Test : Far Cry 2 - PC

Far Cry 2 - PC
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Quatre ans que l’on attend la suite du FPS de cette année sur PC. Il a fait évoluer le genre dans un univers de beauté tout en offrant une jouabilité ne pouvant que provoquer un sourire immédiat. Dans le même temps, autant de temps pour une suite n’est pas forcément un gage de qualité surtout que Crytek est parti sur Crysis. Ubisoft a tout de même mis un de ses meilleurs et surtout talentueux studios, Ubisoft Montreal. Verdict, oui mais !
Fini l’imaginaire plage et île paradisiaque pour une Afrique qui n’a pour le moins rien d’accueillante, entre des rebelles qui se déchaînent un peu partout et un paludisme pour le moins agaçant, vous pourrez rapidement découvrir une image parfois caricaturale de régions malheureusement en conflit. Et le départ est intéressant.

Bien foutu

Ce qui fait certainement le lien entre les deux épisodes, c’est la cohérence des régions que l’on découvre. De ce côté, les développeurs ne sont pas tombés dans la facilité d’une région paradisiaque. Là, il s’agit d’un bourbier plutôt nauséabond qui vous plonge régulièrement dans les délires de la malaria. Un pays qui vous ravira les premiers temps par la tenue de route de ses guimbardes qu’il arrive régulièrement d’emprunter. Les amortisseurs en disant long sur l’état d’efficacité des pièces détachées. Ce sont aussi les nombreux rapports savoureux que l’on peut obtenir des dialogues du jeu, l’immersion est totale. La savane est présente. Vous croiserez de nombreux animaux, les gnous n’hésitant pas à vous foncer dessus si vous êtes en travers de leur chemin.

Le titre vous plonge complètement dans l’ambiance avec un scénario très intéressant. Vous débuterez à l’arrivée d’un avion par prendre un taxi brousse pour vous rendre à votre premier rendez-vous afin d’exécuter un contrat. La malaria commence à faire effet dans le véhicule et à peine arrivé à votre destination vous sombrez dans le coma. Au réveil, vous êtes agressé par le Chacal, votre cible ! Mais le fourbe, certainement un peu imbus de sa personne vous laisse la vie sauve avec en prime une machette et un flingue histoire de sortir de votre chambre avec quelques espoirs de survivre car dehors, c’est la guerre et ça pétarade de partout. C’est le point de départ d’une vaste aventure qui va vous mener à travers une immense carte ouverte de 50 km². De nombreuses missions vous attendent ainsi que de longues minutes de route à traverser. Comme vous n’êtes qu’un mercenaire, vous n’aurez aucun scrupule à offrir vos services aux deux parties en conflit, APR et l'UFLL. Un coup l’un puis l’autre et pourquoi pas en même temps, le but étant d'atteindre le Chacal et gagner un maximum de blé, belle mentalité mec !

Une grosse différence

Ce qui a fait le succès du premier opus, c’est certes son univers mais surtout un gameplay vraiment bon qui a ravi toutes les catégories de joueurs. Et là, le bas blesse, avec d’énormes lacunes. Si la prise en main est des plus classiques, de nombreux éléments du gameplay ne sont pas vraiment extraordinaires et par moment ce jeu n’est plus qu’un banal FPS de plus. En premier lieu, si l’immense carte ouverte avec quasiment aucun chargement vous émerveillera, les allers-retours incessants qu’elle oblige deviennent vraiment lassants avec une option certes qui allonge de beaucoup la durée de vie mais pas vraiment l’intérêt du titre. Surtout que cet opus est nettement moins plaisant à jouer avec des missions beaucoup plus faciles. Il suffit la plupart du temps de vous placer en surplomb pour aligner la plus grande majorité des ennemis qui sont en contrebas. L’intelligence artificielle de ces derniers étant beaucoup moins bonne qu’auparavant, on se retrouve souvent à faire du tir aux pigeons.

Autre élément qui favorise la durée de vie mais devient très rapidement agaçant, c’est le respawn et les points de contrôle. La carte est vaste et les miliciens des deux factions sont très nombreux. Vous serez donc amené à les buter si vous désirez vous rendre dans la zone suivante. Le souci, c’est que la négociation n’est pas de mise et qu’ils tirent sur tout ce qui bouge, incapable à cause d’une consommation importante de bière de faire la différence avec un ami de la cause, fusse-t-elle temporaire. Jusque là c’est tout ce qu’il y a de normal puisque le but d’un FPS est tout de même de défourailler mais ils reviennent à chaque passage en nombre équivalent et souvent avec les mêmes réactions ce qui devient très vite pénible puisque l’on passe son temps à faire des trajets.

Dans le même temps

Far Cry 2 n’est pas qu’une semi réussite car il regorge de pépites. La réalisation graphique comme évoquée auparavant participe complètement à l’immersion mais que dire de certains effets comme la gestion du feu qui non seulement est magistrale, intégrant même la direction du vent pour offrir des flammes splendides mais surtout qui sont bien plus qu’un gadget de plus pour flatter la rétine. Le feu peut être un atout dans ce jeu, faites brûler quelques brindilles en fonction du vent et vous obtiendrez une explosion afin de faire une diversion ou d’envoyer ad patres les cerbères d’un village.

La gestion de votre argent est aussi un point fort du titre car les armes que l’on trouve sur les cadavres de vos ennemis sont souvent des vieilleries sans précision. Par contre, si vous décidez d’opter pour quelques menues dépenses vous obtiendrez un armement digne de qualité avec un petit plaisir pour le lance flamme toujours intéressant en cas de situation un peu critique. Ils n’aiment pas du tout !
Avec une campagne solo longue et des missions vraiment sympatiques, des atouts graphiques indéniables et une réalisation sonore vraiment bonne, Far Cry 2 avait tout du hit de l’année. Toutefois, des lourdeurs dans la gestion des transports entre les villages, des respawn qui finissent par agacer et des ennemis n’ayant pas une intelligence artificielle du niveau d’un Vivian, le titre pêche par manque d’intérêt. Cela reste un bon jeu mais qui ne fera jamais l’unanimité de son aîné.
17 décembre 2008 à 17h07

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Points positifs

  • L'immersion dans la savane africaine
  • La durée de vie
  • La réalisation sonore et graphique
  • Le scénario

Points négatifs

  • Gameplay manquant d'ambition
  • Respawn agaçant
  • Les trajets entre les missions
  • L'intelligence artificielle
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