- Genre
- Flingage d'aliens massivement multijoueurs
- Date de sortie
- 02 avril 2013 - France
- Développé par
- Trion Worlds
- Edité par
- Trion Worlds
- Disponible sur
- PC, PS3, Xbox 360
- Modes de distribution
- Boutique
- Site officiel
- Site officiel
- PEGI
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La série étant désormais en cours de diffusion, il serait peut-être temps pour nous de vous livrer un test du jeu en bonne et due forme. Si vous avez déjà été fureter chez nos confrères, vous avez pu constater qu'ils n'ont pas franchement été tendre avec le titre de Trion Worlds. D'un côté, c'est totalement justifié, le titre étant bardé de défauts qui pourront se montrer rédhibitoires pour plus d'un joueur. Et pourtant, à Gamehope, on a accroché, sans trop comprendre pourquoi. En fait, Defiance est un peu comme le sale gosse de la famille. Il a beau dealer du crack, dilapider son fric chez des filles de joie, et nous rendre la vie impossible, on l'aime quand-même. Et lorsqu'on s'en prend à lui, on ne peut s'empêcher de le défendre, même si au fond, on sait qu'il n'a pas grand chose pour lui. C'est à peu près ce à quoi ressemble le test qui suit.
Test effectué à partir d'une version PC
Defiance, le projet qui dit oui au mariage pour tous.
Mais qu'en est-il pour les liens avec la série de Syfy ? Et bien pour l'instant, rien d'époustouflant. Mais on ne va pas enterrer cet aspect du projet tout de suite, la série venant tout juste de commencer. Avant la diffusion du pilote, on a eu droit a des « missions épisodiques », nous mettant en relation avec Joshua et Irisa Nolan, le duo de protagonistes de la série. Une apparition bien sympathique, même si la voix française de Grant Bowler est complètement à l'ouest, tout comme ses répliques, et que cela n'apporte rien aux intrigues développées dans les deux médias.Après la diffusion du pilote, on s'attendait à avoir de nouvelles missions épisodiques, mais il n'en est rien. Au lieu de cela, on a droit à de nouvelles poursuites, sur lesquelles on reviendra plus tard, qui n'apportent rien à l'histoire, en plus de nous laisser de marbre. Mais le bilan n'est pas totalement noir non-plus. En effet, dans le scénario de la campagne solo, on en apprend davantage sur l'univers, notamment sur ce qui c'est passé durant la bataille de Fort Defiance, donnant aux joueurs des clés supplémentaires pour comprendre Joshua.
Globalement, ce premier épisode est plutôt sympa, sans toutefois casser trois pattes à un canard. Cependant, sa conclusion ne présage rien de bon pour l'avenir du show de Syfy, qui semble bien parti pour souffrir du même syndrome que Terra Nova : devenir une banale série policière transposée dans un univers de science-fiction. Mais on attendra de voir la suite avant de se prononcer.
Règlement de comptes à San Francisco
Mais revenons au jeu, car c'est bel et bien lui qui nous intéresse ici. Si vous avez un tant soit peu le projet, vous savez déjà qu'il s'agit d'un MMOTPS à monde ouvert se déroulant dans la baie de San Francisco. A l'image de l'ambiance, rappelant les vieux westerns, qu'il y règne, le jeu propose un gameplay à l'ancienne, à quelques détails près. Oubliez donc le système de couverture, devenu la norme ces dernières années. Ici, on ne se planque pas derrière un mur en attendant que sa santé se régénère, on fait front. Cela étant dit, rien ne vous empêche de vous planquer comme une lopette si la situation devient critique. C'est une pratique que l'auteur de ces lignes maitrise à la perfection.Le joueur a à sa disposition une variété d'armes intéressante, allant du simple pistolet au lance roquette, en passant par le fusil d'assaut ou de précision. Au rang des originalités, on a des armes bio-magnétiques, qui servent à la fois pour blesser les ennemis et soigner les alliés. Les contaminateurs sont pas mal non-plus, ces derniers faisant apparaître des parasites pustuleux sur le corps de la cible, causant une mort peu enviable. Tous ces jouets peuvent être améliorer via la pose de mods, chaque instrument de mort pouvant en recevoir jusqu'à 4. Ils peuvent augmenter la précision, réduire le recul, etc... Si la pose d'un mod n'est pas définitive en soit, il vaut mieux y réfléchir à deux fois avant de se lancer, car le retrait de l'un d'eux coûte cher. Enfin, certaines armes sont dotées d'un effet élémentaire se déclenchant aléatoirement. Ces dernier sont varié, allant de la simple paralysie de la cible, à sa complète désintégration.
Dans l'absolue, les armes offrent des sensations correctes, et leur variété permet à tout-un-chacun d'y trouver son compte. Néanmoins, la balistique peu paraître un peu étrange par moment, si ce n'est pas complètement aberrante. Le problème concerne les fusils de précision, avec lesquels il peut être très compliquer d'atteindre une cible immobile, même si on la met au centre du viseur sans problème. Et cela sans doute à cause d'une caractéristique de l'arme en question : la dispersion. Le problème, c'est qu'à côté de ça, du même endroit, on touche la cible à coup sûr avec une mitrailleuse légère, arme bien moins précise. C'est tout bonnement incompréhensible.
Au niveau de l'I.A., c'est pas vraiment ça, mais là encore, il s'agit de livrer une expérience « à l'ancienne ». On se retrouve donc avec des hordes d'ennemis vous fonçant bêtement dessus la plupart du temps, mais pouvant tout de même esquiver nos d'un pas de côté, ou se planquer si ça devient trop dangereux. Et si c'est vous qui vous planquez, ils n'hésiteront pas à venir vous chercher, quitte à se faire tuer. Cette I.A. un peu stupide, couplée à l'impasse faite sur le système de couverture, donne des gunfights assez intense, voir carrément bourrin.
Un jeu EGOcentrique
Passons maintenant au système d'évolution de votre personnage : l'Enviro-Gardien Online, appelé EGO par commodité. En jeu, ce système prend la forme d'un hologramme qui vous donnera certaines missions, ainsi que des conseils pour en venir à bout. Mais ce n'est là que la partie visible de l'iceberg. En effet, celui-ci vous permet également d'obtenir un pouvoir parmi les quatre disponibles. Le camouflage vous permet de devenir invisible un moment, à condition que vous n'attaquiez pas vos ennemis. La surcharge augmente de manière significative l'efficacité de vos armes, alors que le flash accroît votre vitesse de déplacement. Enfin, le leurre permet de détourner l'attention des ennemis. Notez qu'il est possible d'échanger sa place avec celle du leurre à tout moment.Les 12 travaux du pillarche
Ce qui nous amène tout naturellement à parler du contenu du soft, en commençant par le solo. Si la campagne vous occupera déjà une grosse trentaine d'heures, elle ne constitue pas le seul pan du jeujouable en solo. En effet, cette campagne en complétée par une horde de missions annexes qui rallonge la durée de vie du soft d'une vingtaine d'heures environ. C'est bien simple, pour une mission principale achevée, c'est au moins trois missions annexes qui sont débloquées. Ajoutez à cela des défis répartis sur toute la map, et vous vous retrouverez bien occupé durant les prochains mois. Mais ce n'est pas tout, le jeu compte cinq factions qui vous donneront des contrats quotidiens, l'accomplissement de ces missions vous permettant de vous faire bien voir par ces dernières. Si bien qu'on final, elles vous permettront d'accéder à leur boutique qui contiennent des armes et objets uniques.
Le seul véritable problème avec les missions du mode solo, mis à part les dialogues, réside dans le fait que certaines d'entre elles sont manifestement prévues pour être jouées en coop. Ce n'est pas un défaut en soit, mais le fait est que rien ne vous le signale avant que vous ne la débutiez. Heureusement, les serveurs sont plutôt bien fréquentés, et la map n'est pas immense, ce qui fait qu'on trouve souvent une âme charitable qui passe dans le coin pour nous filer un coup de main. Mais dans le cas contraire, c'est la galère, la putain de grosse galère. On se retrouve face à des hordes d'ennemis qui nous dégomment en un clin d'oeil. C'est franchement frustrant, mais pas bloquant pour autant, la mort n'étant pas vraiment pénalisante dans le jeu. On est téléporté au point de réapparition le plus proche, délesté d'une somme qui devient très vite négligeable.
Il reste du boulot quand même
Techniquement, le jeu n'est pas vraiment au point non plus. En plus d'une modélisation tout juste correcte, le jeu souffre d'un clipping assez prononcé, et de bugs en tout genres. On a en effet pu voir des camions flottant dans les airs et, beaucoup plus gênant, on s'est retrouvé à plusieurs reprises dans l'impossibilité de terminer une mission à cause d'un script qui ne s'est pas déclenché. Pour un titre avec une grande ambition comme celui-ci, un tel manque de finition fait franchement tâche. Heureusement, la direction artistique rattrape un peu tout ça. La végétation terraformée est plutôt jolie et colorée, et le design de l'ensemble est plutôt agréable à l'oeil. Seule la ville de San Francisco pourra poser problème. Celle-ci ayant été totalement dévastée par une explosion durant la guerre, il ne reste de la ville que quelques ruines réparties dans une terre stérile. Du coup, on se retrouve dans un décor monochrome à base de marron. Si ce choix est parfaitement cohérent, il n'empêche que cette zone est franchement moche.Enfin, on terminera en parlant de la musique, tout simplement excellente. À base d'électro, elle combine plusieurs influences, étant tour-à-tour plutôt symphonique ou plutôt rock. Ce qui offre une large palette de style, lui permettant de se renouveler agréablement tout en soutenant efficacement l'action.
Vous l'aurez compris, Defiance a son lot de tares. Une balistique parfois douteuse, un multi compétitif inintéressant et mal équilibré, des bugs à foison... Il serait très facile de s'arrêter là et de le démolir dans les normes en vigueur. Pourtant, il dispose aussi de qualités, certes plus rares, mais pas négligeables pour autant. Son univers, de même que l'histoire qu'il développe, arrivent à capter l'intérêt du joueur, et pourquoi pas, à l'accrocher. De même, le parti pris bourrin apporte son lot de satisfaction, comme quand on finit par éradiquer une horde de messorans à la mitrailleuse légère. Et en plus, le modèle économique adopté, à base de micro-transactions, est plutôt honnête, ne vous demandant pas de mettre la main au porte-feuille toute les cinq minutes. À cela, on ajoutera que, les joueurs répondant présents sur les serveurs, on peut s'attendre à un bon suivi de la part de Trion Worlds. D'ailleurs, les mises à jour arrivent déjà à un rythme régulier.
Il reste alors le projet Defiance dans sa globalité, et la narration croisée avec la série, une idée très intéressante en soit. Si les premiers ajouts, suite à la diffusion du pilote, sont décevants, on ne dénigrera pas cet aspect là. Après tout, l'intrigue de la série n'a pas vraiment commencée. Et puis dans l'absolu, ce n'est qu'à la fin de la première saison, quand on aura une vue d'ensemble, qu'on pourra juger de la pertinence de cette démarche.
Points positifs
- L'univers
- Le scénario
- Le potentiel avec la série
- Les retombées d'arches
- Le modèle économique qui sait se faire oublier
Points négatifs
- Techniquement pas au point
- Pas mal de bugs
- Multi-compétitif inintéressant et mal équilibré
- Balistique parfois douteuse
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