Le jeu indé tente des mélanges improbables. Faire se croiser le puzzle-game et le rogue-like peut paraître saugrenu car un puzzle pensé au hasard ça n’a aucun intérêt. Cependant,
Spry Fox n’a peur de rien et propose
Road Not Taken qui mixe les deux genres avec une certaine réussite qui n’est cependant pas complète. Quoiqu’il en soit, dans ce jeu vous arrivez dans un village armé d’un bâton magique. Vous êtes alors engagé en tant que Forestier qui doit, chaque hiver, partir dans la forêt sauver les enfants qui s’y sont aventurés et perdus. Il faudra faire ainsi pendant quinze ans afin d’atteindre la retraite. Pour cela, vous avez un bâton magique qui permet de soulever les objets et les êtres vivants et qui est au centre du gameplay du jeu.
J’étais sur la route toute la sainte journée
En effet, les enfants étant tétanisés de peur, il faut les déplacer avec son bâton. Cependant, quand vous vous déplacez avec un objet ou un être soulevé par le bâton vous perdez de l’énergie. C’est là que le bâton est pratique puisque qu’il permet de projeter droit devant vous ce que vous venez de mettre en lévitation, ce qui évite de perdre de l’énergie. Il faudra donc jeter les enfants (niark niark, bien fait pour eux) afin de les amener vers un parent ou vers l’entrée du village. Cependant, les niveaux sont composés de tableaux tout en quadrillage qui sont séparés par des portes qu’il faut débloquer en réunissant un certain nombre de tel objet ou tel animal dans des cases voisines. De quoi ajouter pas mal de challenge. On n’oubliera pas la présence d’animaux et d’êtres magiques de la forêt qui sont tous sauf accueillants et on se retrouve avec des casse-tête bien hardcores. Peut-être même un peu trop sur la fin.
J’espère qu’ils ne vont pas repousser l’âge de la retraite
On se retrouve donc avec des mécaniques plutôt faciles à appréhender avec une montée de la difficulté bien progressive. De plus, chaque année, on se retrouve devant des situations différentes grâce à un renouvellement des objets et des ennemis. Il y a en effet une belle variété et, à force de jouer, on apprend que réunir certains objets ou êtres vivants dans des cases adjacentes peut les transformer en items pratiques comme des potions aux effets divers (les objets sont repoussés par vous par exemple) ou des pots de miel qui redonnent de l’énergie. Bien sûr, cela peut aussi donner des choses indésirables come un esprit mauvais qui vous pourchasse. Il y a vraiment de multiples possibilités à découvrir tout au long du jeu, ce qui change constamment la manière d’aborder les puzzles. Et ce n’est pas tout, d’autres éléments viennent chambouler la routine. On trouve des enfants courageux qui peuvent nous suivre. Il y a des casse-têtes spéciaux avec des labyrinthes de pierres que l’on ne peut pas bouger ou un face-à-face avec un sorcier qui veut mettre les enfants dans sa marmite. Les développeurs ont donc vraiment pensé à tout pour éviter au joueur de se lasser, que ce soit à son premier run ou à son troisième.

Sortie de route
Le mélange entre les puzzles imaginés par
Spry Fox et le rogue-like prend donc bien mais atteint ses limites assez vite quand on avance dans le jeu. En effet, la chance prend une part importante et, alors qu’on est censé être dans la partie difficile du jeu, on se retrouve avec trois enfants présents dans les deux premiers tableaux après le point de départ du héros. Sachant qu’il est possible de sauver la moitié des enfants pour passer à l’année suivante, le jeu peut faire preuve d’une facilité certaine entre deux niveaux atrocement difficiles. D’autant plus qu’il y a moyen de sauvegarder sa progression chaque année grâce à une coupe à offrandes qui est souvent présente dans le niveau. A l’opposé, on peut se retrouver sur des tableaux où les enfants se retrouvent à côté d’un élément mortel pour eux (comme le feu follet qui les élimine à chaque fois) et il suffit de faire un pas pour que les bambins soient éliminés. Il y a même eu la situation absurde où chaque enfant à sauver du niveau était à côté d’un feu follet et tous mourraient. Cependant, le jeu étant pas trop vache, les enfants réapparaissaient à l’infini, il a donc juste fallu farmer les enfants pour réussir la mission à fond. Le jeu se permettait d’ailleurs de freezer tellement le passage devait être problématique pour lui.

Le village des damnés
On notera enfin qu’il y a un village de départ où vous pouvez, au calme, vous lier d’amitié (ou plus si affinités) avec les habitants. Cela peut vous faire gagner des objets spéciaux pour avoir un bonus d’énergie au début des niveaux par exemple, avoir des objets dont vous pouvez empêcher l’apparition dans les niveaux ou apprendre des recettes pour créer de nouveaux objets dans le jeu. Cela ajoute indéniablement un petit plus qui finit de compléter la variété fort plaisante du jeu. A cela s’ajoute une ambiance de jeu agréable mais pas transcendante avec un design plutôt enfantin trop mignon mais pleine de mystère qui fait le travail pour nous embarquer dans l’univers du jeu. Un jeu qui a une bonne durée de vie à qui veut tout bien faire. Le jeu dispose bien sûr d’une bonne rejouabilité puisque pendant tout le test, il n’y avait pas deux niveaux qui se ressemblaient.