
Geron n’a décidément pas de chance. Orphelin, ce jeune paysan a été pris sous l’aile d’un oiseleur qui en a fait son apprenti. Mais voilà, son plus gros problème, c’est que tout le monde – ou presque – le déteste. La faute à qui ? Au devin qui, alors qu’il était en train de se faire rôtir sur le bûcher, a déclaré il y a déjà quelques années qu’il portait malheur. Depuis, les habitants d’Andergast n’hésitent pas à lui faire des misères. Comme ces deux voyous qui n’hésitent pas à lui plonger la tête dans une auge à cochon (c’est d’ailleurs à ce moment-là que le jeu commence) afin de lui dérober une feuille servant à gagner un concours lancé par le Roi. Bien vite, le jeune homme va rencontrer Nuri, une fée vivant dans les bois, qui va l’aider à résoudre une sombre affaire de meurtre. En effet, tous les hommes ayant participé à la mise à mort du devin sont assassinés les uns après les autres, les yeux dévorés. Et comme si ça ne suffisait pas, le royaume est envahi par les corbeaux, les animaux que le mage noir contrôlait…

Point'n'Daedalic
Comme dit précédemment,
L’œil Noir : Les Chaînes de Satinav est un point’n’click. Il comporte donc son lot d’énigmes qu’il convient de résoudre de manière traditionnelle : on parle à des gens, on trouve des objets, on combine ces objets, on les utilise au bon endroit et hop. Mais les petits gars de chez
Daedalic Entertainment ont décidé de rajouter leur patte en apportant une petite nouveauté. Il faut ainsi désormais compter sur les pouvoirs spécifiques que possèdent les deux personnages principaux : Geron peut détruire des objets fragiles et Nuri, comme la nature est bien faite, peut en réparer. Très bien intégrés aux énigmes, ces pouvoirs permettent de briser un peu la routine du joueur assidu de point’n’click.

Fort heureusement, il n’est nul besoin d’être un habitué du genre pour venir à bout de l’aventure. Les énigmes, basées sur une certaine logique, ne sont pas réellement compliquées (sauf quelques exceptions), et en plus elles ont le bon goût de ne pas forcer le joueur à faire d’incessants allers-retours entre les tableaux, lui épargnant ainsi de nombreux temps de chargement. Quant aux plus bizus, ils pourront toujours se servir du système d’aide qui se divise en trois catégories : faire apparaître toutes les zones cliquables du tableau, indiquer quels objets peuvent être combinés à d’autres et enfin signaler si toutes les actions nécessaires ont été effectuées pour passer à la suite. De quoi profiter de l’histoire sans (trop) se prendre la tête.
Le clic dans l'oeil
Cette dernière est d’ailleurs plutôt bien ficelée et se laisse suivre agréablement, mais on ne peut s’empêcher de se dire qu’elle manque de finition. Malgré une intrigue assez intéressante, avec ce qu’il faut de mystères, de noirceur et d’émotions, le tout se déroule tellement lentement qu’il est bien difficile de ne pas abandonner – surtout pendant le tout premier chapitre. Heureusement, plus le jeu avance et plus le rythme s’accélère. Les personnages, quant à eux, ne parviennent pas vraiment à relever le niveau. Si les deux héros sont extrêmement bien travaillés, que ce soit leur personnalité propre (pessimiste et cynique pour Geron, naïve et enjouée pour Nuri) ou la relation qu’ils entretiennent, les PNJ quant à eux passent clairement au second plan et manque cruellement d’un tant soit peu de charisme.

La réalisation est également très inégale. L’un des gros points forts du titre est clairement ses graphismes. Absolument somptueux, ils bénéficient d’une palette de couleurs très large, d’environnements multiples et très diversifiés ainsi que d’éclairages magnifiques. C’est simple, on a réellement l’impression de se trouver devant des peintures. Malheureusement, les animations ne suivent pas puisque les tableaux tout comme les personnages sont extrêmement rigides. Ce qui donne des scènes de discussion en gros plan assez ridicules… D’autant plus que l’ambiance sonore est également en demi-teinte. Si les musiques sont plutôt agréables, en raccord avec les environnements mais pas non plus épiques, les doublages en anglais vont en revanche du juste moyen pour les personnages principaux au vraiment mauvais pour les PNJ. Quant aux sous-titres, ils sont assez fidèles même si l’on peut compter un certain nombre de coquilles et de fautes d’orthographes. Pas rédhibitoire, mais pas non plus très agréable.
