Test : Doom 3 - PC

Doom 3 - PC
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Après 10 ans d'attente, Doom 3 débarque enfin sur nos écrans ! En développement depuis 4 ans, ID Software a tout mis en oeuvre pour vous faire pleurer devant votre PC flambant neuf et... vous faire sursauter ! Pari réussi ? Pas si sûr...
A l'origine, le premier Doom est sorti en 93, en tant que shareware. Le titre est une évolution logique de Wolfenstein 3D, le premier first person shooter de l'histoire du jeu vidéo. Le principe était tout bête : trouver des clés cachées dans un labyrinthe, trouver la sortie et tuer tous les monstres que vous trouvez sur votre passage. Doté d'un charisme et d'une réalisation hors-pair pour l'époque, le succès fut immédiat et ID Software s'est alors mis à en faire un vrai jeu, puis à sortir Doom 2, un an plus tard. Toutes les ficelles du premier épisode sont retrouvées ici : mêmes graphismes et même concept. Une arme a été ajoutée (un fusil à canon scié) et quelques nouveaux monstres viennent remplir ce fameux bestiaire.
Ensuite, ID Software a laissé reposer la licence -hormis un épisode supplémentaire et quelques bonus- pour s'atteler à son Quake. Mais en 2000, un projet visant à créer un remake de Doom, avec les technologies modernes, a été lancé par ID Software. Maintes fois repoussé pour cause de développement difficile, le titre mit quatre ans à sortir. Et c'est, bien sûr, le jeu que vous avez sous les yeux. Tadaddaaaam *musique de générique d'introduction*

Mars Attack

Doom 3 vous met dans la peau d'un marine, sur Mars. Tout aurait pu aller pépère et vous auriez préféré glander, sur la planète rouge, à siroter des Robo Cola et à mater le Tiercé toute la journée. Mais seulement voilà ! Des créatures venues de l'enfer devaient vachement s'ennuyer (on aimerait tous pouvoir mater le Tiercé toute la journée) et ont alors décidé de venir vous casser les pieds, à vous et à vos collègues. Grâce à votre talent incroyable, vous êtes un des seuls survivants. Dirigé par votre chef (un dur à cuire, apparemment), vous seul pouvez sauver l'humanité...

Le synopsis de Doom 3, tout comme la façon dont est dirigé le jeu à ses débuts, rappelle fortement Half-Life. En effet, vous incarnez le marine dès son arrivée dans la base. Etant muet (les doubleurs, ça coûte cher), vous ne pourrez qu'écouter les conversations, ou entendre les bobards et les vannes lancées par le personnel de la base : "salut ! Tu veux pas prendre un p'tit apéro ce soir ?". Dans la base, vous pourrez aller aux chiottes, jouer à une console de jeux vidéo, mater la télé... sans oublier l'inévitable armure spéciale, obligatoire avant de partir au combat !
La seule différence par rapport à Half-Life, c'est le relatif manque d'interactivité avec le décor : impossible d'utiliser un distributeur de canettes, par exemple. Et ne comptez pas écraser des cafards dans les chiottes...

Moi vois, moi tue

Le principe du jeu se veut ultra basique : vous errez dans des couloirs, vous devrez tuer des monstres et chercher des pass (équivalent des clés dans Doom 1 et 2) qui permettront d'ouvrir de nouvelles portes. Et ainsi de suite jusqu'à la fin du "niveau".
Parfaitement conscients que la recette ne marcherait plus en 2004, les petits gars d'ID Sodtware ont remis le concept au goût du jour. Ainsi, les niveaux ont une suite logique entre eux et histoire d'étoffer le scénario, vous ramasserez sur certains cadavres et certains bureaux des informations concernant la victime en question. Ces informations sont collectées dans un PDA que vous pourrez consulter à tout moment, sous forme d'emails et de vidéos. Attention : s'il est possible de finir le jeu sans lire le PDA, ce serait tout de même dommage de passer à côté : ils vous apprennent notamment comment des tronçonneuses sont arrivées sur Mars, comment ouvrir certains placards fermés à clé...

Les monstres, quant à eux, sont bien souvent des répliques de ceux que l'on a pu voir dans les autres opus de la série, mis à part quelques nouveaux : notamment des squelettes et des mini-araignées. Par contre, ne comptez pas adopter une technique d'infiltration redoutable, ou bien de faire équipe avec un autre soldat : tout ce que vous verrez bouger à l'écran doit être tué (ou presque).
Côté arsenal, vous retrouverez également tout ce qui a fait le charme de Doom : de la tronçonneuse au BFG 9000, en passant par le shotgun, la machine gun, le fusil plasma, l'incontournable lance-roquettes et le ridicule flingue, rien n'est oublié ! Ils ont même pensé à rajouter une vraie mitraillette, mais un peu faiblichonne sur les bords, dommage...

Doomination totale

Quand on s'essaie à Doom 3, on se rend rapidement compte de la difficulté à abattre les monstres, et de la rareté des munitions. En effet, au lieu de tout miser sur du bourrinage pur et dur, ID Software a rajouté un peu de finesse dans ce monde de brutes : les monstres sont devenus beaucoup plus costauds, les armes sont beaucoup plus faibles et rares. En contrepartie, on diminue le nombre de monstres, on crée de jolis scripts pour mettre en scène leur arrivée et on tente de faire flipper le joueur.
Par exemple, si vous avez affaire avec un gros monstre plein de dents et qui pue de la g... pour la première fois, vous verrez une petite cinématique avec la grosse bébête en question, en train de se mouvoir dans toute sa splendeur. Il se peut ensuite que vous voyiez le monstre en train de défoncer progressivement la porte qui vous protège, puis bondir sur vous. Il se peut aussi que certains cadavres bourrés de cicatrices se réveillent brusquement, ou qu'un monstre farceur vous attaque dans le dos, au moment où vous y attendez le moins.

Toutes ces ficelles contribuent à rendre le jeu moins bourrin et davantage orienté Survival Horror. Mais c'est là que rentre en compte le grand débat qui oppose deux camps, au fil des forums du net : ceux qui apprécient cette évolution, et ceux qui auraient préféré un jeu très bourrin. Mais j'éviterai de donner mon point de vue sur la question, mon objectif étant de vous faire prendre conscience de ce qu'est réellement Doom 3, par rapport à tout ce que l'on en dit un peu partout.
Tout ce que l'on peut constater, c'est que ce manque de monstres est lié au fait que le moteur 3D pomperait bien trop de ressources.

Doom 3, c'est moche

Doom 3 était attendu au tournant pour son moteur graphique, dont John Carmack a bien pris soin de nous rappeler qu'il terrasserait tout sur son passage.
Alors, oui, c'est sûr, je peux l'affirmer : Doom 3 est le plus beau jeu jamais sorti, toutes plate-formes confondues. Par contre, l'écart n'est pas si énorme que ça avec des joyaux tels que Painkiller et Far Cry, notamment à cause de quelques tares. Mais ces conséquences sont une suite logique des choix faits par ID Software : à vouloir rajouter d'innombrables éclairages ultra-réalistes et des ombres portées à en tomber par-terre, il fallait bien faire un sacrifice.
La première tare vient du fait que les personnages parfois mal modélisés : on peut en effet déceler un axe de symétrie disgrâcieux sur certains d'entre eux. De plus, nombre d'objets ne sont pas assez polygonés et nous font vaguement penser à Half-Life. Bien sûr, je chipote, mais il est dommage de se rendre compte qu'une canette ne comporte pas plus d'une dizaine de polygones...
L'autre grosse tare est bien sûr la luminosité très faible : à moins de massacrer les couleurs à coup de gamma, il est difficile de pouvoir admirer la modélisation des niveaux dans toute sa splendeur. La lampe torche devrait à peine vous permettre de ne pas louper quelques munitions ou de repérer un zombie qui traînait par-là, mais on y reviendra plus loin.
Enfin, la dernière lacune est sans conteste le manque d'environnements : à part un niveau un peu spécial et quelques sorties à la surface de la planète, d'une durée de quelques poignées de secondes, vous resterez tout le temps dans votre base, à chercher des monstres. C'est vraiment très très dommage et à mon sens, cela nuit la créativité artistique et surtout la cohérence face à Doom 2 : en effet, dans ce dernier, il existait des niveaux entiers se passant à l'extérieur...

Doom 3, c'est beau

Mais en fermant les yeux sur ces quelques détails, force est d'admettre que le jeu est de toute beauté : les textes sont d'une finesse encore jamais atteinte jusque là. Si bien que les développeurs se sont permis de ne pas rajouter d'écrans spéciaux lorsque vous devrez manipuler un ordinateur : vous verrez un curseur de la souris apparaître sur l'écran en question et vous choisirez l'action à faire, directement sur l'écran en 3D ! Ca calme.
Cette précision se retrouve également au niveau des effets spéciaux bluffants et des animations à couper le souffle : il suffit de voir le premier imp que vous rencontrerez pour vous en rendre compte...

Côté configuration, en revanche, comptez sur un Athlon 2800, avec 1 Go de RAM Dualchannel et une GeForce FX 5900 pour pouvoir exploiter pleinement le titre, c'est-à-dire en 1024x768 détails élevés, voire plus. Il est important de noter que le moteur d'ID Software tourne bien mieux sur les cartes graphiques nVidia. Véritable nécessité technique ou simple argument marketing ? Je ne débattrai pas là-dessus. Notez aussi que le giga de RAM n'est uniquement nécessaire pour faire tourner le jeu en détails Elevés ou Ultra élevés : en mode moyen, 768 Mo de RAM vous permettront de ne jamais avoir d'à-coups.
Sur une machine plus modeste, vous devrez vous rabattre très rapidement vers le niveau de détails Moyen, qui offre des graphismes déjà fantastiques (les illustrations qui accompagnent ce test ont été capturées en niveau de détail Moyen, justement).
Par contre, si vous avez un processeur de moins de 2 GHz, moins de 512 Mo de RAM et que vous avez une carte graphique "bas de gamme", genre GeForce FX 5200 ou Radeon 9200, passez votre chemin et changez de PC !
Enfin, je précise que Doom 3 est à l'origine incompatible avec Windows 98 et Windows Me. Pour les malheureux possesseurs de ces OS, deux solutions : soit vous passez à un OS plus récent, soit vous dénichez le patch permettant de faire tourner le jeu sous 98/Me (patch officieux, attention !).

Tip tap tip tap... C'est toi chérie ? Aaaaaaah !

Doom 3 sans son ambiance sonore, c'est comme une Smirnoff Ice sans vodka. La restitution sonore est très réussie, surtout avec un son surround qui vous permettra de localiser chaque pas avec précision.
A l'instar des deux premiers Doom, chaque monstre émet un bruit caractéristique (un cri strident pour les Imps, un souffle pour les zombies, un bruit de talkie walkie pour les marines, un prout pour Bush...), ce qui vous aidera à connaître les prochains adversaires à affronter sans même les rencontrer.
La qualité des bruitages se retrouve aussi dans les environnements : vous entendrez des bruits étranges dans des barils, des bruits de pas, etc.
Enfin, il est important de noter que certains bruitages viennent tout droit des précédents jeux ID Software : Quake 3 pour les medikits, notamment, ainsi que certains cris de monstres venant de Doom, en version améliorée.

Enfin, je toucherai quelques mots sur la localisation française. C'est bon ? Vous êtes prêts ? NUUULLLLEEEE AAAA CHIEEEEEEEEEEER !!!! *Vite ! Attrapez Tomate ! Il devient fou ! Sortez la camisole !*

Comme c'est Doomage !

Côté multijoueur, ça fait PEUR. Autant ID Software nous avait habitués à sortir de grandes productions : Quake 3 Arena, Quake 3 Team Arena, Quake 3 machin heu... Autant là, ça fait mal. Pour être fidèle au Doom original, les développeurs ont opté pour un mode multijoueur à quatre joueurs simultanément. Et sur cinq maps. Avec deux principaux modes : équipe et chacun pour sa peau. Ah oui, ça fait mal... Et encore, j'aurais pu vous parler de l'incroyable ping qui hante les serveurs, les bugs que j'ai rencontrés...
Fort heureusement, la mise est à peu près sauvée grâce à l'arrivée des mods, qui devraient finalement corriger quelques-unes de ces tares : un mod permet de dépasser ce nombre ridicule de joueurs, et un autre offrant la possibilité de jouer en coopératif, entre autres.

L'autre grosse lacune de Doom 3 est la répétivi.. la répépéti... hum bref : le fait que les actions soient toujours les mêmes. On entre dans une pièce, la lumière s'éteint. On sort la torche, on trouve un monstre (on admire les bourrelets de l'ogre, au passage). On range sa torche, on prend son arme, on vise, on tire, on tue. On repère un second monstre, on tue. Idem pour le troisième. Ensuite la lumière se rallume, on trouve le pass, on lit les mails, on ouvre la porte et on rentre dans une nouvelle pièce. Etant donné que les décors sont toujours les mêmes d'un niveau à l'autre, le sentiment de lassitude peut très vite s'installer. D'autant plus qu'il est impossible de tirer en utilisant cette foutue torche, mais le problème a été résolu grâce à un mod judicieusement appelé "scotch", disponible sur le site www.gamershell.com. Personnellement, je ne vous conseille pas de l'utiliser, ce serait rompre avec la tendance Survival Horror de ce nouveau Doom, mais ça ne regarde que vous...
Difficile de donner un avis clair et précis à propos de Doom 3. Je donne une note parce que je suis obligé de le faire, et elle est complètement subjective. Personnellement, je suis un fana d'action, j'aime Painkiller et j'aime dégommer des zombies à tout va. Et j'ai une enfance malheureuse. Et mon père me forçait à porter des habits de fille quand j'étais jeune.
Plus sérieusement, si vous aimez les jeux d'action plutôt rythmés, que vous aimez les Survival Horror (et que par conséquent vous préférez sursauter plutôt que dégommer 30 monstres dans la même pièce), ET que vous avez un gros PC, alors Doom 3 est pour vous.
Par contre, si vous préférez tuer le plus de monstres possible à la seconde, ne pas vous prendre la tête à chercher ce maudit pass, ou que le mode multijoueur est important à vos yeux, évitez Doom 3 ! Préférez y jouer chez un pote et tournez-vous vers des titres plus musclés tels que Painkiller ou Tournament 2004.
Mais ce qui me semble incontournable, c'est que vous sachiez que Doom 3 aurait été mieux s'il ne s'était pas appelé Doom...
20 août 2004 à 22h33

Par

Points positifs

  • Graphismes
  • Ambiance sonore
  • Côté Survival Horror
  • Le plaisir de retrouver les monstres et les armes de Doom
  • Easter Eggs sympas

Points négatifs

  • Mode multijoueur bouseux
  • Quelques bugs
  • Modélisation pas toujours top
  • Pas assez d'environnements
  • Trop répétitif
  • Pas assez bourrin
  • Nécessite une machine surpuissante

Gribouillé par...

Monsieur Tomate

Monsieur Tomate

Grand gourou

Depuis la fondation de GameHope en septembre 1999 sous le nom de HardGamers, le taulier du coin n'a cessé d'abuser de son fouet pour faire régner la terreur parmi son équipe. Ingénieur en informatique le jour, tyran impitoyable sur GameHope la nuit, on ne l'arrête jamais et gare à vos fesses si vous vous trouvez au travers de sa route lorsqu'il a en tête un énième plan diabolique, vous risqueriez de boîter le lendemain...
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