Test : Stronghold 3 - PC

Stronghold 3 - PC

Stronghold 3 - PC

Genre : Manipulation de paysans en masse

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Une simulation. De château-fort même. Voilà à quoi se résume la série Stronghold pour les personnes qui ne connaissent pas ou peu la série. En même temps, ce n’est pas loin de la vérité, soyons clair. Mais sinon, c’est bien ou pas ?
Le premier Stronghold est sorti en 2001 et fut plutôt bien accueilli, y compris chez nous. Le concept était original. Se présentant comme un jeu de stratégie en temps réel , Stronghold se révélait être une simulation de château-fort dans laquelle il faut bâtir une forteresse imprenable et majestueuse. Le but étant ensuite de résister à l’envahisseur, de devenir le maître du monde quoi, un peu comme dans tout bon jeu de gestion. La condition ici : aimer l’époque. Tout ce qui est Heroic Fantasy passionne, mais le Moyen-âge pur et dur, ce n’est pas tout à fait pareil. Des paysans qui puent, des femmes crasseuses, des bestiaux partout, le clergé impitoyable et qui décide de tout, conjointement avec la noblesse. Bref, pas de cours d’histoire, mais un constat. Il faut dire que construire une forteresse est un challenge agréable à relever, c’était pareil dans le second opus de la série, aussi moche mais poussé à ce point de vue là. Finalement, l’aspect guerre ne venait qu’au second plan, on voulait juste construire un château de dingue pour ensuite quitter la partie, un peu comme dans Les Sims.

Pourquoi un 3 alors ?

Firefly Studios a dévoilé lors de l’annonce de Stronghold 3 que la série allait connaître un nouvel élan. En voulant jouer sur la nostalgie du premier épisode qui donna ses lettres de noblesse à la saga, le studio de développement a finalement opté pour un retour aux sources plutôt surprenant, tant graphiquement que techniquement. Dès le tutoriel de Stronghold 3, on se rend compte que le jeu n’a pas sa place en 2011. Dépassé graphiquement, le jeu offre des textures baveuses, mal dessinées, et la résolution maximale ainsi que les détails graphiques à fond n’y changeront rien. C’est moche, doit-on voir là un hommage au premier volet sorti il y a dix ans ? L’effet de l’eau est légèrement amélioré certes, il y a un cycle jour/nuit, mais qui ne change rien malheureusement. Techniquement, on sent que le jeu a été bâclé, clairement. Un clipping énervant, beaucoup de bugs, de freezes, etc. Les paysans s’arrêtent d’un coup de travailler, un garde vole au-dessus de sa tour, les chevaliers ne peuvent escalader des murailles et les unités de combat sont assez déséquilibrées. Les archers par exemple, sont redoutables quelle que soit la situation. En hauteur ou pas, en grande infériorité numérique, ils vous seront utiles, bichonnez-les bien.

C’est pas qu’on se fait chier, mais quand même

Stronghold 3 vous offre deux campagnes différentes. La première, militaire, donnera lieu à des attaques de forteresse de votre part ou de l’ennemi, à travers plusieurs missions plutôt longues mais chiantes à mourir. L’histoire, assez anecdotique ne passionne pas et on se retrouve finalement à enchaîner bêtement les missions les unes après les autres, ce qui crée un sentiment de lassitude immense, voire même du désespoir. L’autre campagne, économique, vous fait construire un château en ne repartant de rien, comme après une guerre sanglante. Beaucoup de choses à gérer, comme les ressources, le mental de vos habitants, etc. Trop imposer vos paysans les fera fuir, pareil si vous rationnez la nourriture. A vous de les motiver, sachant que la météo influera sur leur moral, tout comme la mort. Vous connaissez le cycle : produire bois, fer et autres matériaux pour bâtir davantage, puis recruter, puis récolter, puis bâtir, etc. On ne refait pas le monde mais le concept est connu et efficace. De plus, si vous construisez vos habitations près du donjon, elles pourront accueillir davantage d’habitants. A vous donc de bien gérer et de vous organiser, y compris votre popularité. Autre bug , impossible de construire si quelqu’un occupe le terrain, que ce soit un paysan ou un soldat. Il faut attendre que celui-ci se déplace, on se croirait dans Warcraft II. Bref, ce mode reste le plus passionnant mais comme l’autre, se révèle répétitif. Une fois son royaume prospère, l’intérêt se trouve limité. Il aurait fallu une grande campagne mêlant tout ça, avec une guerre, puis tout reconstruire pour repartir de nouveau en croisade.

D’autres modes vous attendent dans Stronghold 3, mais anecdotiques au bout du compte. La construction libre ne propose que deux pauvres maps limitées par la taille, le multijoueur fait de la figuration avec la possibilité d’affronter trois autres joueurs sur quatre cartes seulement, le tout sans stats ni classement, donc même pas pour la gloire. Même si vous torchez un japonais à deux heures du mat’, personne ne le saura et surtout personne ne vous croira, car les serveurs sont vides. Vous pourrez revivre des sièges historiques, mais cela se résume à défendre et subir le destin. Même pas une mise en situation pour s'imprégner du contexte de la bataille. Pas d’éditeur de niveau, pas d’escarmouche, le tour des modes de jeu se déroule vite…
Graphiquement dépassé, techniquement à la ramasse, un IA pourrie, peu de modes de jeu, Stronghold 3 n’a pas grand-chose pour lui si ce n’est ce léger retour aux sources qui, bien que raté, relève le niveau et l’agréable sensation de bâtir sa forteresse médiévale tel un seigneur. A oublier donc, le renouveau attendra.
14 novembre 2011 à 16h21

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Points positifs

  • Créer sa forteresse
  • Le médiéval, c'est rigolo
  • Durée de vie correcte

Points négatifs

  • Graphismes pourris
  • Trop de bugs
  • Peu de modes de jeu
  • Répétitif
  • Campagnes chiantes
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