Test : Borderlands : The Pre-Sequel - PC

Borderlands : The Pre-Sequel - PC
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Alors que l’on pouvait s’attendre à un Borderlands numéro 3, les petits gars de Gearbox Software ont, en début d’année, annoncé à notre grande surprise The Pre-Sequel !, un véritable spin-off pour combler le large parc de PS3 et Xbox 360. Une façon de terminer l’ancienne génération de consoles en beauté ?

Test effectué à partir d'une version PS3

Comme son nom l’indique, The Pre-Sequel ! se situe après le premier opus et avant le deuxième. En revanche, comme son nom ne l’indique pas du tout, on peut contrôler le robot fou Clap-Trap, écraser des ennemis avec ses fesses, manier des armes lasers, avoir un fusil à pompe qui t’insulte et le tout sur la Lune de Pandore. Si nous étions amateurs de Booba, nous aurions conclu cette phrase par « OKLM » pour faire un clin d’œil à la société actuelle et embrayer sur une psychanalyse portant sur la décence des statuts Facebook, Twitter et Snapchat des jeunes français, mais nous avons préféré nous concentrer sur le fait de tuer un type avec son cul dans un jeu vidéo.

« Je comprends rien, je croyais qu’Helios s’était fait décapiter par Kratos moi » - Un testeur anonyme

Hormis cet intertitre d’un humour honteux, il faut savoir qu’Elpis est la Lune de Pandore. Pandore, c’est la planète où se situaient les aventures de deux premiers Borderlands. Elpis, c’est là où se place l’aventure de The Pre-Sequel !. Et une lune, comme vous vous en doutez, c’est une pauvre connasse qui s’est moqué de Nicolas Sirkis dans une chanson phare d’Indochine. Bref, cet entre-deux qu’est The Pre-Sequel ! nous narre les histoires de quatre nouveaux Chasseurs de l’Arche, dont la mission est tout simplement d’aider le Beau Jack, antagoniste principal du deuxième épisode de la série et qui a ici engagé les quatre gugus pour récupérer le contrôle du satellite de Pandore, et sa station spatiale Helios d’un sauvage clan pour « sauver le monde des méchants et devenir un héros ».

D’un simple point du vue scénaristique, il faut dire que ce spin-off est plutôt satisfaisant. Certaines zones d’ombre du dernier jeu sont éclaircies, le personnage de Jack est bien travaillé et, même si la narration et les rebondissements ne sont clairement pas les points forts d’un Borderlands, ils s’avèrent très satisfaisants. Le jeu trouvera surtout sa richesse dans l’écriture de ses dialogues, toujours fendards, desservis à grands coups de répliques légendaires et d’insultes hardcores de la part des nombreux personnages qui se sont joints au casting. On retrouvera alors certaines têtes connues, comme Roland, Lilith ou encore Sir Hamerlock et de nouveaux individus délirants que l’on vous laisse découvrir. L’ensemble est surtout représenté par une VF d’excellente qualité, où les voix sont réellement singulières (le Beau Jack est terrible) quand elles ne sont pas volontairement clichés. Bref, on prend allégrement son pied.

« Fourre-moi ! Fourre-moiiiii ! » - Votre fusil à pompe qui demande à être rechargé

Le changement de cadre a le mérite de réellement changer la donne du level-design. Etant donné la faible attraction terrestre qui y règne, votre personnage peut désormais faire des bonds d’une dizaine de mètres et rejoindre des points que l’on aurait pensé inatteignables. Grâce à certaines touches en plein saut, il est possible de faire usage de son réservoir d’oxygène pour se propulser vers le haut, l’avant ou l’arrière ou bien d’écraser le sol avec son fessier, créant ainsi une onde de choc plus ou moins puissante selon le type de réservoir choisi. Car oui, cette fameuse réserve d’air n’est pas à négliger : sur Elpis, il n’y a pas d’air ! Il faut donc jauger ses « dépenses » en oxygène sous peine de se retrouver en rade et imiter Sandra Bullock. Pour ce faire, de nombreuses zones, naturelles ou artisanales, sont disposées sur la map pour recharger ses poumons et repartir à l’aventure. Une mécanique intéressante, qui ne chamboule au final pas grand-chose mais qui a le mérite de varier le gameplay.

Cependant, il est important de préciser que ce rouage ne concerne pas Clap-Trap. Comme vous le savez peut-être, le fameux petit robot de la série est désormais jouable parmi les trois autres personnages, et étant donné son organisme métallique, il est le seul à ne pas respirer. En revanche, celui-ci pâtit de sa petite taille et de ses mouvements de caméra à bascules, ce qui devient vite appréhendable et au final, plutôt rigolo. Clap-trap dispose également d’une compétence spéciale de folie baptisée Chasseur_de_l_Arche.exe, dont la particularité et d’être… aléatoire. Le pitch, c’est que ce « programme » est sensé analyser la situation et vous fournir le bonus le plus adéquat, ce qui est évidemment un énorme troll de la part des développeurs puisqu’il est autant possible de se retrouver dans un canard rebondissant face à un boss, qu’avec un double de vous qui danse la salsa en faisant le kamikaze en pleine baston. Un gros délire vraiment délicieux, que l’on peine à retrouver chez les autres personnages : Athena est une gladiatrice au bouclier volant à la Captain America, Willhem un énorme bourrin spécialiste en drône et Nisha une cow-girl qui manie les revolvers à la perfection. Une team dont les membres se complètent malgré tout et, une fois n’est pas coutume pour un Borderlands : JOUEZ EN COOP, locale ou online, si vous voulez réellement profiter de l’aventure !

« Je suis programmé pour danseeeeer ! Chunk, chunk, chunk, tchakakaka, tss, tss » - Clap-Trap dans ses délires quotidiens

Si l’architecture des niveaux varie plutôt, il faut bien avouer que les décors ont aussi de quoi dépayser. Bien souvent, la direction artistique est sublime et nous met face à des panoramas spatiaux d’une pure beauté, du paysage glacé au ciel étoilé. Un joli cache-misère malgré tout, puisque le jeu commence à accuser les limites déjà abordées dans Borderlands 2 : des animations raides, des murs invisibles et des textures plutôt pauvres, masquées par un cel-shading et des décors vraiment réussis. Pour les parcourir, deux véhicules sont disponibles : le traditionnel buggy, relooké pour l’occasion, et une moto planante avec laquelle il est possible de se surélever dans les airs pour esquiver un obstacle, et de retomber violemment pour exploser la tronche d’un mec. Au rayon des nouveautés également, les armes lasers, aux effets très Star Trekiens, et les dégâts élémentaires de glace (qui remplacent les dégâts de slag du deuxième jeu) où il est alors possible de geler et d’exploser les ennemis. Ennemis, d’ailleurs, bien trop peu variés.

Les quêtes, quant à elles, s’avèrent savoureuses. Très nombreuses, elles varient au fil du temps pour nous proposer des objectifs de plus en plus farfelus, sous un humour que seuls les développeurs de Gearbox savent faire. Peu à peu, on monte en levels, on personnalise son personnage sous tous les angles et la course aux armements fous est lancée pendant des dizaines d’heures : du pur Borderlands, addictif et plaisant en multijoueur avant tout. Vivement un vrai numéro trois sur new-gen bardé de nouveautés !
Borderlands : The Pre-Sequel ! est un peu un opus à part dans le sens ou les nouveautés sont assez minimes. Même IA, même moteur, même HUD : s’il se renouvelle avec quelques particularités de gameplay intéressantes et de forts jolis décors, il n’en reste pas moins un épisode dans la pure lignée des deux précédents. Cependant, son scénario mieux construit qu’à l’habitude, son humour, son charme uniques font de lui une œuvre défoulante et jubilatoire que l’on aurait du mal à ne pas conseiller. Un bon casse-croûte en attendant un réel troisième Borderlands !
29 octobre 2014 à 11h42

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Points positifs

  • Une ambiance exquise
  • Belle direction artistique
  • Long, très très long
  • Quelques ajouts de gameplay sympas
  • Clap-trap
  • Une histoire mieux travaillée

Points négatifs

  • Globalement, plutôt un épisode 2.1
  • Quelques faiblesses techniques évidentes
  • Bestiaire trop peu varié !
  • Les autres personnages plutôt classiques
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