bataille et quelqu'un vous crie aux oreilles et vous conseille de vous mettre à l'abri. Déjà que vous n’entendiez pas très bien, là ça ne risque pas d'aller mieux. Bref, c'est la guerre. Dans la première mission, vous agissez seul, mais dès la seconde, ça n'est plus le cas. Vous êtes accompagné d'une escouade qui vous "aidera" dans vos missions. Bon, on ne va pas dire que EA copie âprement les idées de Brother in Arms pour ce qu'il y ait de diriger des "frères d'armes". Cela dit, les fonctions sont limitées à indiquer un endroit où votre troupe peut se cacher ou au contraire la rappeler pour qu'elle se cache derrière vous. Pour ce qui est de tirer sur une cible, l'IA se charge de tout ça. Enfin, l'IA c'est vite dit. On aimerait bien voir quelque chose d'intelligent là-dedans. En fait, vos compagnons sont tout simplement un groupe de boulets qui courent dans tous les sens et attirent l'ennemi pour rien, alors qu'on avait prévu de les contourner. Encore heureux que EA ait prévu la possibilité de les rendre invisibles et traversables lorsqu'ils sont trop près de votre viseur. Bon, niveau réalisme, les MoH n'ont jamais impressionné alors pourquoi se priver du ridicule. Chez les ennemis, l'IA n'est pas intelligente non plus. Il suffit de voir leur réaction lorsqu'on balance une grenade à leurs pieds : "Pass auf, ein grenade !" Et pourtant personne ne se bougera le slip pour fuir la grenade. Résultat, tout le monde se fait exploser et ça fait quelques frags de plus pour bibi.

Au nom de la liberté

EA prône la liberté et c'est en faisant des vastes cartes qu'on se rend compte qu'ils ont essayé de supprimer cette vulgaire linéarité qu'ont connu les autres épisodes de MoH. Mais que faire d'une carte aussi vaste ? Ne vous inquiétez pas, EA a prévu des missions secondaires qui vous feront courir du nord au sud. On semble comblé, enfin. Après autant d'attente, EA nous offre quelque chose d'acceptable. Les missions secondaires varient du meurtre d'un officier nazi au sabotage des U-Boats. Rien de bien palpitant mais c'est toujours mieux que les vulgaires missions linéaires auxquelles nous avons eu droit dans les opus précédents. Mais ce n'est pas tout. EA a ajouté de nouvelles possibilités. Comme par exemple la possibilité d'avoir un stock de trousses de soins et de se soigner quand on le souhaite en appuyant sur une touche. Pratique puisque ça évite de passer tout un niveau avec 10% de vie en cherchant derrière chaque caisse une trousse de soin. Autre nouveauté, c'est la possibilité de switcher entre les grenades et les armes à feu. En effet, il suffit d'appuyer sur une touche et on se retrouve avec une grenade en main, prêt à la dégoupiller et la balancer dans les caleçons nazis ornés de svastikas.

Maintenant, passons aux nouveautés ridicules. Tout d'abord, la réanimation. En effet, lorsque vous terminez un objectif secondaire, vous serez gâté par une réanimation, c'est ce qui s'appelait dans Mario Bros sur Nes, une vie. Lorsque vous mourrez vous serez réanimé en plein combat avec 50% de vie. Et là on croise les doigts pour ne pas se retrouver en plein milieu du camp ennemi sinon, on risque de mourir pour de bon. Cette idée à la EA met un frein au réalisme et franchement, c'est ridicule mais EA n'est pas à ça près. Mais le comble, la crème, la cerise sur le gâteau, c'est l'adrénaline, cette barre de progression qui vous donne droit à tout. Pour la remplir, accomplissez donc quelques actes de bravoure et quelques tirs à la tête, et c'est partie pour une poignée de secondes de délire. En effet, votre champs de vision se restreint, vous courez au ralenti tel un romantique sur la plage au coucher du soleil. Bref c'est du Max Payne tout craché. Seulement, il y a bien plus. Lorsque vous êtes en état d'adrénaline, vous ne sentez plus les balles ennemies, vos balles sont plus puissantes et comble du ridicule, vos munitions deviennent illimitées. Cela revient en gros à ajouter des codes de triche le temps de quelques secondes pour vous faciliter la tâche. Merci EA...
Medal of Honor : Les Faucons de Guerre ne s'annonce heureusement pas aussi mauvais que le terrible Soleil Levant. Avec l'ajout de nouvelles idées, une linéarité moins accentuée, EA réussit à nous faire gober une fois de plus un jeu tiré de la seconde guerre mondiale. Si EA se contente de se calmer au niveau des MoH, alors on peut dire que la série restera saine et sauve mais si EA décide d'en faire un FIFA-like, alors on risque de se lasser très rapidement et ce dès le prochain MoH. On a tout vu et même revu, il serait temps de passer à de nouvelles idées, messieurs.
27 juin 2005 à 11h19

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Points positifs

  • Quelques idées nouvelles
  • Carte plus vaste

Points négatifs

  • L'adrénaline
  • La réanimation
  • L'IA
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