Test : Outlast - PC

Outlast - PC

Outlast - PC

Genre : Survival-horror

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Où sont les survival-horror ? Une question qui hante beaucoup de joueurs et dont la réponse sera indéniablement : chez les développeurs indépendants. Alors que les Resident Evil et autres Dead Space se tournent vers l’action, il y a peu d’alternatives pour avoir des frissons vidéoludiques en attendant un certain The Evil Within. Outlast s’inscrit dans cette mouvance. Le jeu du studio Red Barrels veut indéniablement nous foutre les chocottes. La question est : y arrive-t-il vraiment ?

Test effectué à partir d'une version PS4

Outlast vous met donc dans la peau du journaliste Miles Upshur. Il a entendu parler de l’asile de Mount Massive où il se passerait des expériences pas très catholiques (ni très orthodoxes cela dit). Il décide d’y aller tout seul un soir. Bref, le monsieur a déjà le syndrome du personnage de film d’horreur : il fait les choix les plus improbables et les moins logiques possibles alors que tout l’incite à faire le contraire. Il se retrouve devant un immense bâtiment glauque au milieu d’une forêt, que fait-il donc ? Il s’enfonce bêtement dans la bâtisse. Le seul moment où il se dira de faire demi-tour sera le moment où il ne pourra plus faire demi-tour. Bref, Outlast ne brille pas par son scénario au début et cela continue par la suite avec un enchainement de clichés inhérents au genre (expériences louches, laboratoire souterrains…). Cela dit, comme on est des assoiffés de peur vidéoludique, on se lance quand même allégrement dans cette sombre aventure.

Y’a une bonne ambiance ici !

L’histoire a beau être complétement cliché, on se laisse happer par l’ambiance du jeu (d’autant plus que le jeu est à la première personne). Les développeurs ont indéniablement soigné cet aspect du jeu. L’asile est bien glauque et le jeu alterne les endroits (relativement) éclairés et les couloirs sombres et flippants. De plus, les murs sont recouverts de sang, des cadavres jonchent le sol et certains patients de l’asile errent dans les couloirs tels des fantômes. On ne parle pas des multiples inscriptions étranges sur les murs et des documents à retrouver un peu partout qui nous en apprennent plus sur les expériences bizarres et moralement discutables qui ont été menées ici. De plus, les graphismes sont vraiment beaux pour un jeu indé en téléchargement. Tout cela nous met déjà bien les chocottes mais ce ne serait rien sans le travail sur les bruitages qui finit de nous faire frissonner à chaque pas du héros. Que ce soient des cris au loin, le plancher qui grince sous nos pas ou l’orage dehors, on ne peut que frissonner devant son écran. A cela s’ajoute une musique ambiante qui ne fait qu’aggraver la situation.

Le Projet Mount Massive

Malheureusement, le frisson est un peu gâché par des ficelles de gameplay un peu trop évidentes (à la manière de celles de la narration). Outlast propose pourtant de bonnes idées. La première est de se baser sur les films de found footage (comme Paranormal Activity ou Le Projet Blair Witch). Le journaliste dispose d’une caméra pour deux choses : filmer les évènements afin de prendre des notes dans son carnet et enclencher le mode infrarouge pour voir dans le noir. Le jeu propose en effet de nombreuses phases complètement plongées dans les ténèbres où il faut enclencher le mode en question. Cela rajoute indéniablement une certaine tension à l’ambiance générale. De plus, pour fonctionner ce mode a besoin de piles qu’il faut trouver un peu partout. Il faut avouer que l’on n’a pas été stressé à ce niveau-là car on a une tendance à fouiller partout mais la peur est malgré tout là.

Des infiltrations gênantes

L’autre bonne idée (qui s’avère moins bonne sur la durée) : des phases (qui se rapprochent de l’infiltration) où il faut éviter certains patients de l’asile car ils ne sont pas tous léthargiques et que notre journaliste n’est pas un soldat américain testostéroné. Il faut généralement remplir des objectifs (i-e appuyer sur des boutons ou des leviers) pour progresser dans ses phases tout en évitant les méchants messieurs. S’ils vous repèrent, vous devez courir et vous cacher sous un lit ou dans un casier jusqu’à ce qu’ils s’en aillent. Le problème, c’est que ces phases se ressemblent toutes (sauf au niveau du design des lieux bien sûr), ce qui fait que ces séquences sont bien moins flippantes vers la fin vu que l’ont connaît les mécaniques. Malheureusement, cela entache l’effet flippant du jeu en général même si on a toujours bien la chair de poule lors des phases d’exploration pures. De plus, dans les modes de difficultés supérieurs (vraiment durs), les ennemis sont plus réactifs et on répète ces séquences ad nauseam, ce qui ne fait que les rendre plus banales. Enfin, on notera, pour les fans de chrono, que le jeu se finit en 6 heures, ce qui peut paraître un peu léger pour un jeu indé à 18,99 euros, d’autant plus que le jeu n’a pas vraiment de rejouabilité.
Outlast ne convainc pas totalement. L’ambiance est indéniablement délétère et flippante à souhait que ce soit par le design de l’asile ou le travail sur le son. De plus, le jeu se base sur deux bonnes idées : l’utilisation de la caméra pour voir dans le noir et les phases où il faut remplir des objectifs tout en évitant les patients fous. Malheureusement, la deuxième idée n’est pas si bonne que ça puisqu’elle ne se renouvelle pas sur la durée et gâche un peu l’ambiance générale du jeu puisque la peur se base, bien évidemment, sur l’inconnu. De plus, le scénario peu intéressant et très prévisible n’arrange pas les choses à ce niveau-là. Quoiqu’il en soit, les amateurs de survival-horror devraient pouvoir trouver ici un petit encas sympathique à se mettre sous la dent.
11 mars 2014 à 09h44

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Points positifs

  • Ambiance flippante à souhait
  • Deux bonnes idées de gameplay : la caméra et les phases où il faut se cacher...
  • Musique et travail sur le son magnifiques (ou horribles c'est selon)

Points négatifs

  • Scénario cliché
  • ... mais les phases de cache-cache se répètent trop...
  • ... et on voit les ficelles du gameplay du jeu
  • Un peu court (6 heures)
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