Dans le premier opus de ce qui va être une trilogie, les joueurs rencontraient Rufus, un jeune homme amoral, narcissique, sadique et un brin idiot vivant sur la planète-poubelle de Deponia. Son rêve ? Aller sur la planète Elysium, lieu d’habitation des gens de la haute société. Pour ce faire, notre héros tentait de convaincre Goal, une jeune femme Elyséenne, de l’y emmener. Dans cette suite directe, Rufus veut une fois encore aller sur l’astre de ses rêves, mais pour une toute autre raison : les sages d’Elysium veulent, pour une raison encore inconnue, détruire Deponia. Le jeune homme a donc décidé d’aller leur en toucher deux mots. Il y a tout de même des gens qui habitent sur cette planète, bon sang ! Seulement voilà, alors qu’il est en chemin, il tombe par hasard sur Goal et un malencontreux accident scinde la personnalité de la donzelle en trois. Lady Goal, la femme à cheval sur les bonnes manières, Spunky Goal, le côté sportif et un poil agressif de la demoiselle, et enfin Baby Goal, totalement naïve. Pour parvenir à ses fins, Rufus devra donc en permanence switcher entre ces trois personnalités grâce à une télécommande spéciale.
Welcome back to Deponia
Comme dit précédemment, l’humour était la marque de fabrique du premier épisode. Les fans peuvent se rassurer : il est toujours bien présent dans cette suite et ce, dès les toutes premières secondes du jeu, Rufus se fourrant toujours dans des situations plus absurdes les unes que les autres. Mais ce n’est pas le seul, puisque les environnements sont tout aussi étranges, sans parler des autres personnages hilarants, dont certains puisent d’ailleurs leur inspiration d’autres univers. Par exemple, le joueur fera la connaissance du gérant d’un fast-food qui ne s’exprime que depuis sa cave et dans une langue inconnue et dont le nom est Mc Tulu. Les amateurs de Lovecraft apprécieront. D’autres font référence aux autres titres de
Daedalic Entertainment, comme
L’œil noir : Les Chaines de Satinav et ses corbeaux. Parmi bien d’autres… Et bien sûr, il n’y a aucun temps mort, le jeu restant dans l’hilarité et l’absurdité totale de bout en bout.
Bien entendu, les énigmes suivent le même chemin. D’ailleurs, les petits nouveaux auront fort à faire face à certains casse-têtes quasiment impossibles à accomplir s’ils ne se sont pas fait la main sur des
Monkey Island,
Gabriel Knight,
Discworld et autres
Chevaliers de Baphomet. Le joueur ramassera une quantité astronomique d’objets qu’il faudra combiner afin d’avancer dans l’histoire, tout en écoutant attentivement ce que les personnages racontent histoire d’obtenir de précieux indices quant à la marche à suivre. Si la plupart des énigmes semblent franchement tordues au premier abord, elles sont en fait toutes plus ou moins logiques à y regarder de plus près, ce qui permet de ne pas non plus rester coincé des heures durant. Et, de toute façon,
Daedalic Entertainment offre la possibilité de faire apparaître toutes les zones cliquables à l’écran, mais également d’obtenir des informations concernant les objets ou les PNJ et, dans les cas extrêmes, de passer automatiquement les casse-têtes. Ce qui est franchement dommage, tant la résolution de certaines énigmes rempli le joueur de fierté. On regrettera simplement que certains mini-jeux n’aient pas été assez travaillés, comme par exemple le combat contre Goal, qui est censé faire appel à nos réflexes mais qui en fait se rapproche plus d’un jeu de hasard qu’autre chose.
Un jeu qui va vous mettre « chaos »
Comme tout bon point’n’click qui se respecte,
Chaos on Deponia impose à Rufus de faire de nombreux allers et retours dans le jeu afin de progresser. Les tableaux sont assez nombreux pour ne pas lasser le joueur et, surtout, afin de ne pas se taper tout le chemin à chaque fois, le studio de développement a eu l’idée d’inclure des sortes de zones de téléportation, qui prennent en fait la forme de cartes de l’île où se déroule l’aventure. D’un simple clic, le héros peut donc se retrouver à l’autre bout de la map, ce qui est franchement agréable. D’autant plus que la plupart des casse-têtes s’appuient sur le fait de switcher avec les trois personnalités de Goal, cette feature faisant partie intégrante du soft et ayant permis à
Daedalic Entertainment de proposer toujours plus d’énigmes tordues qui imposent au joueur de parcourir la map en long en large en travers et en détails. Donc autant dire qu’on perd déjà un temps fou entre chaque changement de personnalité à savoir exactement ce qu’il faut faire et où il faut le faire. C’est, également, la nouveauté la plus intéressante de cette suite, puisque la plupart des personnages ont déjà été vus dans
Deponia. En dehors de ça, le scénario stagne un peu, histoire de – espérons-le – préparer les joueurs à découvrir une fin en apothéose afin de clôturer comme il se doit cette trilogie qui s’annonce déjà comme allant devenir culte.
D’un point de vue purement technique, ce
Chaos on Deponia n’a pas grand-chose à se reprocher. Les décors tout en 2D sont magnifiques, hauts en couleurs, grouillants de vie et de détails. Les personnages ont droit à des animations soignées dignes de dessins-animés, bien plus réussies que dans le premier opus, même si leurs déplacements sont encore un peu perfectibles, tout comme les cinématiques, mais rien de bien méchant. L’ambiance sonore est tout aussi réussie, avec des musiques collant parfaitement avec le tableau ou même l’énigme. En effet, le joueur aura parfois besoin de la musique pour résoudre certains casse-têtes. Quant aux doublages, ils sont de qualité, mais les réfractaires à l’anglais seront néanmoins certainement déçus d’apprendre que le jeu sur Steam est intégralement dans la langue de Shakespeare, même les sous-titres. Il faudra donc se lancer dans ce titre avec un minimum de bonnes bases in english, histoire de ne pas perdre une miette des dialogues hilarants et des nombreux jeux de mots présents.