Sniper : Ghost Warrior incarne parfaitement le genre de jeu qui a le don d'agacer son utilisateur. Prendre des concepts sympathiques et les foutre en l'air. C'est un petit peu comme au cinéma. On sait la plupart du temps très rapidement si on va ou non accrocher à un film. Si un détail vous choque, si une réaction chez les protagonistes est grotesque, alors dans votre tête il y a une sorte de déclic qui vous décroche irrémédiablement du film. Vous assisterez alors à la séance d'un œil plus extérieur, et ne manquerez pas de noter tous les détails débiles qui pollueront systématiquement votre immersion. Tout ça pour dire que Sniper, c'est un petit peu la même chose. On aurait pu accrocher, éventuellement, mais ça ne se fait pas. Pourquoi ? Parce qu'une foultitude de détails font que l'on ne peut pas vraiment y croire.
Sans contrefaçon, je suis un buisson....
Sniper propose donc un jeu, comme son nom l'indique, axé autour du fusil de précision. Vous avez aussi accès à un panel des plus traditionnels, avec le petit flingue, les couteaux de lancer, ou même les grenades, mais bien sûr l'intérêt est tout de même de se placer le plus loin possible pour éliminer d'une balle en pleine tête les soldats ennemis. Il faut donc tenir compte de plusieurs paramètres intéressants avant de faire des trous, des petits trous, toujours des petits trous. Tenez compte de la distance qui vous sépare de votre cible, de la force du vent, de votre position (assis, on est plus stable que couché au cas où vous ne l'auriez pas constaté...), etc... Il en découle une aventure difficile à digérer hélas. En effet, on tourne atrocement rapidement en rond. Bien que l'histoire soit pourtant terriblement courte, on réussit à se lasser dès la première mission. Premier détail qui tue, l'intelligence artificielle. En effet, les soldats semblent aussi intelligents que des pancartes de signalisation. Vous leur tirez dessus. S'ils ne meurent pas, ils se tournent vers vous et vous canardent. Oui, toi aussi jeune buisson humain, planqué à plus de 150 mètres dans une grotte elle-même dissimulée derrière une cascade. Si tu as tiré, tu es repéré, et puis c'est tout. C'est à se demander l'intérêt du mot "camouflage" dans le crâne des développeurs. Les missions sont redondantes, leur mise en scène est tout sauf immersive, et le tout est desservi par des graphismes à la frontière du risible. Certaines textures ne sont parfois que des gros polygones, pas vraiment d'effets de lumière, c'est, n'ayons pas peur des mots, plutôt moche dans son ensemble. Accessoirement, les bugs de collision sont nombreux et vos armes sont magiques puisqu'elles passent à travers les autres obstacles.
