Pour ceux qui n’auraient pas suivi les deux premiers épisodes (dans ce cas pourquoi lisez-vous ce test ?), voici un rapide résumé de l’histoire : Rufus habite sur la planète-poubelle Deponia. Mais le garçon, un brin gaffeur et surtout extrêmement égocentrique, refuse cette fatalité et ne rêve que d’une chose, s’installer sur Elyseum, là où l’élite habite. Evidemment, rien ne se passe comme prévu et, dans son périple, il va découvrir que le projet des gens de la haute n’est ni plus ni moins que de détruire Deponia. Ce n’est pas que ça le touche franchement, mais il se dit qu’il pourrait peut-être se servir de ça pour impressionner Goal, une jeune femme qu’il a fait tomber sur sa planète alors qu’elle rejoignait Elyseum, et se la taper. Dans ce but, il va donc fonder un mouvement de Résistance.
Goodbye Deponia reprend exactement là où
Chaos on Deponia se terminait, à savoir par nos compères montés à bord d’un bateau en direction d’Elyseum, Goal seulement dotée de deux parties de sa personnalité, la dernière étant restée dans les mains de son ex-fiancé et accessoirement grand méchant de l’histoire et sosie diabolique de Rufus, Cletus.
Somewhere, over the trashes…
Pour ce dernier épisode,
Daedalic Entertainment n’a pas changé d’un iota ce qui a fait le succès des deux autres opus, à commencer par cette patte graphique spécifique. Les environnements, toujours dessinés à la main, sont très colorés et vraiment jolis en plus d’être variés, nos héros visitant pas mal d’endroits déjà vus ou non. Les personnages sont tous plus loufoques les uns que les autres et très hauts en couleurs (avec notamment un "fan" de Rufus). Les musiques sont bien trop discrètes pour être pleinement appréciées et les dialogues (en anglais) sont très réussis. On pourrait en revanche regretter la synchronisation labiale parfois à la ramasse, les nombreuses coquilles dans les sous-titres français et les animations souvent très rigides, même si cela fait fortement penser aux point’n’click d’antan.
Les dialogues sont toujours aussi savoureux puisque totalement perchés et bourrés d’humour : il y en a même dès le début, lors d’un petit tutoriel absolument hilarant. Certains risquent en revanche de ne pas forcément apprécier toutes les blagues présentes dans ce
Goodbye Deponia, quelques-unes ne volant clairement pas très haut et n’étant donc parfois pas du meilleur goût. Elles ont au moins le mérite de s’imbriquer totalement dans l’histoire, tout aussi délirante. Le scénario progresse d’ailleurs bien plus que dans le second opus, qui stagnait un peu, pour conclure en beauté cette trilogie, même si les premières heures de jeu restent un peu poussives, le tout mettant un petit moment à se mettre en place. S’il n’est pas obligatoire d’avoir terminé
Deponia et
Chaos on Deponia pour faire ce soft, c’est tout de même fort dommage, les clins d’œil et autres allusions étant très nombreux. Ça serait con de passer à côté.
So long, my friend
Il est bien connu que les point’n’click reposent sur deux choses : leur histoire et leurs énigmes. Puisque nous avons rapidement évoqué le scénario en évitant tout spoil, attardons-nous maintenant sur les casse-têtes. Fidèles à l’univers qu’ils ont créé, les teutons de
Daedalic Entertainment remettent le couvert en proposant des énigmes toutes plus tordues les unes que les autres, comme à la digne époque des
LucasArts où les joueurs, après avoir tourné pendant de (très) longues minutes pour trouver une solution au problème, tentaient d’assembler tout et n’importe quoi (il y aurait bien un moment où ça marcherait, nom de Zeus !). Le niveau reste ici assez élevé, mais pas de quoi bloquer pendant trop longtemps, mis à part deux ou trois passages vraiment trop tordus.
D’autant plus que dans cet épisode il ne faut pas seulement faire avec un, mais bien trois Rufus, chacun se trouvant dans un environnement différent. S’il est heureusement possible les trois quarts du temps de leur permettre de s’échanger leur inventaire, il arrive parfois que cela ne soit pas possible, provoquant une certaine frustration sachant que cette restriction n’est pas forcément très claire. Les néophytes risquent de ce fait d’être très vite perdus, même s’il est possible de faire apparaitre tous les éléments cliquables d’un tableau. Pour réussir, il n’y a pas vraiment de secret : être aussi fou que les développeurs pour imaginer des combinaisons semblant dans un premier temps vraiment illogiques mais qui ne le sont en fait pas tant que ça lorsqu’on les analyse de plus près. Heureusement, quelques minis-jeux viennent de temps à autre détendre l’atmosphère. Parce que bon, hein, voilà.