Si
Crysis premier du nom avait sonné le ralliement des foules grâce à sa formidable plastique et son gameplay aux petits oignons, le scénario, lui, n'était pas vraiment à la hauteur des capacités générales du titre. Pour cette suite, exit les plages de sables fins et cocotiers de l'île philippine de Lingshan. Les gars de chez
Crytek ont décidé d'opter pour un changement radical de décor puisque c'est dans la fameuse New-York que prendra part l'action de
Crysis 2. Ouais, Big Apple, la ville qui ne dort jamais, confirmant une fois encore l'américanisation à outrance de la majorité des jeux à l'heure actuelle. Bref, l'action se déroule en l'an 2023 et une saloperie de virus se propage sur la ville, réduisant la population new-yorkaise à l'état de légume végétatif pourrissant. Sans trop vous spoiler, vous aurez compris qu'il ne s'agit là que d'une des résultantes de l'invasion des aliens, rebaptisés « Ceph », côtoyés dans le premier épisode.
Afin de tenter de mettre fin à ce beau bordel, vous incarnerez Alcatraz, un marine parmi d'autres qui, par manque de pot, se verra flotter quasi mort dans l'Hudson River, peu après l'attaque de son sous-marin. C'est à cette occasion que serez secouru par le « Prophet » introduit dans la première aventure, qui finira par gentiment vous léguer sa combinaison SM fétish Nanoshitsuit 2.0.
Malgré cette introduction fort pêchue et plutôt prometteuse, le scénario se révélera assez bancal au fil du titre et ne proposera pas assez de profondeur aux joueurs qui désiraient en apprendre un peu plus sur la trame générale de la série. Certaines incohérences et autres lourdeurs scénaristiques empêcheront une immersion totale dans l'histoire du jeu. Comme dit, là n'est pas le point fort de
Crysis 2. L'histoire, c'est bien, mais péter des gueules, c'est mieux.
Nanosuit 2.0
La combinaison installée sur votre dos poilu sera convoitée par des méchants pas très gentils. Le C.E.L.L (rien avoir avec le S.U.C.R.E.), une milice aux ordres de la compagnie créatrice de la combinaison, veut récupérer son joujou et va mettre le paquet pour abattre votre petit cul, enfin celui de Prophet, puisque personne ne sait que le bougre vous a refilé son équipement. N'oublions pas les Cephs qui, après s'être appropriés la ville, s'en donneront à cœur joie pour défendre becs et ongles leur nouveau territoire. Avec ce beau monde qui se tape sur la gueule, mieux vaut claquer le coup de polish sur la combi et être prêt à recevoir ces pas beaux comme il se doit.
C'est sur ce point que reposera l'essentiel du gameplay de
Crysis 2. Votre combinaison, à la manière de celle du premier opus, fera office de super cafetière vous permettant de bénéficier d'attraits facilitant votre progression dans cette jungle urbaine : la Super Force pour donner des grands coups (souvent inutiles) dans les carcasses de voitures et faire des Super sauts , la Super Vitesse qui, à l'inverse de
Crysis, s'activera lors de l'accélération de la course du personnage, la Super Armure qui vous protégera plus efficacement, plus longtemps et enfin la Super furtivité. Pour ce dernier point,
Crytek n'a pas vraiment pensé et préparé le titre pour utiliser de manière abusive le camouflage optique. On aurait aimé plus de possibilités d'actions tel le Predator face à Schwarzie ou Solid Snake dans ses meilleures années. Même si l'exécution silencieuse reste possible en prenant l'adversaire à revers, il est rare de demeurer totalement invisible et silencieux pour les autres ennemis présents dans la zone. On finira la plupart du temps par gueuler comme un naze dans son salon et mitrailler tout ce qui bouge jusqu'à extermination de toute vie dans notre champ de vision. Cette notion sera accentuée par la présence bien trop marquée de nombreux dépôts de munitions généreusement éparpillés dans les niveaux. Bien évidemment, votre combinaison (qui dispose sans surprise d'une autonomie plus grande qu'une
Nintendo 3DS) consommera de l'énergie à l'utilisation de ces capacités. Vous pourrez recharger vos batteries par la simple désactivation de l'attribut précédemment sélectionné. La clé des combats résidera donc dans l'utilisation combinée des douceurs offertes par votre super survêt' dont vous demeurerez tributaire tout le long du titre.
L'approche des combats pourra également se faire stratégiquement via la vision d'analyse. Remplaçant les jumelles présentes dans
Crysis, cette vision marquera les différents éléments présents dans votre visière : munitions, ennemis, armes, et surtout les passages alternatifs que vous pourrez emprunter. Car oui, les possibilités pour traverser un niveau seront nombreuses et libre à vous de choisir à quelle sauce vous mangerez le tout. A certains moments, traverser un champ de batailles par les égoûts sera bien plus raisonnable que de la faire façon bourrine et courir à travers les balles. Ces solutions stratégiques pourront d'ailleurs être payantes face à l'I.A. de l'ennemi souvent aussi tranchante que celle d'un bulot à moitié mâché. Certes, les soldats ennemis sont munis de véritables lentilles téléscopiques à la place des yeux, pouvant vous détecter à plus de 300 mètres dans la pénombre, mais quand il s'agit de sadiquement s'amuser avec eux, on retrouve rapidement des poupées s'agitant les bras en l'air, jouant plus souvent sur le surnombre que sur la tactique pour vous mettre à bas.
La grosse nouveauté concernant la Nanosuit 2.0 est le menu de personnalisation de la combinaison. En exterminant les aliens, vous pourrez récupérer des « nano-catalyseurs » sur leurs corps qui permettront d'acheter des améliorations diverses et variées, de l'augmentation de l'efficacité de l'armure, à la meilleure régénération de la barre d'énergie, au traçage des balles ennemis... De quoi devenir une machine de guerre presque parfaite en un moindre temps ! A noter qu'il ne sera possible d'activer qu'une amélioration pour chacune des branches disponibles, pour éviter d'être « COMPLETEMENT CHEATAY LOL ».
En termes d'armement, on constatera une diversification assez élaborée des pétoires présentes dans le jeu. Pistolets de poing, mitrailleuses, fusils à pompes, lances-roquettes, fusils sniper... Toutes sont réunies pour éradiquer l'ennemi dans la joie et la bonne humeur. Concernant la customisation de ces dernières, le système reste très identique à l'opus précèdent. Rajouter un silencieux, changer le système de visée, une « sortie » fusil à pompe en soupape... Beaucoup de modifications sont possibles et permettent de diversifier le gameplay au maximum selon la disposition et la configuration ennemie qui vous fera face.
La gamme de mouvements disponible est somme toute très classique exceptée la glissade permettant d'esquiver rapidement les ennemis ou de passer sous un obstacle lors d'une course rapide et le système de couverture, grandement amélioré. Ce dernier permet, lorsque caché derrière un élément, de se décaler et ajuster facilement les ennemis à l'aide de la gâchette gauche du pad. Sur ce point, rien à redire,
Crysis 2 se montre solide. On notera juste la fébrilité de la visée qui peut « partir en vrille » sur certains coups d'accélération du stick de la manette, mais rien de bien méchant.
Le CryEngine 3, sa pik les zieu
Durant les derniers gros salons, les différents extraits in-game montrant la puissance du nouveau
CryEngine 3 nous avait vraiment bluffé :
Crysis 2 allait être esthétiquement au dessus du lot. Résultat? Aucun doute là-dessus, le dernier bébé de
Crytek est un des plus beaux jeux existant à l'heure actuelle. Les effets d'eau et de lumière, les flammes, les explosions, les bâtiments qui s'effondrent avec une fluidité impeccable... Tout est là pour nous en mettre plein la figure. On regrettera cependant certains aspects. Tout d'abord, il n'est plus question d'espaces très ouverts comme
Crysis premier du nom. Répondant aux appels des sirènes estampillées « FPS modernes »,
Crysis 2 présente des environnements assez dirigistes, alternant des passages ouverts sur quelques étages et d'horribles niveaux de couloirs. Tous ces décors somptueux ne donne qu'une envie : explorer les alentours comme au bon vieux temps. Hélas, les murs invisibles et autres barrages du C.E.L.L. obligent à suivre le seul chemin disponible, nous laissant par la même occasion, sur notre faim.
On notera aussi que les interactions avec les différents objets manquent un peu de piquant. On pourra certes, en attraper une foultitude, mais cela n'aura aucun impact réel sur le gameplay, puisqu'inutilisable sur les ennemis (à moins de vouloir tuer à coup de lampe de chevet ou de chaussure). Malgré cette plastique du feu de dieu, la mise en scène hachurée et mal imbriquée, en plus de cette linéarisation des niveaux, désagrège l'impact immersif du titre. C'est bien dommage pour une production de ce calibre qui pouvait pourtant nous assurer une dynamique certaine sur ce point. Avant d'oublier, il est évident qu'un ordinateur équipé de la dernière carte graphique en date affichera des graphismes bien plus léchés que sur 360 ou PS3. Si vous avez la chance de posséder un char de siège en guise de PC, n'hésitez pas.
Même en ayant essayé le mode multijoueurs que brièvement, je peux vous dire qu'on aura le temps de noter un système de gain d'expérience similaire à ce qu'on retrouve dans certains titres aujourd'hui (
Call of Duty : Black Ops ) permettant d'optimiser ses attributs. Dans les modes de jeux, on retrouve les classiques match à mort en solo et par équipe, le fameux « Capture the Flag », et les inédits modes « Assaut » opposant une équipe dotée de Nanosuits et une équipe de militaires à poil (ou presque) et « Extraction » se basant sur le ramassage d'items boostant la combinaison durant la partie. On a ici affaire à du multi assez standard qui permettra de prolonger la durée de vie de base du jeu qui s'échelonne entre 8 et 10h, selon la difficulté que vous choisirez.