Même s'il est relativement méconnu,
Shadow Warrior ne vient pas de nulle part. Il s'agit en fait du remake d'un titre éponyme sorti en 1997, qui suivait la voie ouverte par un certain
Duke Nukem 3D. Il est d'ailleurs issu du même studio,
3D Realms. L'itération 2014 se voulant dans le même esprit que son modèle,
Flying Wild Hogs nous livre ici un jeu old-school bien sanglant et qui ne se prend pas au sérieux une seule seconde. Enfin,
Shadow Warrior est massivement solo, ce qui devient rare de nos jours, à une époque où les jeux se veulent de plus en plus connectés.
Mr. deux millions de dollars
Le titre vous met dans la peau de Lo Wang, un gangster un peu geek sur les bords et aux goûts musicaux discutables. Vous travaillez pour un gros caïd du nom de Zilla. Et ce dernier vous a donné une mission : récupérer un katana antique. Malheureusement, le propriétaire de la relique ne se montre pas très coopératif, et la situation devient franchement tendue. Et dans le genre situation tendue, on fait difficilement mieux qu'une invasion de démons. Heureusement, ou pas d'ailleurs, vous trouverez un allié en la personne d'Hoji. Plus un esprit qu'une véritable personne, ce dernier squattera votre esprit, vous donnant quelques éclairages sur la situation.
Voilà pour le point de départ du scénario. Comme dit plus haut,
Shadow Warrior ne se prend pas au sérieux. Il ne faut donc pas voir dans l'histoire autre chose qu'un prétexte pour découper du démon. D'un autre côté, c'est aussi le cas dans les autres titres cités en introduction. Mais ici, c'est totalement assumé, et ça fait une grosse différence.
Avec sa bite et son couteau
La principale singularité de
Shadow Warrior est l'utilisation du katana. Loin d'être un simple gadget pour faire joli, cette arme est au centre du gameplay et du scénario. En effet, les munitions pour vos armes à feu étant très insuffisantes pour occire les démons que vous croiserez, le sabre deviendra vite votre meilleur ami. Qui plus est, même s'il est loin d'être aussi jouissif à utiliser que dans
Metal Gear : Revengeance, découper des démons en morceaux reste une activité très plaisante. En plus des attaques de base, vous pourrez utiliser des techniques de Qi, que vous débloquerez et améliorerez au fil de l'aventure. Celles-ci sont vraiment efficaces et peuvent faire une réelle différence dans les situations délicates. Cependant, elles ont deux défauts majeurs. Tout d'abord, elles comportent toutes une phase où vous concentrez votre énergie spirituelle dans votre katana, et durant laquelle vous êtes sans défense. Ensuite, une utilisation répétée de ces techniques aura tendance à énerver les démons, et à les faire passer en un genre de mode berserker, ce qui les rend plus rapides, plus résistants et plus agressifs. Bref, il ne faudra pas abuser de ces attaques, aussi tentant que cela puisse être.
Un lance-roquettes, ça peut aider aussi
En plus du katana, vous aurez d'autres armes, que vous trouverez au fil de votre progression. Allant du revolver au lance-roquettes, l'arsenal mis à votre disposition est franchement classique, voire générique. Mais la possibilité de l'améliorer le rend un peu plus intéressant. Prenez le fusil à canon scié par exemple. Trafiquez ses munitions, et vous faites disparaître l'un de ses principaux défauts : le temps de rechargement. Vous avez également la possibilité de lui ajouter des canons, pour faire plus de dégâts entre deux ravitaillements. Et si le besoin de faire un gros carnage dans la seconde se fait sentir, vous pouvez même lui adjoindre un mode de tir alternatif permettant de tirer toutes vos cartouches instantanément. Toutes les armes peuvent subir le même traitement, avec des améliorations qui leur sont propres.
Mais Lo Wang aussi peut s'améliorer. Le bonhomme s'échinant à sauver le monde, il gagne en karma à chaque démon étripé. Et quand il en a assez, il est possible de débloquer des bonus passifs.
« Tuer des démons, c'est comme tuer des humains, mais sans le dilemme moral » Lo Wang
Techniquement parlant, le jeu n'est pas un foudre de guerre. Avec ses modèles 3D basiques et son clipping parfois prononcé, il n'impressionnera personne. Cependant, à côté de cela, il reste assez propre, tournant à 60 images par seconde de manière constante. Enfin presque, parce qu'il a tout de même un défaut qui, en 2014, est tout bonnement inacceptable. À chaque checkpoint, le jeu freeze pendant quelques secondes. Cela n'a peut être l'air de rien, mais cette lacune technique nous ramène au début de la génération précédente de consoles. Et voir ça sur
Xbox One et
PS4 est incompréhensible.
Pour le reste, la direction artistique oscille entre le franchement beau, et le franchement générique. Le level-design se veut relativement tortueux, même si le joueur est toujours guidé sur la bonne voie. Les niveaux regorgent de petites zones cachées, dont certaines reprennent les graphismes du jeu d'origine. La musique, même si elle est sympathique, n'évolue que très peu au fil de l'aventure, et finit par lasser. Enfin, pour finir sur une note positive, les niveaux regorgent d'easter eggs et de biscuits chinois contenant des prédictions souvent amusantes.