Quel est le point commun entre Stanley Kubrick, Francis Ford Coppola et Oliver Stone ? Le vietnam, plus précisément un film qui en dénonce cette guerre inutile pour beaucoup. Tout ça pour amener à
Men of War : Vietnam, un jeu de stratégie en temps réel dans lequel on n’incarne malheureusement pas Martin Sheen sur les traces du colonel Kurtz ou alors le journaliste Guignol qui voit ses potes se faire buter par une sale gosse pré-pubère. Non, ici, on dirige une escouade, comme tout bon (si j’ose dire)
Men of War dans différentes missions. Tout d’abord, résumons
Men of War rapidement : un jeu super marrant, très facile, long et graphiquement splendide. Ou alors c’est l’inverse. Ah oui, oui, c’est bien le contraire.
Paint It Black
Premier contact avec le jeu et cela se passe mal. Le premier chargement dure une éternité. La partie lancée, on découvre une cinématique pour la campagne des nord vietnamiens, en anglais total, sans sous-titres et d’une laideur à faire passer Anne Roumanoff pour Miss France. Les animations des soldats me font penser à
Operation Flashpoint premier du nom. On dirait la première mission que j’avais créée avec l’éditeur… Donc c’est moche, on a compris, mais ce n’est pas fini, car s’en suit le briefing de mission lui aussi totalement en anglais et non sous-titré, pratique pour comprendre les ordres de son chef. Heureusement que la cinématique qui illustre les propos du boss nous montre une map avec des gros points colorés et des flèches bleues taille XXL, pour qu’on comprenne bien, nous pauvre soldat au QI rivalisant avec celui de Franck Ribéry. Nous voilà lâchés dans la djeungueule. Il fait chaud, la végétation dense inquiète, le taux d’humidité frôle les 100%. Et là surprise, c’est plus joli que dans la cinématique. Enfin, plus joli, disons plutôt moins moche. Mais qu’importe, le but ici est de survivre. Composée de quatre grouillots, deux consultants russes et deux soldats viets du nord, il faut se frayer un chemin à travers les lignes ennemies pour rejoindre sa base. Impossible ? Presque, car les ennemis vous voient à une distance d’environ 12 km et ne ratent jamais leur coup, même au pistolet allongé sur le dos, en mangeant des spaghettis, en faisant un Twister et en regardant la rediff de France-Brésil 98. Très rageant, oui.

This is the end
Cette difficulté hardcore s’ajoute aux incohérences de jeu et à l’IA de sa propre escouade. Ils sont bêtes, mais bêtes, incroyable. Ils n’obéissent pas aux ordres, changent d’arme quand ils le veulent, se lancent des grenades aux pieds, oublient de tirer sur l’ennemi, bref, du beau. Les ennemis ne sont pas en reste non plus, rassurez-vous et quelques bugs énormes permettent de sortir d’une situation bien mal engagée. Chaque campagne comporte cinq missions chacune, c’est peu me direz-vous, scandalisés et révoltés, mais face à la difficulté et au gameplay douteux, cela dure un an, un siècle, une éternité. On a du coup l’impression de jouer à Commandos sans le Béret Vert mais avec quatre grosses baleines. Le concept
Men of War n’est pas adapté pour cette manière de jouer, on passe son temps à tenter des coups hasardeux, à recharger parce qu’on est mort bêtement, ce qui offre un rendu complètement haché et ne correspondant pas à la série
Men of War ou à ce que les développeurs ont voulu faire. Jouer à la Commandos, c’est super sympa, mais dans un jeu inadapté, on passe son temps à contourner les ennemis de carcasses en troncs d’arbre (tous destructibles), pour au final pas grand-chose. A noter que la campagne américaine n’était pas jouable dès le début, qu’il fallait passer par celle des nord vietnamiens (la plus dure) mais
1C Company et
Best Way ont sorti un patch corrigeant tout ça ainsi que quelques bugs liés au multijoueur. Le multi d’ailleurs, parlons-en. On part d’une idée très bonne, jouer à quatre en coopératif, chacun son personnage, mais avec le lag et les déconnexions de l’un ou de l’autre fréquentes rendent la partie injouable et coupe toute immersion, pour peu qu’on en ait eu.