Test : Civilization V - PC

Civilization V - PC

Civilization V - PC

Genre : STR / Gestion

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S’il y a bien un genre de jeux qui ne doit pas rester immuable, c’est bien les city-builder. Ou les constructeurs de villes, comme vous préférez. Une offre conséquente, un genre (la gestion-STR) qui n’est jamais en manque d’idées, et surtout les évolutions de gameplay et de techniques qui se doivent de suivre l’actualité du gaming… Civilization V a tenté de se renouveler, cinq longues années après le dernier opus.
Au moins, ce que l’on peut dire, c’est que Civilization V reste du Civilization. L’épisode nouveau repose grandement sur ses acquis. Un peu comme le Beaujolais, il y a des opus avec et des opus sans. Quelques nouveautés parsèment la mouture 2010, le moteur est plus propre, plus beau, plus rapide (et nécessite donc déjà une bécane bien puissante… moi qui vient de la changer, c’est presque déjà périmé quand on affiche trop d’unités) mais dans l’ensemble, les inconditionnels de la série ne seront pas perdus…

La même chose que tous les soirs, Minus…

Premier contact, un menu dépouillé, un décor suffisant pour constater le côté historique de la chose. Deux modes habituels : le solo, où se cachent des tutos essentiels pour les nouveaux venus, bien que déjà compliqués à comprendre et le multi, identique aux versions précédentes. Plus un menu qui permet de télécharger directement des mods depuis un annuaire, puis de les installer pour profiter de nouvelles campagnes, cartes ou modifications totales du jeu. Laissons encore un peu de temps aux moddeurs pour obtenir des campagnes de folie...
Pour chaque nouvelle quête, vous avez de nouveau la possibilité de gérer votre carte : sa taille, l’étendue de l’eau et des territoires, la forme, le nombre de concurrents et le nombre de cités-états, petits pays indépendants et peu belliqueux qui constituent la nouveauté de cette année. Puis, à la tête de votre civilisation, vous choisissez un peuple et donc un leader charismatique : Napoléon Sarkozy pour la France, Washington pour les USA, Gandhi pour l’Inde. Chaque héros influençant forcément votre style de jeu (militariste, culturel, prônant la paix ou les échanges) et donc vos unités et bonus. Tel un Risk des temps modernes, 18 civilisations sont à votre disposition pour conquérir le monde.

… tenter de conquérir le MOOONDE !

Dans le style de jeu, nous avons donc les constantes, comme la forme des victoires. Quatre au total. D’abord la méthode forte, la victoire militaire, où il faut péter la tronche de tous ses ennemis pour remporter la timbale, ensuite la méthode douce, la victoire diplomatique. Une victoire votée par l’ONU à la fin de la période réglementaire de jeu. Une victoire culturelle où, dans cette édition, il s’agit d’adopter un certain nombre de doctrines sociales afin de débloquer le « projet Utopia ». Enfin, la victoire scientifique, qui est débloquée lorsqu’une nation envoie un homme dans l’espace pour la première fois. Autant vous dire tout de suite que la victoire par la force est la moins téméraire (il suffit de s’armer considérablement et de faire le siège sur la plupart de vos capitales ennemies). Armez vous de patience aussi, liez des pactes, tentez de répondre le plus souvent par « OK » à toutes les sollicitations de pactes de protection secrets que l’on vous proposera (et ils seront nombreux), et tout se passera bien dans un premier temps. Bon, ensuite, quand un peuple vous demandera de l’aider à dérouiller un type qui est votre ami, et l’ami d’un ami, serrez les fesses. Pour les plus bourrins, la victoire militaire peut vite arriver, très vite (dès le Moyen-âge en fait), à condition de mettre le jeu à un niveau faible et de ne choisir que 2 ou 3 adversaires…
Dans les autres fondamentaux, citons également les thèmes musicaux, toujours aussi prenants, toujours aussi adaptés à l’ambiance, à la période et à la nationalité de votre peuple. Les rares voix et bruitages sont réalistes et discrets, les citations sont malheureusement moins percutantes. Pour la quasi-totalité du soft, tout marche à l’identique de la série : il faut découvrir des outils et des techniques, augmenter ses productions et ses richesses grâce aux ouvriers, blinder son armée, puis développer la culture pour faire grossir les villes. C’est beaucoup plus lent qu’avant et l’influence des bourgs est moins évidente. Heureusement, une bonne gestion du territoire, comme l’implantation des villes en bordures de terrains riches en cultures, eau ou animaux, permet de prospérer. Construire des routes entre la capitale et les autres villes favorise les échanges commerciaux. Les pactes de libre passage et les routes reliées avec les autres civilisations permettent de faire d’énormes aires urbaines. Mais désormais, tout est basé sur des techniques à débloquer au fur et à mesure de l’évolution de l’histoire et du fameux « arbre des technologies » de Civilization. Les religions ont disparu (on sait que ce système était quelque peu « dangereux » dans l’édition précédente, l’éditeur ayant été obligé de se justifier dès les premières pages du manuel, racontant qu’ils ont choisi de manière symbolique les 5 plus grosses mais que ouhlalalala, attention, ça veut pas dire que les autres c’est de la merde, toussa toussa, voilà hem hem, désolé). Tout comme certains aspects, ces religions sont devenues des « doctrines », réparties en 8 catégories (comme l’honneur, la tradition et la liberté) qui permettent, grâce à des arborescences (encore !), de développer des bonus.

Je vais aller aux champignons

Aux rayons des nouveautés, tout a été revu dans le graphisme. Des panneaux pop-up très discrets sont accessibles rapidement depuis la fenêtre de jeu, ce qui permet d’ouvrir tous les tableaux nécessaires au développement de votre civilisation. De multiples raccourcis clavier aident le tout tandis que des petits bonshommes différents selon les unités et les civilisations sont modélisés à l’écran pour vous montrer ce que vous faites. Tout ça grâce à de jolies petites animations en troidé, waw, c’est trop beau. Encore mieux, à chaque rencontre diplomatique avec un leader d’état, vous aurez une sorte de cut-scène où le bougre se présentera à vous dans sa langue natale. C’est rafraîchissant au milieu de 3 heures de clic droit intensif. Pour ceux qui préfèrent lire des pavés, il reste la Civilopedia, bible interactive accessible à tout moment dans le jeu.
Niveau gameplay, les patrouilleurs peuvent maintenant découvrir des choses enfin intéressantes (et sortir de la routine : « tiens, des sacripants qui me tombent sur le râble… diantre, que vais-je faire ? » Bing, t’es mort). D’abord, les cités-états, ces petites entités autonomes qui ne servent à rien à part vous demander de l’aide quand ils font la gueule à une autre cité-état, ou qui vous donnent du pognon parce qu’ils vous aiment bien (autant dire qu’il faut donc les chouchouter). Bon, ils sont tous un peu cons comme leurs pieds, donc l’estime baisse aussi vite qu’elle ne monte, chez ces ploucs. Mais quand même, faut les engraisser un peu avant de les anéantir : ça peut servir, ils vous livreront les ressources qu’ils adorent si vous êtes en galère. Les patrouilleurs trouvent également des ruines antiques, ce n’est pas plus intéressant, mais ça permet de gagner de l’argent ou des compétences pas encore découvertes. Enfin, vous pouvez arpenter le "fog of war" pour trouver des merveilles naturelles (comme la barrière de corail au milieu de la flotte), ou défoncer des campements barbares pour récupérer des choses et d’autres. Mais la vraie nouveauté, c’est la fluidité des mouvements de votre équipe grâce à la grille hexagonale. Vraie révolution dans le jeu, cette grille permet de se déplacer dans tous les sens, mais surtout, de déployer ses unités en cercle autour d’une ville, lors d’un siège par exemple. Cette fonction est également l’occasion d’interdire à plusieurs unités de se mettre sur la même case. Un nouveau système de jeu, plus porté sur la stratégie, se développe alors instinctivement. Faites les bons choix, kamarad.
Civilization V a le mérite d’être la suite de Civilization IV, ce qui le rend déjà fort sympathique au demeurant. Malheureusement, c’est plus la version remixée et graphiquement supérieure d’un système qui n’a pas trouvé assez de nouveautés. Des bonnes idées ont disparu, des moins bonnes sont arrivées. Le jeu se veut plus simple, plus accessible, plus beau. Les fans de la première heure ne trouveront pas le digne remplaçant du 3 ou du 4.
15 novembre 2010 à 00h45

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Points positifs

  • Joli
  • Simplifié pour les débutants
  • Le nouveau système de grille hexagonale
  • L'ambiance globale et musicale

Points négatifs

  • Pas énormément de nouveautés
  • L'absence des religions
  • L'IA et la diplomatie un peu étranges
  • Trop simplifié pour les habitués
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