Avant de parler du jeu en lui-même il est nécessaire de vous prévenir : si vous êtes tenté de télécharger le jeu directement via le site de
Codemasters, sachez que vous rencontrerez beaucoup de difficultés. En effet,
GameHope a testé pour vous et malgré une connexion dégroupée totale il a fallut pas loin d’une nuit pour télécharger les 10Go de fichiers d’installation. A 50Ko/s, on a du mal à comprendre la mention « téléchargement ultra rapide » indiquée sur le site. Une fois vos six fichiers enregistrés, après un bon sommeil, lancez l’installation du jeu et là vous avez deux choix : 1) vous retournez vous coucher ; 2) vous allez faire un café/jogging/bain. La nouvelle trouvaille des éditeurs pour allonger la durée de vie des jeux : une installation tout en longueur !
Take the best...
Une fois passé ces difficultés, vous pouvez enfin plonger au cœur de la mythologie grecque. Vous incarnez Jason, roi d’Iolcos, et vous allez rapidement comprendre le but de votre quête après la courte introduction, mettant en scène la mort de votre épouse, le jour de votre mariage. Vous partez donc à la conquête de la Toison d’Or, seul moyen pour faire revenir votre bien-aimée d’entre les morts. Armé de votre bouclier et de vos armes, vous allez parcourir cinq îles à la recherche des descendants des dieux de l’Olympe, affrontant vents et marées.
Si le mythe de la Toison d’Or est bien connu, vous aurez toutefois quelques surprises,
Liquid Entertainment ne suit pas à la lettre les aventures de Jason et s’autorise à plusieurs reprises des entorses à la légende. Rien de méchant, au contraire, cela permet de conserver quelques surprises aux amateurs de mythologie ! Comme le veut la légende, Jason est accompagné dans son périple par les Argonautes, normalement cinquante plus une femme, mais seulement trois dans le jeu (Achille, Pan et Héraclès) plus… la femme (Atalante), faut bien s’amuser durant le voyage…
Les premières minutes de
Rise of the Argonauts vous permettent de vous familiariser avec le système de combat, soit disant révolutionnaire dans un RPG. Par défaut, votre jauge de vie est cachée, mais vous pouvez choisir de la faire apparaître dans les options, et vos blessures sont apparentes lorsque vous êtes touché, on a déjà vu mieux comme innovation. Vous pouvez switcher par un simple bouton entre vos différentes armes durant un combat, mais
God of War (pas vraiment réputé pour son côté RPG) y avait déjà pensé. Quant au nombre de coups possibles, il est ridiculement bas : coup faible, coup fort, attaque spéciale, même si en changeant d’arme au bon moment vous pourrez réaliser des enchaînements plus spectaculaires, vous serez vite lassé.
Outre les temps de chargement monstrueux et répétitifs, la première qui frappe est le manque de jouabilité avec le traditionnel combo clavier/souris (vous ne pouvez pas régler la sensibilité de cette dernière), vous passerez vite au pad 360 pour peu que vous en ayez un. La couleur est annoncée d’entrée de jeu : le portage
Xbox 360 vers
PC a été réalisé à l’arrache, et ça se sent.
... Fuck the rest !
Ce ne sont pas non plus les graphismes qui vont vous émerveiller : même avec une configuration supérieure à celle nécessaire le jeu ne respire pas la joie de vivre, avec notamment des textures découpées au couteau, l’impossibilité de configurer le niveau de détails ou encore un bug très étrange : si vous démarrez le jeu en 1280x800 et que vous baissez le jeu en 1024x768, vous ne pourrez pas revenir à la résolution supérieure ! Du coup, ça pique franchement les yeux ! Tant qu’à faire la liste des inconvénients, notez de gros problèmes de collisions, de nombreux ralentissements, des bugs de sauvegardes, un pathfinding pas vraiment au point et l’obligation d’aller dans le menu pour trouver votre chemin, ce qui s’avère à la longue assez contraignant.
Alors, peut-être que la « révolution » va se faire au niveau scénaristique ? Un des points forts annoncés par les développeurs est que vos choix de dialogue influencent le cours du jeu. A l’époque, même
Baldur’s Gate se servait de ce système. D’ailleurs, vous devrez généralement choisir toutes les options possibles pour obtenir des informations.
Concernant les quêtes, vous les récupérez en vous baladant dans les villes et en parlant un peu à tout le monde, vous obligeant bien trop souvent à faire des allers-retours gonflants aux extrémités de la carte. Les NPC n’ont aucune expression, et sont souvent clonés d’une ville à l’autre.
Côté bande-son, ici aussi rien d’extraordinaire, très loin de la révolution. On apprécie la musique enregistrée par
Tyler Bates, compositeur du film 300, mais le doublage minable des voix françaises et leur qualité affreuse – on a parfois l’impression que les personnages parlent dans une bouteille – nous font vite déchanter.
Quoi de neuf alors ?
Si l'aventure principale suit un tracé linéaire inévitable, les quêtes secondaires restent toutefois importantes pour récupérer des Grâces, un fait héroïque que vous dédiez à l’un des quatre dieux qui vous soutiennent (Arès, Hermès, Athéna et Apollon) pour obtenir des Aspects – ou compétences – afin d’améliorer les capacités de Jason. C’est effectivement là une nouveauté : ce n’est plus en tapant du monstre à tour de bras que vous progressez, mais en accomplissant des actions lors de vos quêtes.
Ce système de progression unique vous oblige à choisir avec attention les dons que vous faites car, comme pour les dialogues, votre style de combat dépend de l’orientation des dieux que vous servez.
Une fois vos nouveaux pouvoirs acquis, vous pouvez les utiliser lors des combats, même si la difficulté n’a rien de spectaculaire vous serez tout de même obligé de les utiliser à plusieurs reprises.
Oubliez aussi les marchands d’armes ou d’armures, l’évolution se fait au fil du jeu où vous vous verrez proposer du nouveau matériel au fur et à mesure de votre progression. Dans la mesure où ces nouveaux équipements vous offrent des bonus tous différents, le choix est avant tout une question de goût personnel, bien que généralement une nouvelle armure/arme soit plus puissante que la précédente (mais encore une fois, le bonus change).
Bref, même si l'ambiance et le côté aventure épique compensent une partie de ces défauts,
Rise of the Argonauts n'en reste pas moins décevant et bien loin de nos attentes. Dommage, l'idée était bonne.