Simon the Sorcerer, c’est Harry Potter avant l’heure. Et avec le charisme d’un teenager de série B des années 80. Apparu en 1993 grâce aux anglais d’
Adventure Soft, Simon a tout de suite été comparé avec les autres représentants de cette époque de point’n’click, comme les
King’s Quest,
Monkey Island ou autres
Kyrandia. A l’origine, cet ersatz de Discworld (adapté des Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett) collait parfaitement avec les autres productions d’aventures de cette génération. Un anti-héros se battant contre des forces obscures. Un adolescent banal qui savait utiliser la magie. Grossier, immature, Simon a tout pour plaire au jeune public. Puis, après avoir parcouru son monde et une longue attente, un troisième opus a sonné le glas de la série.
Simon a un joli chapeau rouge
Repris plus tard par les développeurs de Silver Style, Simon semble avoir trouvé une nouvelle jeunesse. Il se retrouve désormais aux prises avec des extra-terrestres qui veulent coloniser son monde magique. Alors, forcément, il n’est pas content. Vêtu de son chapeau pointu où il fourre tous les objets qu’il ramasse (j’vous raconte pas l’hygiène capillaire du gars…), ne prenant que son courage à deux mains, notre Simon de l’an 2010 va tenter de contrer la menace. Graphiquement, si Simon n’a pas changé, il est pourtant plus cool. Baskets, ville plus réaliste que d’habitude, il a la dégaine d’un ado qui va peut-être enfin grandir. L’ambiance de la série n’est pas changée, on est toujours baigné dans une atmosphère med-fan, où les PNJ rencontrés sont toujours aussi marrants.
Simon n'est pas gourmand
Techniquement, c’est également semblable à la série. Du point’n’click où le principal but sera de ramasser des objets, de les combiner d’étrange façon et de résoudre des énigmes pour mener à bien sa quête. Court et assez facile, ce nouvel opus est divertissant sans être forcément immergeant, malheureusement. Les interactions, très nombreuses, se mêlent aux dialogues à choix multiples, comme au bon vieux temps. On prend plaisir à discuter avec les gens, juste pour voir le type de questions ou de réactions débiles que Simon ou son interlocuteur pourra débiter. Au final, cela reste du grand n’importe quoi, comme
Sam & Max ou
Monkey Island. Des indices absurdes, des situations loufoques, des assemblages d’objets bizarres pour accomplir des tâches étranges. Le seul élément qui pêche vraiment, c’est l’histoire. Pourquoi diable faut-il que tout nouveau scénariste s’en prenne aux hommes verts ? Après Astérix, qui quitta sa Gaule natale pour se battre contre des envahisseurs de l’espace, voilà désormais un héros d’heroic-fantasy qui doit se fritter avec des martiens. Heureusement, l’histoire est surtout le prétexte à une parodie de conflit galactique avec des gros monstres. A ne pas confondre avec Swampy, un marécageux semblable à Yoshi, qui colle Simon en permanence. A vous d’explorer diverses histoires connues et vous gausser devant les pastiches de Pirates des Caraïbes, Star Wars et cie, tout en retrouvant des têtes connues, issues des anciennes aventures de Simon.
Simon est à vous pour 12 dollars, contactez le 555-SIMON
Dans son royaume magique, les développeurs ont donné à Simon toutes les clés pour terminer rapidement tous les tableaux. Répondant parfaitement aux prérequis d’un jeu d’aventure, Simon peut : discuter, prendre un objet ou bouger dans l’espace. Rien de plus, mais ça suffit largement pour ce genre. Un inventaire est disponible en frôlant le bas de l’écran, tandis qu’un journal vous permet d’avoir trois indices différents (qui s’affichent les uns après les autres) pour résoudre l’énigme principale. A vous de les utiliser avec parcimonie, tout en sachant que leur utilisation permet de trouver systématiquement la solution, sans se creuser la citrouille. Concernant l’évolution du personnage dans le décor, on a enfin l’impression de faire affaire avec un joli jeu. Les décors sont plus travaillés, les animations enfin fluides et bien que le jeu ne soit pas gourmand, il demeure graphiquement correct. Il reste un problème pourtant : le doublage. Si l’opus précédant souffrait d’une version française de bas étage, ce nouvel opus est en VO sous-titrée mais le doublage d’origine est de qualité inégale. A bien écouter, il semble qu’un seul doubleur a enregistré les dialogues de presque tous les héros, en prenant le soin de modifier légèrement sa voix. Sur ce point, il y a encore des choses à revoir mais ce n'est pas dégueu pour autant.
