Une fois n’est pas coutume, c’est un héros attendant sa pendaison que l’on retrouve en début de partie. L’homme ou la femme – en fonction du choix du joueur – est en effet accusé d’avoir tué une amie haut placée. Si le personnage principal a beau clamer son innocence, accusant un loup, aucune trace de griffures ou de morsures n’ont été retrouvées sur le corps de la défunte Eléanor. Ses geôliers ont beau lui poser des questions sur cet assassinat, le héros a totalement oublié ce qu’il s’est passé, et commence donc à douter de sa culpabilité… Heureusement, il n’est pas tout seul dans sa prison et un nain, nommé Naurim, va venir à sa rescousse pour le faire sortir de sa cellule. Les deux nouveaux complices vont également faire la connaissance de Zurbaran, un mage beau parleur. Au fil de l’aventure, d’autres compagnons rejoindront la fine équipe, chacun doté de ses propres capacités et pouvoirs. Le background est forcément assez sombre et glauque puisque se situant dans
l’Oeil Noir, et les « héros » ne sont en fait pas les sauveurs de l’humanité mais les pires pourritures que l’on peut trouver. Une base agréable pour un genre qui propose la plupart du temps des héros choupinets n’ayant rien à se reprocher. Espérons juste que le tout sera exploité correctement.
Back to black
Mais avant tout, il s’agit de se choisir son personnage et de le personnaliser. A ce niveau-là, c’est assez sommaire : homme ou femme, trois ou quatre visages différents et seulement trois classes : guerrier, mage ou chasseur. La customisation est toutefois plus poussée dans le jeu, avec des armes et pièces d’équipements qui apparaissent en temps réel sur le personnage ainsi que des points de compétences à distribuer comme bon nous semble. Un aspect RPG à l’ancienne, donc. En revanche, il ne faudra pas compter sur l’exploration, celle-ci étant inexistante.
Blackguards ne permet en effet que de se rendre dans des villages en plan fixe proposant boutiques (forgeron, guérisseuse, etc) et auberges, ainsi que dans des arènes de combat, qu’elles fassent partie de l’histoire principale ou de quêtes annexes. Le joueur alterne donc entre shopping, dialogues et combats. Les discussions avec les autres membres de l’équipe sont d’ailleurs très importantes car elles permettent de renforcer les liens qui unissent tous ces combattants, sachant que si l’un d’entre eux n’est pas assez proche de vous – ou si vous refusez de faire l’une de ses quêtes annexes - il risque de ne vouloir en faire qu’à sa tête durant les batailles.

Une feature à ne pas oublier donc, puisque les affrontements sont le cœur du jeu. Ces derniers se déroulent au tour par tour, dans des arènes divisées en cases hexagonales. Chaque personnage dispose d’une palette de mouvements, allant de l’attaque de base en passant par l’utilisation d’objets ou seulement le déplacement, le tout étant choisi via une roue apparaissant sur le personnage. Experts en énigmes oblige, les teutons de
Daedalic n’ont pas oublié d’inclure dans ces maps des éléments avec lesquels il est possible d’interagir pour prendre l’avantage sur les ennemis : ouvrir des portes de cellules pour recruter des prisonniers, couper la corde d’un chandelier pour le faire tomber sur un soldat, pousser des caisses afin de former un mur protecteur… Autant d’éléments qui permettent au joueur de recommencer plusieurs fois la même carte en choisissant à chaque fois une tactique différente. Évidemment, les ennemis aussi peuvent utiliser tous ces éléments : il s’agit donc de s’en occuper avant eux. En dehors de cela, les affrontements se déroulent de manière ultra classique et sans réelle surprise pour les connaisseurs, bien qu’ils soient à notre goût un poil lents au niveau des déplacements.
Black Betty
Au niveau des regrets, on peut également noter une lisibilité parfois pas terrible, à savoir quand le joueur a le malheur de placer ses personnages les uns à côté des autres : avec cette configuration, les ennemis choisissent d’encercler tout ce beau monde et il devient donc difficile à ce moment de correctement choisir l’adversaire que l’on veut cibler. Le soft n’étant pas encore terminé, on peut également noter quelques soucis dans l’équilibrage des classes (le guerrier est par exemple très puissant, le mage meurt rapidement, etc). L’I.A. étant plutôt agressive, cela peut poser quelques problèmes, d’autant plus que les armures ne permettent pas franchement de se protéger plus efficacement (il est par exemple inutile de donner un bouclier à quelqu’un d’autre qu’un guerrier, les autres classes n’ayant pas l’idée de se protéger avec). Quelques bugs sont également de la partie à l’heure actuelle, mais ces derniers sont assez légers et devraient être corrigés d’ici à la sortie du titre, prévue à l’heure actuelle pour fin janvier. On rencontre par exemple parfois des problèmes de doublages, avec par exemple quelques lignes de dialogue non traduites. Rien de bien méchant non plus. Enfin, le studio étant habitué aux environnements en 2D, la 3D de ce jeu laisse encore un peu à désirer : espérons donc que les graphismes seront encore travaillés, même s’ils sont tout de même corrects. En ce qui concerne l’ambiance sonore, rien à redire : les musiques correspondent aux évènements et les doublages et bruitages sont convaincants.
