Pour prendre part à la guerre de l’anneau, il vous faudra choisir entre 4 classes de combattants, ayant systématiquement leur équivalent dans chacun des deux camps. Le mage, redoutable aux attaques à mi-distance, endosse aussi le rôle de protecteur et infirmière pas très sexy sur le terrain. Le guerrier est tout ce qu’il y a de plus traditionnel et bourrin dans le genre, avec sa grosse épée, sa grosse hache et sa grosse intelligence. L’archer est un sniper médiéval, infligeant des coups critiques à distance, et disposant de plusieurs types de flèches en fonction de la situation. Et enfin l’éclaireur, invisible salopard qui se faufilera derrière vous pour enfoncer son poignard en plein cœur avant d’avoir eu le temps de hurler «pour le roi !», ou pour n’importe qui d’autre. Le bestiaire ne s’arrête pas là puisqu’aucun des protagonistes du film n’a été oublié. Ainsi, en plein combat, vous pourrez incarner un Ent, ces gros arbres ravageurs des forces du bien, mais aussi un troll ou encore le fameux Balrog, géant de feu à qui Gandalf explique qu’il ne passera pas comme un videur en bombers devant une soirée privée.
L’histoire qu’on connait, et celle que même l’auteur ne connait pas.
Les jeux ont cela d’incroyable que lorsqu’ils s’emparent d’une licence, tout est bon pour partir dans tous les sens. Mais attention, ce n’est pas une critique, loin de là. Les puristes y verront une hérésie, je ne vois qu’une nouvelle dimension à l’histoire, juste créée pour nous offrir de quoi rire un bon coup. C’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai détruit un village de hobbits, aplati des petites gens sous mes gros poings de troll et assassiné méticuleusement tous ceux qui se sont dressés sur ma route. Le retour du roi n’a pas eu lieu avec moi, et j’ai beaucoup apprécié. La possibilité d’incarner aussi les héros du film, de Gimli à Sauron en passant par un Nazgül ou Elron, ajoute à l’interactivité et à l’immersion. En somme, tous les ingrédients sont réunis pour offrir aux joueurs matière à se coller dessus en collant au maximum à l’histoire. Mais est-ce que la réalisation a suivi l’intention ?
La réalisation
Des graphismes tout juste moyens. C’est la première chose que l’on remarque lorsque l’on prend le jeu en main. A l’heure où les jeux rivalisent d’effets somptueux et où on prend souvent plus soin de nos yeux que de notre matière grise, LOTRAC (Lord Of The Ring Age of Conquest) se hisse péniblement vers le moyen. C’est tout juste acceptable dans son ensemble et c’est un petit peu dommage, car on était en droit d’attendre quelque chose de plus abouti au final. La maniabilité, quant à elle, est du même niveau que les graphismes, passable. Très sommaire, on aurait pu apprécier que l’environnement soit plus utile au jeu, pouvoir grimper plus facilement aux échelles, se baisser derrière un rocher pour éviter des flèches, etc… Parce que pour le coup, sorti des 4 coups de base de chaque personnage (plus ou moins), il n’y a pas grand-chose d’autre à faire que se faire tuer. Pouvoir réincarner une classe différente à chaque mort permet même clairement de ne pas se lasser du jeu en plein death match. Plus de souplesse dans les mouvements des personnages, plus d’interactivité avec le décor, une plus grande diversité d’options de combat, telles sont les options dont on aurait aimé disposer, mais qui hélas font cruellement défaut.
Plaisir sincère, mais éphémère
Au final, le mode solo prend une après midi pour être exploré du début à la fin, côté bon comme méchant. Il n’est pas spécialement lassant, et il est possible de le reprendre en duo avec écran splitté, mais il est diaboliquement court. Le mode online est hélas encore plus court dans les faits, puisqu’il ne propose pas grand-chose de croustillant. 4 modes de jeux on ne peut plus classiques dont on a rapidement fait le tour, 2 death matches avec ou sans héros, capture the ring (qui comme on peut s’en douter est un capture the flag dont on a très astucieusement remplacé l’objet de toutes les convoitises par un anneau), et conquêtes de territoires. Rien de bien original. On ne participe pas pour de bon aux grandes batailles, hélas, puisque nous sommes limités à 16 joueurs sur la carte. On aurait trouvé adéquat de pouvoir entrer au milieu d’une foule de combattants et faire voler des têtes à tout va. Hélas, on ne peut que se contenter d’observer les grands combats se dérouler en fond sans pouvoir y participer, sous peine d’une mort instantanée à peine posé les pieds au milieu du «vrai» champ de bataille.