Mais d'abord, un petit retour en arrière. Nous sommes en 1993 et le point'n'click est à la mode. Aux côtés des bulldozers de
LucasArts sort le premier épisode d'une licence encore inconnue :
Gabriel Knight. Baptisé
Sins of the Fathers, le titre propose de suivre les aventures de son héros éponyme, écrivain en manque d'inspiration qui va enquêter dans le quartier français de La Nouvelle Orléans sur des meurtres vaudous. Secondé par son assistante Grace Nakimura et aidé par le détective Mosely, l'homme va donc tenter de lever le voile sur ces assassinats rituels. Proposant un scénario redoutablement bien écrit, des personnages attachants et une aventure prenante, le titre de Jane Jensen rencontre un succès suffisant pour avoir droit à deux suites. Aujourd'hui, la trilogie est devenue culte et sa créatrice a donc décidé de profiter de la mode du retro pour proposer un remake de son bébé via son nouveau studio,
Pinkerton Road.
Le retour du mime diabolique
Comme dit précédemment,
Gabriel Knight : Sins of the Fathers - 20th Anniversary Edition est un remake, et non un reboot. Bonne nouvelle donc, le scénario et les dialogues ne subiront pas de retouches. Les graphismes, à l'inverse, ont subi un sacré lifting, même si le tout n'est pas parfaitement réussi. Ainsi, les décors apparemment peints à la main sont vraiment très jolis là où tout ce qui est en 3D peine à convaincre totalement. La modélisation est assez approximative, l'animation est clairement à la ramasse et la synchronisation labiale lors des gros plans nécessite encore un peu de travail. Si l'on rajoute à cela que le tout est très lent et doté de nombreux bugs (il n'est par exemple pas rare de voir des objets passer au travers d'autres), inutile de préciser que l'on est bien loin du charme dont l'opus original faisait preuve. Ce n'est certes pas catastrophique, mais c'est vraiment dommage, les fans espérant de toute évidence vouloir retrouver le même feeling qu'à l'époque.

Heureusement, l'intérêt principal ne se situe pas dans la technique, mais bien dans l'histoire et les énigmes. Mais, là encore, le fan risque d'être quelque peu déçu. En effet, il est annoncé que certaines choses ont été changées pour, par exemple, passer d'une journée à une autre (le titre se déroulant en un certain nombre de jours). Cela prend en compte les événements, la visite de certains endroits mais également les puzzles. Pour le bien de cette preview, nous avons pu parcourir les deux premiers jours et, à l'heure actuelle, il est bien difficile de voir combien de changements de la sorte ont été effectués. Tout juste pouvons nous préciser que l'énigme de l'écaille a eu droit à une modification. Espérons simplement que le tout ne finisse pas par dénaturer le titre de base...
The voodoo Knight
Terminons enfin par les quelques nouveautés qui ont été implantées. Outre une bande-originale remixée, ce qui semble plutôt logique au vu de l'âge du titre de base, ce remake propose un journal permettant de débloquer des indices. Comme bien d'autres avant lui,
Gabriel Knight se veut donc plus accessible qu'à l'époque avec des petites aides se débloquant au fur et à mesure de la progression du joueur. Précisons d'ailleurs que ces petits coups de pouce se ressentent également dans les dialogues, les questions importantes à poser apparaissant en jaune. Enfin, une Edition Spéciale sera proposée : celle-ci comportera toutes sortes de bonus, comme des articles de magasines, des concept art, des interviews et autres petites surprises. Là encore, il nous est impossible de dire si cette édition vaut le coup puisque tout n'était pas encore prêt lorsque nous nous sommes essayés au titre.