Comme précisé dans l'introduction,
Hatoful Boyfriend prend la forme d'un visual novel / dating game. Comprenez par là que le but est tout simplement de dragouiller tout ce qui bouge, le tout grâce à de très nombreux dialogues ainsi que des choix à effectuer (répondre telle ou telle chose, offrir tel ou tel cadeau, etc.). Sauf que les dating game, il y en a à la pelle – en tout cas au Japon, il fallait donc se différencier. C'est pourquoi le jeu en question ne propose pas de plaire à d'autres humains, mais bel et bien à des oiseaux. Le joueur contrôle en effet une jeune élève chasseuse-cueilleuse ayant été admise dans une très prestigieuse école d'ordinaire réservée aux volatiles, et qui devra se faire une place au milieu de toutes ces plumes. Le nombre de personnages proposé est plutôt correct et, le titre ayant été imaginé par une mangaka (Moa Hato), ils sont aussi fatalement clichés : le meilleur ami de toujours, le médecin douteux, l'élève doué en sport, le snob venant d'une lignée noble, etc. Mais c'est tellement gros qu'à priori il y a de fortes chances pour que ce soit voulu par l'auteure.
Un jeu pour pigeons ?
Ryouta, le BFF depuis toujours
Visual novel oblige, ce n'est pas vraiment le gameplay qui est censé marquer le joueur dans
Hatoful Boyfriend, les interactions étant inexistantes, mais bel et bien son histoire. Il est en revanche difficile d'en parler ici sous peine de sales spoils. Précisons uniquement que même si le tout semble au départ extrêmement gentillet, l'histoire prend au bout de certains embranchements un côté un peu plus sombre, tout en gardant tout de même un certain ton léger. Car oui, il faut parcourir différents embranchements pour connaître tous les tenants et aboutissants du soft, et donc le refaire plusieurs fois. Ce qui n'est pas spécialement long, puisqu'un premier run permet de voir une première fin au bout d'une heure à peine. Sachant qu'il y a 14 fins différentes (mais aussi de petits secrets à découvrir) et que de nombreux dialogues se montrent identiques d'une session sur l'autre (il est possible de les accélérer, ouf), le joueur perspicace pourra voir tous les endings en moins de dix heures. Des fins qui se montrent d'ailleurs bien souvent drôles et absurdes au possible, même si pas toujours heureuses.
Heu... ouais.
Pour parvenir à toutes ces fins, il n'y a pas de secret : une fois une proie choisie, il ne faut pas la lâcher,
Hatoful Boyfriend ne tolérant aucun faux pas. Il s'agit donc de bien choisir l'oiseau avec lequel on veut passer du temps et se concentrer uniquement sur lui, mais également réfléchir avant de répondre à l'une de ses questions. Le titre va même plus loin en proposant trois sortes de stats différentes, qu'il s'agit de faire progresser en décidant quel cours suivre (mathématiques, sport...). En fonction du volatile choisi, les stats auront aussi une importance pour la drague. Mais pas de panique, il n'est nulle question d'une difficulté insurmontable ici, les choix à faire se montrant bien souvent assez logiques. Et, de toute façon, se tromper n'est finalement pas si terrible puisque cela permet de faire un tour d'horizon de tous les dialogues, ces derniers se montrant extrêmement nombreux et bourrés de références plus ou moins aisées à identifier. Que les anglophobes se rassurent, les versions PS4 et PS Vita ont eu droit à une traduction française. De quoi roucouler en toute quiétude.
Les pigeons sur le grill
Visuellement,
Hatoful Boyfriend se montre assez minimaliste en proposant uniquement des plans fixes, même si ces derniers sont assez nombreux, détaillés et plutôt jolis. Les oiseaux, pour leur part, ont eu droit à de jolies photos détourées avec soin afin de s'insérer parfaitement dans les environnements. Des portraits de chaque personnage façon manga ont même été dessinés et sont visibles lors de la première rencontre avec l'héroïne, histoire de voir à quoi ils ressembleraient en êtres humains (cette option peut être désactivée pour ceux qui le désirent). L'ambiance sonore est pour sa part assez basique, avec des mélodies oubliables au possible revenant en boucle. Il est à noter que, lors du test, nous avons rencontré quelques bugs sonores à base de «
KrrrKrrrrKrrr » sur PS Vita qui nous obligeaient à relancer le jeu. Rien de bien méchant toutefois sachant qu'il est possible de sauvegarder à tout moment.