Test : Trine 2 - PC

Trine 2 - PC

Trine 2 - PC

Genre : Action

Partager
Gouzi gouzi gouzi... Il est arrivé Trine 2. Ho, il est tout neuf, tout beau, le petit bébé de Frozenbyte. Il a fait son rot ? Il ne pleure pas trop au moins ? Alors, tu les reconnais tes parents ? Ouiiiiii, c'est bieeeeennnnn. Ça va, l'accouchement s'est bien passé ? Mieux que celui de Madeleine j'espère. Elle m'a dit que c'était horrible... Ha, ça pique un peu le nez, je crois qu'il faut lui changer sa couche.
Il existe dans le domaine du journalisme vidéo-ludique quelques poncifs assez amusants, des répétitions que l'on trouve sur de nombreux articles. L'on observe ainsi de nombreuses métaphores pour qualifier un titre, la plus commune étant "le dernier né de", "le bébé de" etc. Nous à Gamehope, on est des rédacteurs de l’extrême, des oufs malades, prêts à tout pour prouver à la face du monde que, oui madame, oui monsieur, notre débilité profonde n'a d'égal que notre passion, les jeux vidéos. Alors on chope le berceau à deux mains, on se penche et on observe la petite bête.

Mais c'est qu'il est meugnon !

La première chose qui frappe d'emblée au lancement de Trine 2, c'est son look. Il a une grosse classe. Les graphismes sont fins, emplis de détails, s'étalant toujours sur plusieurs plans, sans jamais gêner visuellement la progression. On sait où on est, où on va, mais on a toujours un œil sur le monde environnant, ce qui peut parfois nous faire regretter de ne pas avoir deux yeux indépendants. Les couleurs sont pétantes, ça brille, mais en évitant quasiment toujours les fautes de goût. Les différents niveaux traversés sont tous marqués visuellement, et c'est toujours un régal oculaire d'en démarrer un nouveau. Et en plus, ça bouge. A part quelques animations bof bof (spéciale dédicace à celle du grappin de la voleuse qui lui assène systématiquement un tronc de séquoia dans les fesses) les ennemis, les plantes, les loupiotes... Peu à redire.

Ho oui, il est aussi intelligent que son papa !

Trine était un jeu malin. Le 2 suit les pas de son paternel en échappant pour autant à trop de redites. On incarne toujours les trois héros (mage, voleuse et guerrier) en switchant de l'un à l'autre suivant une situation donnée. Le mage fait apparaitre des objets et est télékynésiste, la voleuse tire des flèches et s'accroche à tout ce qui est fait de bois grâce à son grappin, le guerrier tabasse et se planque derrière son bouclier. On secoue bien fort les capacités (pas trop sinon il va vomir hein), on touille avec une grosse série de pièges et d'énigmes, on rajoute des séquences de tatane, et voilà. Ce qui est drôlement chouette me direz vous, d'un ton enjoué et empli d'une gracieuse candeur, c'est que les embrouilles se suivent sans trop se ressembler. Le moteur physique bien foutu permet des casse-têtes incluant de l'eau, du feu, des vapeurs faisant voltiger objets et individus etc. On se retrouve toujours dans une posture certes délicate, mais rarement répétée.

C'est qu'il mord, le petit !

Oui, il n'est pas très gentil. La maniabilité paraît déroutante au départ (la direction des personnages et leurs visées sont séparées, clavier et souris), et combinée au manque d'aptitude de votre serviteur (un peu tarte sur les jeux d'action, oui bon ça va), a amené sur la première heure de Trine 2 un léger sentiment de souffrance. Fort heureusement, on finit par prendre la main et arrêter de galérer une fois la manière de contrôler digérée. Il est de plus absolument nécessaire d'utiliser au mieux les forces de chacun des aventuriers pour traverser les stages, qui comportent d'ailleurs de nombreux petits secrets et passages tordus gratifiant le joueur, une fois la crise de nerf passée, d'items, de bonus et de points d'expérience, pouvant être utilisés pour acheter de nouvelles features (flèches enflammées, lancer de marteau entre autres). Certains passages un peu pénibles m'ont amené à proférer tout de même quelques insultes fleuries destinées aux développeurs parfois sadiques. Les combats aussi ont un petit goût de déjà vu à certains moments, mais rien de frustrant pour autant (mis à part ceux des boss, pas tip top).

Et tout ça pour moins cher qu'un bébé thaïlandais !

A 13 euros, voila qui est déjà fort plaisant. Mais à Frozenbyte, on bichonne ses joueurs, alors on fait les choses bien : si l'histoire ne vous laissera qu'un vague souvenir, l'humour un peu british (en VO) et la localisation (la VF, pour ceux du fond qui bâillent) sont réussis. Les personnages n'ont pas la classe américaine, mais s'en sortent bien grâce à des petits dialogues amusants, ponctuant les niveaux lors d'un événement particulier. Un mode multijoueur offre aussi la possibilité de s'éclater jusqu'à trois (chacun prenant un personnage), facilitant certes un peu le jeu mais débloquant des combos sympathiques en mixant les capacités. En s'autorisant en plus de mettre le bordel dans un plan a priori sans accroc, l'on peut provoquer l'ire de ses partenaires, et donc une joie incommensurable pour le joueur taquin et vicelard que nous sommes tous.
L'accouchement est une réussite. Le docteur applaudit fort et embrasse la sage-femme, tandis qu'une infirmière fait sauter le nouveau-né dans ses bras, sous le regard un peu médusé des parents qui s'inquiètent du syndrome du bébé secoué. Trine 2 est beau, promet une bonne dizaine d'heures d'amusement, de réflexion et de tatane, prolongées par un multi rigolo, tout cela en évitant de trop copier la recette précédente. Le nourrisson a le droit de vomir ses quelques phases légèrement pénibles de combat ou de casse-têtes moins réussis, il l'a bien mérité.
18 décembre 2011 à 08h42

Par

Points positifs

  • Meuuuuggggnnnooonn
  • Maaaaaaaliiiiiiin
  • Le moteur physique et ses possibilités
  • La VO et la VF, bien foutues
  • Un univers fantasy classique mais correctement mis en valeur
  • Un fort bon rapport qualité/heures de jeu/prix

Points négatifs

  • Quelques combats perraves
  • Parfois un peu prise de tête
Revenir en haut