Nous sommes en 2436, et le monde tel que nous le voyons tous les jours n’est plus. L’humanité est en guerre contre les machines qui se sont soulevées et va devoir batailler ferme pour ne pas s’éteindre et laisser la place aux bidules rouillés. Nous incarnons Fletcher, un dur à cuire travaillant pour la sécurité du Sanctuaire, réseau convoité par nos ennemies les machines. Mais alors que notre cher Fletcher partait boire un verre après une journée de merde, un appel le contraint à retourner au boulot, une brèche s’est ouverte dans le secteur 16 et il va falloir aller voir ce qu’il s’y passe. La sécurité de la ville, et donc de l’humanité en dépend. Autant vous dire que le verre de whisky pourra attendre un peu…
Le tout, raconté en anglais est un peu pompé à droite à gauche. Les cinématiques présentent un style graphique rappelant le premier Max Payne, avec des phylactères pour illustrer les propos des différents protagonistes. Le héros et son style badass donnent un effet un peu cheap, mais qu’importe, si le scénario n’est pas transcendant, le jeu et l’univers proposé vont me clouer sur place, je le sais.
N’est pas Doom qui veut
Bon, en fait, je ne suis pas si sûr d’assumer les propos ci-dessus. Une fois n’est pas coutume, je vais commencer par ce qui m’a le moins plu dans
Hard Reset. Alors, l’ambiance cyberpunk, j’aime bien, mais ça a ses limites, et avant même que l’univers me gave, les graphismes ont endormi mes yeux. C’est sombre, c’est la nuit, il y a des illuminations un peu partout mais j’ai l’impression d’avoir vu un peu tout le temps le même décor partout. Du bleu, conjugué à toute les nuances ou presque, et des bidules qui explosent partout. Bezoar est un endroit très dangereux. Plus à craindre que les ennemis, il faut se méfier des bidons d’essence, des barils qui explosent ou des réserves d’énergies là pour vous nuire. Enfin, initialement, tous ces trucs qui explosent, servent pour tuer les ennemis ou au moins les affaiblir, mais les combats deviennent vite tellement brouillons qu’on se retrouve un peu coincé et attaqué à gauche par un robot et à droite on se mange une bouteille à gaz folle.
Pourtant les combats se veulent nerveux et intenses, et ils le sont mais un détail gâche tout : la lenteur de Fletcher. Il n’avance pas vite et son sprint ne sert à rien, car aussitôt arrêté, il met un temps avant de pouvoir tirer à nouveau, ce qui n’aide pas vraiment. Pour un jeu qui se veut bourrin et développé par des mecs qui ont participé à
BulletStorm ou
Painkiller,
Hard Reset est un doom-like à moitié assumé. Dommage, ce côté « jeu de tir » à l’ancienne annonçait quelque chose de sympathique. Pas de touche pour « utiliser », tout se fait à la souris, on ne recharge pas, on ramasse des soins, des munitions, de l’armure, etc.
Dis, tu me prendrais pas pour un con ?
Pourtant, il y a plein de choses cool dans
Hard Reset. Prenez par exemple le système d’armement, tout simple et bien pensé. Deux armes, une à munitions, une à énergie. D’une touche, on passe de l’une à l’autre mais ce n’est pas tout. L’arme à énergie peut évoluer, elle ne tire plus que du plasma, elle peut envoyer des décharges d’électricité. L’arme à munitions, un fusil d’assaut, peut devenir un fusil à pompe, un lance-grenades, avec ses propres caractéristiques et customisations. En effet, au cours de l’aventure, on ramasse de la nano que l’on utilise sur des bornes dédiées pour upgrader nos armes ou notre armure. Le système se veut d’ailleurs plutôt intuitif, on s’approche, un menu s’ouvre et avec la souris on parcourt les menus qui se sont déroulés, sans chargement, sans pause dans le jeu, il vaut mieux donc avoir tué tous les ennemis autour.
Contrairement aux anciens doom-like auxquels il fait référence,
Hard Reset subit un peu notre époque et nous prend parfois pour des cons, comme dans la plupart des jeux actuels. Les objectifs sont affichés en gros, les panneaux à activer clignotent, le tuyau à suivre scintille, le baril à exploser clignote, bref, tout est fait pour nous aider, déjà que la durée de vie reste courte malgré les ajouts de cinq niveaux dans la version Extended et que le jeu s’avère complètement linéaire, on aurait préféré avancer en se sentant moins assisté, mais tant pis. Pareil, vous pouvez le voir sur les screens, la vie est en VERT, l’armure en JAUNE, les munitions en ROUGE. Je mets ça en majuscule car les indications sont très envahissantes, pareil quand on en ramasse sur le sol. Difficile de les louper, le jeu est sombre et ce sont les seuls trucs colorés, qui en plus clignotent et scintillent. J’en rajoute, mais vous voyez l’idée.