Test : Grand Theft Auto : The Trilogy - The Definitive Edition - IOS

Grand Theft Auto : The Trilogy - The Definitive Edition - IOS
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Trois jeux mythiques de la saga des GTA sont maintenant disponibles en version « remaster ». Enfin presque.

Test effectué à partir d'une version PS5

Vous connaissez ce sentiment un peu spécial de nostalgie sublimée, lorsque vos lointains souvenirs de bons moments passés sont toujours enjolivés et ne montrent que le meilleur d’eux-mêmes ? Oui ? Hé bien les miens viennent de s’écraser contre la façade d’un mur à MAC1 : j’ai joué à GTA Trilogy. Ça partait d’un bon sentiment chez Rockstar, enfin presque. Parce que, quand même, proposer un remaster léché des épisodes les plus populaires de la mythique série du développeur anglais, ça faisait rêver. GTA III, Vice City et San Andreas, trois titres révolutionnaires qui ont, à chaque fois, apporté un renouveau mais aussi des mécaniques fraîches et fun à notre médium. La tâche n’était pas aisée. Seul dans leur domaine, les développeurs de Rockstar s’amusent à développer des jeux en monde ouvert à la qualité que personne ne semble pouvoir égaler. Il faut le savoir : développer un jeu en monde ouvert est d’une complexité hors norme et Rockstar trônait (et trône encore) comme le meilleur créateur du genre.


GTA Trilogy, c’est donc l’arrivée de ces trois épisodes en format « refondu », à savoir des graphismes lissés et dépoussiérés, des effets de lumières améliorés et une distance d’affichage étendue. Alors, pour le coup, c’est l'un des points réussis de cette version : les effets font bon effet et le design des personnages s’est un peu revigoré avec un rendu « cartoon » sur les différents protagonistes qui passe relativement bien. Une fois les bugs d’affichage mis de côté, évidemment. Effet pervers noté toutefois, l’augmentation de la distance d’affichage casse un peu l’immersion que l’on avait et que l’on peut encore avoir dans le jeu. A l’époque, le fait de se balader dans les hauteurs des villes plongeait l’urbain dans une épaisse brume lorsque l’on regardait dans sa direction et accentuait bien le côté « géant » de la métropole qui ne l’était pas, mais était aidée par le côté suggéré de l’affichage. Dans GTA Trilogy, c’est un peu la douche froide et tout apparaît de manière trop claire et nette, ne laissant place qu’à une agrégation de buildings sur une zone restreinte plutôt qu’à une ville dynamique et sans limite qui s’imposait dans notre imagination.

GTA Trilogy

Wasted ?

Si GTA Trilogy nous permet un petit voyage nostalgique dans les meilleurs jeux de notre passé, la déception est là, tapie au détour d’une ruelle sombre. La direction artistique d’antan est toujours relativement efficace mais a beaucoup de mal à se mêler aux autres choix esthétiques du jeu, comme les animations, complètement élastiques et bizarres, une bonne partie des textures d’antan (conservées telles quelles) ainsi qu’à certains visages, sortis tout droit d’un cirque d’horreur. Ce manque d’homogénéité rend le tout un peu malaisant, frôlant le ridicule parfois. En termes de gameplay, la conduite n’a pas évolué, au contraire des « gunfights » qui, eux, ont sensiblement été revus. C’est aussi l'une des autres rares bonnes choses de ces remasters : l’expérience, arme en main, a été améliorée avec notamment l’apparition d’une roue des armes et la possibilité de switcher entre vos cibles (à part pour GTA III). Faisant écho à cela, les missions sont également moins punitives puisque, lors de votre mort, vous ne vous retrouvez plus à l’hôpital sans aucune arme, vous recommencerez simplement la mission tout en conservant votre attirail. Ne soyez pas trop optimiste pour autant puisque le nombre incalculable de bugs que nous avons rencontré pendant certaines besognes nous a fait recommencer plus de fois la mission que la mort. Il serait difficile de tout énumérer, mais entre les collisions foireuses, les scripts qui ne tournent pas, les voitures volantes ou qui ne roulent pas… C’est dur à voir, mais c’est surtout dur à jouer.

GTA Trilogy

Entre ce gameplay daté, ces bugs et cette refonte esthétique parfois surprenante, ces trois jeux possèdent une ambiance unique que peu de jeux ont réussi à égaler ensuite. Que cela concerne la critique sociale qu’ils proposent, les voix et jeux d’acteurs incroyables, l’écriture des personnages impeccable ou les missions variées, GTA III, Vice City et San Andreas restent des modèles de jeux pour beaucoup de développeurs aujourd’hui. On aura toutefois été surpris de l’absence de certaines choses qui ont participé à graver le nom de ces jeux dans le marbre du paysage vidéoludique. Par exemple, certaines musiques de radio manquent à l’appel, tout comme la censure présente sur certaines missions. Un poil d’espoir cependant : ce test arrivant tard, Rockstar a bien reçu les plaintes de nombreux joueurs explicitant les points évoqués dans le texte ci-dessus, et de nombreux patchs sont actuellement en préparation (et la sortie des versions boîtes est repoussée). D’ailleurs, la mise à jour 1.03 est disponible depuis quelques jours et ajoute déjà plus de 110 correctifs. 
GTA Trilogy, c’est un peu comme les cacahuètes trop salées : on se souvient qu’on les aime bien, on apprécie les picorer pendant deux minutes mais on n’a vraiment pas envie de manger le bol. Si la refonte esthétique n’est clairement pas suffisante face à ces vagues de bugs, d’animations cassées et de visages déformés, le tout enrobé dans un gameplay daté, on y retrouve tout de même une ambiance unique dont seuls ces trois jeux ont le secret. GTA Trilogy est un remaster décevant et sans surprise, se reposant un peu sur la réputation de jeux qui, malgré leur ambiance unique, proposent aujourd’hui un gameplay poussiéreux. Rockstar essuie ici son premier vrai revers, peut-être l’alerte d’un enlisement actuel un poil trop long.
03 décembre 2021 à 10h47

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Points positifs

  • L’ambiance toujours aussi bonne
  • Un savoir-faire inégalable en termes de level design
  • La refonte graphique (lumières, l’idée cartoon…)

Points négatifs

  • Manque d’homogénéité dans l’esthétique
  • Certaines animations ridicules
  • La profondeur de champ empêche l’immersion (oui, c’est contradictoire)
  • Les bugs en pagaille
  • Un gameplay qui date
  • C’est 60€ siouplait
  • Des choses qui manquent (musiques, censure…)

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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