Test : Need for Speed : The Run - PC

Need for Speed : The Run - PC
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Après quelques années d'errance, la saga des Need for Speed est revenue au top niveau avec un Hot Pursuit nerveux et à la réalisation impeccable. Ce fut un sans faute de la part de Criterion Games. Passer un tel titre est une tâche bien ardue, et quand on sait que c'est Black Box, le responsable de Need for Speed : World, qui est aux commandes de ce volet de la saga, on est en droit de s'inquiéter. Cependant, le concept intrigant du titre, qui intègre des phases pédestres, et l'utilisation du moteur Frosbite 2 ont de quoi susciter l'intérêt.
Le jeu comporte trois modes de jeu principaux : le Run, qui est le mode scénarisé, le mode série de défis et le multijoueurs en ligne. La grosse nouveauté de cet épisode est bien entendu le premier mode cité ci-dessus, ce dernier vous mettant dans la peau de Jack Rourke, un pilote chevronné et un peu casse-cou sur les bords. Le jeu débute alors que vous vous réveillez dans une voiture, ce qui est somme toute assez logique vu qu'on est dans un jeu de course. Seulement, vous êtes attaché au volant de la caisse qui est elle-même dans un compacteur. Votre première tâche sera donc de vous libérer pour sortir de la voiture avant de vous faire compacter la gueule. Vous pourrez ensuite piquer une voiture aux méchants garçons qui sont tellement cons qu'ils ne réagissent même pas quand vous sortez du compacteur alors même qu'ils ont les yeux rivés dessus. Bref, passons. Après une courte poursuite à travers une casse automobile, vous échappez à vos poursuivants. Il est temps d'aller rejoindre Sam, une jeune femme physiquement intelligente qui vous propose de vous inscrire au Run, une course reliant San Fransisco à New-York et où tous les coups sont permis.

2 heures, 16 minutes, et 35 secondes

C'est, approximativement, le temps qu'il vous faudra pour terminer ce fameux Run. Mais rassurez-vous, seul le temps de conduite est pris en compte ici. Si on tient compte des séquences à pied et des quelques cinématiques, on peut ajouter près de 30 minutes... En fait non, même avec ces phases là, la durée de vie du titre reste lamentable. Les temps de chargements ne peuvent pas non plus améliorer significativement ce constat. Et pourtant, les équipes de Black Box ont tout donné de ce côté-là. Pour vous donner un ordre d'idée, lorsque vous êtes à l'écran titre, à partir du moment où vous appuyez sur start, il faut attendre près de 25 secondes pour voir apparaître le menu principal. Même Gran Turismo 5 est plus rapide. Heureusement, les temps de chargement pour les courses sont bien plus courts par rapport à la quantité de données à traiter.
Cette durée de vie serait presque pardonnable si l'ensemble était intense et ne laissait aucun temps mort au joueur. Mais ce n'est malheureusement pas le cas. En dehors de la course où il faut composer avec une avalanche, le titre de Black Box reste assez banal. C'est vrai qu'on a une petite introduction avant les courses, mais la plupart du temps, il n'y a pas de quoi rester sur le cul. Le gros problème de ce mode, c'est le manque de soin évident apporté au scénario. On sent très nettement qu'il a été écrit à l'arrache, et c'est bien dommage. Parce que même s'il ne sert que de prétexte, il faut néanmoins qu'il répondent à une question essentielle : pourquoi ? Il y a bien un pourquoi dans l'histoire qui nous est racontée, mais il est incomplet. Si Jack participe au Run pour sauver sa peau, on ne sait en revanche pas pourquoi les truands veulent le buter. Et croyez-moi, vu les moyens qu'ils mettent en œuvre, ils veulent vraiment le voir mort, quitte à le ressusciter pour le re-buter ensuite. Mais on a pas la réponse à cette question essentielle, et au final, on finit par ne plus suivre le scénario et par s'en branler royalement. Il en est de même pour les rivaux, n'étant pas introduits proprement dans l'histoire (avec une petite cinématique et tout le bousin), la plupart doivent se contenter d'un texte insipide apparaissant lors d'un temps de chargement pour se présenter. Encore une fois, dommage.

Question à Black Box : vous savez ce que c'est un flashback ?

Avant de répondre à cette question, on va revenir sur les différents types d'épreuves proposés dans le mode histoire. Commençant dans les tréfonds du classement, au delà de la 200ème place, Jack devra remonter jusqu'à la première place au fil des dix étapes que comporte l'épreuve. Chaque étape se situe dans un lieu plus ou moins emblématique des Etats-Unis comme San Fransisco, Las Vegas, les montagnes rocheuses, la Death Valley, etc... Ce qui offre une variété dans les décors franchement sympa. Ces étapes sont composées de cinq épreuves, toutes ayant un objectif particulier. Il pourra être question de doubler un certain nombre de concurrents, de franchir une série de checkpoints avant la fin d'un compte-à-rebours, ou tout simplement d'échapper à vos poursuivant pour rester dans la course. Il y a également des épreuves de type combats où il faudra être devant un adversaire à la fin d'un compte-à-rebours pour l'éliminer et passer au suivant, ainsi que des combats de rivaux où il faudra ici affronter un seul adversaire, mais un adversaire coriace. Il arrive que la police se joigne à la fête, compliquant les choses pour vous, car elle donne la désagréable sensation de ne poursuivre que vous, laissant à vos adversaires une paix royale.
Si vous ne parvenez pas à remplir un des objectifs, il faudra recommencer la course, ce qui vous obligera à vous taper un temps de chargement supplémentaire. Mais des flachbacks sont là pour vous permettre de rattraper vos erreurs. Comme à l'accoutumée, plus vous choisissez un niveau de difficulté élevée, moins vous en aurez à votre disposition. Seulement, il ne s'agit pas des flashbacks que Codemasters a démocratisé, mais simplement d'un retour au dernier checkpoint. Or, ne sachant pas forcément où se situent ces derniers, vous vous retrouvez parfois lancé à pleine vitesse sans possibilité d'anticiper le virage à venir, ce qui conduit à des crashs lamentables. Ce qui vous amènera à utiliser un autre flashback et à encore vous taper un temps de chargement. Car oui, ces flashbacks font l'objet d'un temps de chargement, et bien long en plus. Ce qui casse le rythme du jeu. Mais ce ne sont pas les seul problèmes, ces flashbacks s'activant automatiquement, ils ont tendance à se déclencher un peu bizarrement, et on peu se retrouver projeté au checkpoint précédent pour une petite sortie de route de rien du tout. Tout ceci rend la progression laborieuse, voire pénible par moment.

A la recherche du Frosbite 2 perdu

Au rayon des autres modes de jeu, le mode série de défis propose, à peu de chose près, les mêmes courses que dans le Run. On vous donne juste une médaille en fonction du temps que vous avez fait, comme si ce n'était pas faisable dans le mode histoire. Ça sent un peu le foutage de gueule quand même. Heureusement, le mode multijoueurs est plus intéressant, mais il ne propose rien de bien transcendant pour autant.
Pour ce qui est de la réalisation, le titre utilise le moteur Frosbite 2, qui a donné vie au sublime Battlefield 3. Alors oui, vu comme ça, le jeu est beau, mais quand même, le moteur graphique de Dice a déjà fait bien mieux. De plus, quand on regarde plus en détail, on remarque plusieurs défauts qui finissent par agresser l’œil. Ainsi, les ombres ont tendance à faire n'importe quoi, les vitres brisées sont salement modélisées et les textures, bien baveuses dès qu'on s'écarte un peu de la piste. Autre détail amusant, vous pourrez remarquer que si Jack fait bien les mouvements des bras pour tourner, le volant ne bouge pas d'un millimètre. On le voit très clairement grâce (ou à cause) du repère présent sur ce dernier. Plus grave, le titre subit des ralentissements relativement fréquents.
Du côté de la bande son, le bilan est plus positif, les bruitages et les sonorités des moteurs sont de belle facture. Et si la musique originale est assez banale, les morceaux piochés ça et là pour accompagner certaines courses sont tout simplement excellents.
Avec ce Need for Speed : The Run, la licence d'Electronic Arts repart dans les abîmes d'où Criterion Games l'avait sorti. Cependant, ce n'est pas non plus un naufrage total, le jeu offrant du fun à l'occasion et une variété franchement sympathique dans ses décors. De plus, le passage se déroulant à Chicago est vraiment réussi. Mais le manque de finition et d'optimisation de l'ensemble donne l'impression de jouer à un jeu bâclé pour pouvoir être sorti à temps pour noël. Mais tout ça n'est rien comparé à la douce sensation qu'auront les joueurs ayant déboursé 70€ pour un jeu fini en moins de 3 heures, celle de s'être fait enculer.
30 novembre 2011 à 23h43

Par

Points positifs

  • Des décors variés
  • Des musiques sympas
  • Un concept sympa sur le papier...

Points négatifs

  • ... Mais que sur le papier
  • Un scénario insipide dont on finit par se foutre complètement
  • 70€ les 2h de jeu auxquels il faut ajouter 5€ pour la vaseline...

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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