Test : Silverfall : Earth Awakening - PC

Silverfall : Earth Awakening - PC
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J'aurais aimé aborder ce test sans à-priori, sans idée préconçue sur un jeu qui s'annonçait honnête - voire pénitent - face au joueur. Avant même d'entamer l'installation de Silverfall : Earth Awakening, j'étais déjà convaincu de ne voir qu'un jeu inachevé cadrant à peine avec les canons d'un genre qui peine à briller par sa profondeur. Tant pis pour moi : il faudra laisser le passé de Silverfall derrière soi avant de se mettre à Earth Awakening, véritable version finale d'un jeu à peine abouti, qui reste malgré tout un hack n' slash tout ce qu'il y a de plus classique.
Publié à la va-vite, Silverfall (tout court) fut une cruelle déception. Tailladés entre des bonnes idées et le désir de mettre au monde le Diablo en 3D que le monde attendait (exploit qui n'a toujours pas été réalisé), les français de Monte Cristo nous ont servi un plat bien fade, peu abouti et infiniment loin des espérances qu'ils cristallisaient. Preuve d'une réalisation trop rapide et bancale, un pack de textures supplémentaires sortait en même temps que la démo jouable en novembre 2006, qui confirma l'attitude ambivalente du studio parisien entre idées originales et pompages odieux. Qu'on se réjouisse, ces développeurs sont loin d'être bornés et ont pris bonnes notes des critiques que les forums communautaires évoquaient - en passant certainement par une phase de licenciements expéditifs, pour faire passer la pilule. Monte Cristo tend la patte au joueur en leur offrant Earth Awakening, une excuse sous forme de jeu.

C'est l'histoire d'un mec

Reprenons la trame où nous la laissions avant de débuter ce nouvel opus. Votre héros, triomphant des forces du mal, a réussi à rétablir la paix et à refonder la cité de Silverfall qu'il dirige avec sagesse. Evidemment, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, n'en déplaise à un certain maître P., puisque vous - intendant de la cité - devez d'entrée de jeu courir à droite et à gauche pour maintenir la paix toute jeune et déjà précaire. Dissensions raciales, corruption, escarmouches de mercenaires, sans compter les brimades d'une faction menaçante, les NecroRaiders dont les assauts diplomatiques ne tarderont pas à révéler une hostilité certaine, seront autant de tracas avec lesquels il faut composer à peine le pied posé à Silverfall. La brouille politique et l'instabilité menaçante offrent un point de départ idéal pour une quête somme toute très (trop ?) classique mais efficace - et puisque vous vous en doutez, oui, il s'agit bien de foutre une raclée aux NecroRaiders, origine de tous vos soucis et pire - plus prétexte au gros-billisme qu'à la salvation de l'univers mais après tout, on s'en fout.

CAP Boucherie / Charcuterie requis

Votre principale occupation dans Silverfall Earth Awakening sera le massacre d'ennemis à la chaîne, quelles que soient les quêtes du journal de bord. Ce système de jeu plutôt réducteur n'en est pas moins jouissif pour le joueur et tout aussi malsain pour votre souris, sur laquelle vous appuierez frénétiquement jusqu'à ce que la zone soit purifiée de toute présence hostile. Résumons le principe de jeu : “c'est un hack n' slash”. Dès le début de l'aventure, l'action se fait extrêmement soutenue et les monstres résistants. De fait, le joueur débute le jeu au niveau 45, avec une pléthore de points de compétences à dépenser dans les arbres de spécialisation (assez vastes d'ailleurs). Qu'ils se rassurent, les joueurs du premier Silverfall pourront importer leur ancien champion dans celui-ci, histoire d'être toujours plus fort/riche/beau (deux choix possibles). Monte Cristo a profité de l'occasion pour faire le ménage dans l'interface, jugée trop encombrante dans le précédent opus. Du coup, les jauges d'énergies, les barres de compétences, la carte et même les mini-fiches de vos compagnons ont été réduites afin d'offrir une visibilité optimale du champ de bataille tout en restant ergonomique. Pari réussi, on se retrouve aisément dans cette nouvelle mouture et si ça n'est toujours pas le cas, il est possible de supprimer les onglets ou les panneaux que l'on jugerait facultatifs.

Le design général a lui aussi été revu à la hausse, tant au niveau des textures qu'au niveau de l'ensemble des effets plus en phase avec les technologies du jour. On reste sans surprise dans un univers à l'apparence très pastel, proche du cel-shading, fait assez inhabituel pour un jeu de rôle médiéval-fantastique mais auquel on s'habitue agréablement en quelques minutes. Les exigences matérielles augmentent elles-aussi sensiblement avec Earth Awakening qui pourra se vanter d'être abouti techniquement au moment de sa sortie, contrairement à son prédécesseur. La variété des décors dans lesquels vous évoluerez reste assez riche en allant des prairies verdoyantes aux jungles luxuriantes, tout en passant aux paysages technologiques, créant un habile mélange des genres.

Gosh !

La dualité magie/technologie n'est pas un pendant neuf du jeu de rôle. Arcanum l'a déjà fait et l'exploitait sans vergogne dans la trame principale et la plupart des interactions avec les personnages. Ici pourtant, on se contentera de variations d'équipements, et c'est tout. Bien maigre arrière-plan pour un monde déjà largement inspiré par tous les canons du genre, Tolkien compris. Tant pis ! D'autres réjouissances viennent corriger ce manque de profondeur, notamment le mode multijoueur tout à fait honnête ou le système d'artisanat tout neuf, qui permet aux personnages de façonner eux-même une partie de leur équipement. D'un autre côté, il reste pas mal de soucis techniques que l'on connaissait déjà dans le premier opus : l'intelligence artificielle déjà, n'est pas au point. Elle sait utiliser au mieux ses compétences pour infliger des dégâts à une cible ennemie, mais quand on en vient à soigner des coéquipiers, rien ne va plus. Il ne sera pas rare de décéder dans un combat de difficulté moyenne car le soigneur mercenaire aura “oublié” de vous faire grâce d'un sort de soin dont vous auriez eu bien besoin. Je pourrais passer un bon moment à vous énumérer les petites imperfections du titre mais Monte Cristo a su faire vendre son produit : il ne s'agit pas là d'une extension, ni même d'un titre indépendant (puisqu'ils sont tout deux compatibles) mais d'un stand-alone. Vendu à une trentaine d'euros, il vaut largement son pesant de cacahuètes pour ceux qui se seraient essayés à Silverfall et pourrait intéresser les autres, sous réserve d'aimer la difficulté : débuter un jeu directement en zone élite a de quoi en rebuter plus d'un.
Voilà un revirement honorable pour Monte Cristo qui finalise enfin son projet médiocre pour en faire un hack n' slash honnête à défaut d'être très original. A ce prix là, on ne va pas faire les difficiles non plus...
03 mars 2008 à 22h55

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Points positifs

  • Refonte de l'interface utile
  • Système d'artisanat
  • Patte graphique originale
  • Arbre de compétences étoffé

Points négatifs

  • IA faiblarde par moment
  • De nombreux bugs subsistent
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