Comme chacun sait, le légume de prédilection des amoureux de cinéma est le navet. Il y a quelques années de cela (1999 - Gamehope.com, "une information de précision"), un maraîcher américain anonyme, Graham Baker, hybridait, sur le très munificent marché d'Hollywood, Californie, un spécimen d'une qualité exceptionnelle :
Beowulf. Aujourd'hui c'est au tour de Robert Zemeckis, un autre cinéaste des potagers, de nous imposer sa propre recette de la célèbre épopée germanique : une nouvelle variation sur le thème, hélas indémodable, des
plantes-bisannuelles-à-racine-pivotante-de-la-famille-des-crucifères. Les gourmets regretteront, j'en suis persuadé, l'éviction (injustifiable) de l'inénarrable Christophe Lambert (vingt longues années de prolifération en serres, entre courge et panais) au profit de rhizomes aux saveurs infiniment plus tapageuses : Angelina Jolie et Anthony Hopkins. Heureusement, le reste du film semble fidèle à la tonalité "gothique criarde" du chef d'œuvre originel.
Qui prétend réussir sa ratatouille se doit d'assortir ses légumes judicieusement. Courgette et navet se fondent l'un l'autre pour former un délicieux mariage de saveurs et de textures. La Paramount (producteur du film) n'en est pas à sa première ratatouille.
Beowulf, the Game (le cuisinier du jour s'appelle
4HEAD Studios), se propose de venir opportunément rehausser la valeur gustative de
Beowulf, the moooovie. Bien sûr, fidèle visiteur de notre site, vous le saviez déjà... Et moi, toujours soucieux de fournir un agrément culturel à vos fastidieuses lectures, je vous livre au passage cette remarque pleine de pertinence :
On vient de trouver en Prusse l'art de tirer des navets un sucre abondant et excellent (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p.127). J'ajoute que dans la sphère de la métaphore vidéoludique, le sucre du navet s'appelle
hilarité. Je vous recommande donc de compulser activement la nouvelle
vidéo de
Beowulf, the Game, un énième exemple de poésie et de raffinement...