Test : L.A. Noire - PC

L.A. Noire - PC
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C'est toujours comme ça avec Rockstar. Ha pour les joueurs consoles y'a du monde hein, mais pour ce qui est du PC, ma cache, tu peux poireauter mon coco. Six mois dans les dents, histoire de se sentir bien ringard. La Team Bondi, responsable du jeu, a même fermé ses portes... Nous voilà presque arrivés aux fêtes de Noël, et c'est dans ce contexte qu'arrive "LA Noire - Édition intégrale", d'ailleurs il ressort simultanément dans cette version sur PS3 et Xbox 360. Voilà l'occasion de repasser une seconde couche.
En préambule, nous appuierons sur le titre de cette nouvelle édition "LA Noire - Édition intégrale". Encore plus flagrant en anglais "Complete edition". Si j'étais mauvaise langue, je dirais que le sous-texte est à peu près celui-ci : "Hé gars, tu l'as attendu notre bombe, et comme t'es un mec à la cool, on te met tout, le jeu original et les DLC. Ouais grand, gratos les DLC, haha on les a bien pigeonnés les consoleux qui se sont jetés dessus. On avait tout développé , et on a retiré des petits bouts pour les vendre après, mais toi veinard, on te refile la totale. Nous regarde pas comme ça mec, tout le monde le fait". Heureusement, je ne suis pas comme ça.

On m'appelle le chevalier blanc

Cole Phelps. Un justicier dans la ville. Un incorruptible qui n'a peur de rien ni personne. Un homme, un vrai, un qui a fait la guerre et tout. 1946. Et une carrière de flic qui démarre sur les chapeaux de roues. Phelps, il a le flair, le vrai, pour les affaires louches, les témoins qui pipotent et les meurtriers sournois. Mais comme tous les bons flics, on ne l'aime pas trop. Il boit pas, il fume pas, il croque pas... Vous voilà dans la peau de cet homme. Relevez vos manches, parce que la cité des anges, fidèle à sa tradition, compte son nombre d'histoires malsaines ou se mêlent l'argent, le sexe, les dingues, les artistes et les politicards. L.A Noire marque ici son premier point : l'ambiance est du tonnerre. D'un point de vue sonore, musical, dans les décors et dans les personnages, le jeu respire le vieux roman de gare ou il ne fait pas bon trainer trop tard le soir. Une petite critique cependant, le bon Cole manque un brin de charisme à mon gout. Sinon, du tout bon. Des affaires glauques où l'on retrouve un cadavre nu mutilé par un tueur en série, des petites frappes, des stars de cinéma, des cambriolages qui tournent mal, on retrouvera tous les clichés du genre, heureusement servis par des dialogues intelligents et une ligne scénaristique efficace, quoique manquant parfois d'une petite originalité qui n'aurait pas été mal venue.

Le cul entre deux chaises a jamais mis personne à l'aise

Maintenant que nous avons fait le tour du bel emballage, décortiquons un peu la bête. Parce qu'une histoire, c'est bien joli colibri, mais ça ne fait pas un jeu. On veut du gameplay, on veut du juteux mec... Et là, on est un peu déçu. D'abord parce que Los Angeles est reconstituée dans sa version d'après guerre, et qu'on peut librement s'y balader à pied ou en bagnole, en vue à la troisième personne. Ce qui est drôlement bien me direz vous. Oui, mais on n'a rien à y faire. A quoi bon nous faire envier un GTA à l'ancienne si on ne peut y avoir accès? Cette liberté de circulation vous permettra donc de rejoindre les points d’intérêt des enquêtes, et au détour d'un appel, d'aller choper du malfrat en flag', tous flingues dehors. Ces petites missions, à-côtés sympathique mais pas vraiment passionnant, vous amèneront à dessouder du braqueur de banque, à courser du délinquant et autres phases d'action qui nous éloignent du coeur du jeu. De même que si la conduite de véhicule attire au début, elle a été vite délaissée pour ma part, puisque vous pouvez vous faire conduire directement par votre partenaire. La physique des caisses n'est d'ailleurs pas un monument, la faute à une conduite un peu trop légère, l'impression latente de ne pas avoir une tonne de ferraille autour de soi.

En baver ou en faire baver

Mais venons en au sel, les enquêtes. Chargé par votre boss, vous vous rendez sur les lieux d'un crime. Vous y rechercherez des indices laissés par le coupable, une phase classique ou vous déambulez dans la zone pour y trouver quelque croustillant oubli (ou pas) du coupable. Une petite musique vous aide, tintant quand vous êtes au pied de quelque chose d'observable. On notera aussi que pas mal d'objets inutiles sont à observer (paquets de clopes ou bouteilles vides...), laissant à force la légère impression que si quelqu'un avait voulu rajouter un peu de durée de vie au titre de manière superficielle, il ne s'y serait pas pris autrement. Mais je suis un peu mauvaise langue, là je veux bien l'avouer. Puis arrive la vraie claque du jeu. Les interrogatoires. De témoins, de suspects, de personnes plus ou moins liées à l'affaire, qui se feront un plaisir de vous dissimuler des choses, de vous mentir et de brouiller les cartes. Quel bonheur. Les animations faciales bluffantes vous forcent à chercher si votre interlocuteur ne se moquerait pas un peu de votre tête. A vous de décider, après une question et une réponse, s'il vous dit la vérité, vous cache quelque chose ou vous ment délibérément. Attention, pour démêler les mensonges, il faudra déballer une preuve déja trouvée pour foutre le feu au nez du pinocchio, si vous me passez l'expression. Malgré une relative linéarité dans les scénarios d'enquête, ces phases sont une pure joie, gratifiantes quand réussies, frustrantes si foirées (halala mais je l'avais vu qu'elle se payait ma tête, j'aurais dû lui servir cette pièce à conviction, ça lui aurait bien rabattu son caquet, je suis un gros concombre). Mais il y a un hic. Eh oui. Les enquêtes, aussi réussies soient elles, sont dans leur gameplay assez répétitives et imposent un peu toujours le même schéma, même si des phases d'actions (course après un suspect à pied ou en voiture, prise d'otage etc) s'y glissent à certains moments. Heureusement que nous pourrons compter sur une grande variété de décors, de personnage et de situations. Mais là encore, on en revient à la trame scénaristique, et pas au système du jeu...

Qu'est-ce qu'on a dans le coffre ?

Et puis il y a la réalisation. Les animations sont une réussite, il est vrai. Un peu moins pour les corps que pour les visages, mais ce n'est pas bien grave. Ce qui est plus embêtant, par contre, surtout sur nos PC, ce sont des textures parfois bien baveuses, du clipping, des chutes de frame-rate pas vraiment justifiées, un antialiasing à pousser dans ses derniers retranchements pour un résultat correct, quelques bugs de collision... Autant le dire, cela manque clairement d'un bon coup de polish. C'est Rockstar, vous me direz, donc pas surprenant. Certes. Mais après toutes ces années, le désappointement reste le même. Attention, le jeu n'est pas laid, non, mais il manque le petit plus qui nous aurait, combiné à l'ambiance, amené beaucoup plus loin.
LA Noire est un jeu honorable. Sa marque de fabrique est clairement identifiée : le Motion Scan est un petit miracle en soi, et servi par des dialogues et des acteurs de choix, entraine beaucoup plus loin le concept d'interrogatoire. Mais une certaine répétitivité et une impression de faux GTA arrivent à gâcher un peu le tableau. On rajoutera que ce qui passait techniquement sur console il y a six mois devient un tantinet plus gênant sur PC maintenant. Heureusement, la reconstitution de Los Angeles, de son ambiance malsaine et de ses drames nous feront pardonner ces quelques erreurs.
25 novembre 2011 à 12h03

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Points positifs

  • Le Motion Scan
  • L'ambiance
  • Les dialogues
  • Un scénario efficace
  • Le gameplay des enquêtes réussis...

Points négatifs

  • Mais un brin répétitif
  • Une réalisation pas irréprochable
  • Des phases d'action sympathiques, sans plus
  • Manque un brin d'originalité
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