Test : Need for Speed : Porsche Unleashed - GBA

Need for Speed : Porsche Unleashed - GBA
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C’est avec le sous-titre révélateur de Porsche Unleashed, littéralement « Porsche déchaînées » que Need for Speed nous revient dans un nouvel opus GBA. Alors que cette série a redoré son blason avec un épisode Underground explosif (sur consoles seulement), EA tente de revenir aux sources de la course urbaine, mais néanmoins toujours illégale. Est-ce que la sauce va prendre, ou bien assiste-on à l’éclosion d’une nouvelle arnaque bénéficiant simplement du nom en guise de qualité ?
Quelle belle aventure vidéo ludique que celle qu’effectue Need for Speed. Retour sur une saga mémorable : le premier épisode est sorti en 1996 et il révolutionna le genre des courses puisqu’il proposait des lieux inédits : la ville. En effet, face à la population et aux flics, il fallait se faufiler au travers de rues étroites, pour rallier la course devant, et la topographie des lieux nous faisait rappeler qu’on avalait bien les kilomètres dans une zone urbaine. Après le crochet de l’année dernière, plus proche d’un Fast & Furious qu’autre chose, l’épisode actuel de la GBA prend une allure de retour aux sources. Un retour périlleux sur une console qui n’a jamais vraiment su dompter la bête.

C'est NFS (à priori)

Dès que l’on joue à ce NFS, on remarque l’empreinte d’EA. C’est résolument arcade : les férus de la simulation peuvent passer leur chemin. Ainsi, la maniabilité se résume à peu de choses : accélérer, freiner, tourner. Même si on sent cette volonté de rendre le jeu accessible, il patauge dans le pathétique. La conduite est vraiment sans intérêt puisque ici, la seule pression du bouton d ‘accélération suffit a décrocher une bonne place. En effet, lors des virages, si on ne tourne pas correctement, la voiture ne subit qu’un léger ralentissement, même si tout notre côté frotte les barrières de sécurité. Pis, certaines portions favorisent notre ré-accélération en augmentant notre vitesse. La maniabilité devient morne, et l’on est souvent pris par une énorme hâte pour finir les courses. C’est dommage de voir que la conduite est clairement le point faible de NFS, car, habituellement, c’est une des plus franches réussites, alliant plaisir de jeu à sensations. Ces-dernières sont, elles aussi, mauvaises puisqu’on ne ressent ni le poids de la voiture, ni les changements de direction lors de virages serrés, enlevant tout le charme qu’on est censé recevoir. Tout est inexistant ou mal conçu dans le gameplay. Un autre point noir est à soulever. Il concerne les tracés : certains sont difficilement discernables lors de la vue externe, et il faut favoriser l’interne pour bien rouler, à moins évidemment de connaître le tracé.

Une technique correcte

Malgré l’horreur qui se dégage de la maniabilité, les graphismes sont plutôt réussis. Les voitures sont bien représentées, et on les reconnaît sans problème. Il n’y a ni clipping ni bugs nuisibles à relever. Il est cependant regrettable de constater la pauvreté de certains paysages, mais la maigreur de ce défaut n’atténue pas la qualité de cet opus. Il est important de noter que malgré les bons graphismes, on a déjà vue largement mieux sur GBA. L’horreur provient de la bande-son, désastreuse, en grande partie à cause du bruit lors des virages. On dirait une truie qu’on égorge pour en extraire le jambon Madrange©. Autant vous dire que le son émis n’est pas le bien venu pour nous oreilles sensibles et il vaut mieux zapper sur des dérapages tels ceux de Starsky et Hutch pour écouter ce qu’est un virage pris dans les règles de l’art de la course (poursuite).

Durée de vie artificiellement longue

Le problème qui touche la durée de vie est bien simple : elle est courte, chose qui tend à s’amplifier depuis quelques temps dans les produits actuels. Le mode carrière, habituellement long, prend ici une dimension de rapidité telle qu’on regrette rapidement l’achat du jeu. Pour passer aux courses suivantes, le but est de finir premier : voilà le facteur qui élargit la durée de vie, puisqu’il faut sans cesse recommencer tant qu’on a pas franchi la course en tête et celles-ci s’enchaînent de manière morne, sans réel plaisir. Outre ce mode, on nous affuble d’un sempiternel mode « course individuelle » et d’une possibilité de jouer à deux. La monotonie ne tarde alors pas à s’emparer de nous, puisque, en plus du faible nombre de courses, les voitures ne touchent que les Porsche, et dans un nombre limité. Bref, la faible durée de vie, tout comme l’a fait le gameplay désastreux, rend le jeu peu attractif
Voilà comment on gâche un jeu au potentiel énorme en véritable nullité. En dépit d’une réalisation honorable, le gameplay d’une pauvreté rarement vue ajouté à une durée de vie faible précipitent NFS : Porsche Unleashed dans le gouffre des jeux qui ne comptent que sur la licence pour se faire vendre. Ferdinand Porsche doit s’en retourner dans sa tombe, tout comme vous le ferez si vous achetez le jeu. Ne tombez pas dans le panneau, pour conserver l’image de marque qu’a su conquérir la firme de Stuttgart, et pour économiser votre argent.
16 mai 2004 à 09h07

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Points positifs

  • Réalisation convenable

Points négatifs

  • Intérêt
  • Gameplay
  • Durée de vie
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