Interview de Michael Lonsdale pour 007 Legends

Interview de Michael Lonsdale pour 007 Legends
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Alors que la sortie du nouveau James Bond au cinéma approche à grands pas (le 24 octobre précisément), le petit jeu qui l'accompagne pointera également le bout de son nez. Il se nomme 007 Legends et proposera d'incarner James dans une sorte de condensé de ses différentes aventures. Vibrant hommage aux 50 ans de la série, le jeu démarre à partir du teaser du film, à savoir James se faisant tirer dessus et tombant d'un pont dans la flotte. On dit qu'au seuil de la mort, on voit défiler sa vie devant soi. C'est avec ce sympathique prétexte que James Bond revivra ses plus grandes aventures, de Goldfinger à Octopussy en passant par Moonraker. Michael Lonsdale, qui y incarnait justement le diabolique docteur Drax, a bien voulu rendre au personnage sa voix originale pour 007 Legends (uniquement pour la version anglaise du titre). Et, joie, nous avons eu l'occasion de lui poser quelques questions lors d'un petit entretien à quelques semaines à peine de la sortie du film et du jeu éponyme. GameHope : Bonjour M. Lonsdale et enchanté. Vous avez une carrière absolument hallucinante, avec en moyenne 6 œuvres par an en 52 ans de métier. Vous avez joué pour les plus grands (Truffaut, Spielberg, Jean-Jacques Annaud...), avec les plus grands (Sean Connery, Louis de Funès, Anthony Hopkins...). Vous avez réalisé vous-même, joué au théâtre et mis en scène, écrit beaucoup, prêté votre voix aussi énormément... Aujourd'hui vous participez à un jeu-vidéo. Qu'en pensez-vous ? Michael Lonsdale : Vous savez, je suis toujours à l'affût de modernité ! Je pense que les jeux-vidéo sont intéressants et auront vraiment un rôle important à jouer dans l'avenir, surtout pour les jeunes. De plus, j'ai vraiment envie de vivre et de participer à mon époque. Je ne veux pas être une sorte de vieux barbant, qui ne pense qu'au passé, oh non ! GameHope : Vous aviez déjà touché à un jeu-vidéo auparavant ? Michael Lonsdale : Non, jamais. J'avais déjà beaucoup vu les gens y jouer, sur les plateaux de cinéma, et je vois très bien de quoi il s'agit, mais je n'ai jamais essayé. GameHope : De quelle manière avez-vous participé au développement de Moonraker ? Michael Lonsdale : J'ai prêté ma voix dans la version anglaise du titre. GameHope : Et du même coup, vous avez dû vous voir modélisé dans le jeu. Qu'en pensez-vous ? Michael Lonsdale : Alors c'est assez curieux, j'ai l'impression que c'est moi mais ce n'est pas moi (rires) ! C'est une sorte de copie, bon pas tout à fait conforme mais bon... Elle représente l'archétype, ce n'est pas tout à fait moi le comédien qui suis vraiment représenté. Mais le rapport n'est pas vraiment le même qu'avec le cinéma bien sûr. Au cinéma, les rapports sont longs, les dialogues aussi. On parle, on discute, on prend le temps de se connaître... Ici c'était très rapide, suractivé, avec une vraie précipitation dans l'exécution. Et puis il faut manipuler... On m'a passé l'appareil (la manette) je n'ai pas réussi à m'en sortir tellement c'est compliqué! (rires) Mais ça m'a beaucoup plu. Je pense que ça plaira beaucoup aux jeunes et aux adultes qui sont restés un peu enfants. Qu'ils se défoulent ! Je trouve ça bien que dans le monde actuel, avec toutes ses tension, il y ait des endroits comme ça, où l'on peut se massacrer sans faire de mal à qui que ce soit. GameHope : Vous avez assisté à différentes périodes dans le cinéma, français et international. Est-ce que vous le trouvez toujours aussi percutant et profond aujourd'hui par rapport à ce qu'il produisait avant ? Michael Lonsdale : A vrai dire, je trouve que ce qu'il se passe de passionnant aujourd'hui au niveau cinématographique, cela se situe au Moyen-Orient. Ils ont un tel drame, ils vivent dans une telle intensité de vie et de mort, que ces gens là ont quelque chose à dire. Chez nous, j'ai l'impression qu'il y a trop de divertissement. Des petits films, comme ça, qui n'ont aucuuuuun intérêt, je ne comprends pas. J'ai vu « A cœurs ouverts » l'autre jour. Ces couples qui se disputent, qui se détestent et se haïssent... Je me suis dit, mais à quoi ça sert de montrer ça ?! Aujourd'hui, on a envie de respirer, de rire, de voir des choses qui donnent goût à la vie... C'est dommage parce que ce sont de très bons comédiens, mais pourquoi montrer des catastrophes, comme ça ? Qui ça intéresse ? Mais bon il y a encore de très bons films aujourd'hui, et puis je pense que le cinéma agit par vagues. Il y a eu l'Italie avec Visconti, Antonini, Fellini... C'était formidable cette production, et puis pouf ! Un moment donné plus rien. En Angleterre c'est pareil, il y a eu des vagues comme ça, pendant 10 ans, et puis ensuite plus rien, et tout à coup ça repart. Mais il y a quand même en Amérique et dans les pays du Moyen-Orient des choses très fortes, très impressionnantes, parce que c'est du vécu. Ca part de quelque chose de vrai, ce n'est pas de la fiction. (il se reprend) Mais les films américains, il y a des choses quand même... Les vampires et tout ça là... GameHope : Twilight ? Michael Lonsdale : Roh non, c'est pas beau. James Bond, ça va encore parce que c'est un justicier qui travaille pour la Reine d'Angleterre quand même. Mais ces animaux là, pleins de sang... GameHope : Et James Bond justement, vous trouvez qu'il a bien évolué ? Michael Lonsdale : Oui, enfin je n'ai pas vu le tout dernier de Daniel Craig. Il faudrait, mais on ne m'en a pas vraiment dit le plus grand bien. GameHope : Et vous ne trouvez pas que la série a un petit peu perdu de son panache, en essayant de plus coller à la réalité ? ( On pense à la scène dans laquelle Requin qui tombe de l'espace et rebondit sur un trampoline dans un cirque...) Michael Lonsdale : Il y a des images inoubliables à l'époque... Cette sirène qui sort de l'eau en costume doré, c'était fantastique et dans le bon sens du terme. GameHope : Vous trouvez que ça se perd un petit peu ? Michael Lonsdale : Oui, c'est plus... Quotidien, petite affaire. Ca manque un peu de grandeur et d'espace de rêve. GameHope : Vous trouvez que les méchants marquent les esprits autant qu'avant ? On pense à vous en Docteur Drax, ou au mythique Requin, à Goldfinger... Michael Lonsdale : C'est vrai que Mathieu Amalric récemment faisait un méchant intelligent. C'est un acteur fantastique mais il marque moins. Après si, il y a Anthony Hopkins qui continue à faire des méchants encore et encore. C'est un très grand acteur. GameHope : Vous auriez une anecdote du tournage de Moonraker à nous raconter pour terminer ? Michael Lonsdale : Oh vous savez j'en ai plusieurs... Mais je crois que ce qui m'a le plus marqué, c'est le jour où on m'a demandé de faire une cascade. Pour la fin du film, lorsque Drax disparaît dans l'espace. J'ai dit « bin, moi je veux bien essayer mais comment allez -vous faire ? » On m'a expliqué que l'on allait refaire un corridor mais dressé dans la hauteur, avec un trou derrière avec un fil attaché à moi à 15m du sol.  On place une caméra au milieu et moi je tombe dessus avec des gestes lents. Après, on inversera l'image à l'écran et on aura l'impression que je tombe en arrière dans l'espace. Ils m'ont dit qu'ils pouvaient faire avec une doublure mais que ce serait mieux avec moi... Alors j'y suis allé et c'est comme ça que j'ai fait ma première cascade de cinéma, sur James Bond ! (Rires) GameHope : Merci beaucoup M. Lonsdale ! Merci infiniment à Activision de nous avoir permis d'effectuer cette interview !

08 octobre 2012 à 10h52

Par JoKeR

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