Citizens of Earth met en scène un héros assez peu banal : un homme politique fraîchement élu vice-président de la Terre, rien que ça. Mais malgré sa récente élection, le bougre vit toujours chez sa mère, qui vient le réveiller tout en douceur le matin et continue de lui faire sa lessive. Tout n'est cependant pas tout rose, car notre fifils à môman va bien vite se retrouver face à face avec des manifestants qui n'hésitent pas à en venir aux mains mais, surtout, avec d'étranges phénomènes paranormaux menaçant la Terre. Le titre d'
Eden Industries propose donc une quête principale assez basique pour un RPG (sauver la planète), mais la met en scène de manière loufoque et surréaliste histoire de casser la monotonie. Par exemple, le vice-président ne se mouille jamais pendant les combats et laisse plutôt cette tâche aux citoyens appartenant à son équipe. Il est bien loin le jeune héros caricatural prêt à abandonner famille et amis pour sa quête...
Welcome to my Earth
L'histoire et l'ambiance ne sont d'ailleurs pas les seuls aspects totalement déjantés de ce
Citizens of Earth, puisque le système de combat n'est pas en reste. Bien sûr, son ossature est tout ce qu'il y a du plus classique, à savoir des combats au tour par tour avec une équipe composée au maximum de trois personnes. Mais à côté de ça, le bestiaire est vraiment spécial, avec des grains de café, des vaches-OVNI, des virus informatique, des ours en miel ou encore des bestioles mi-faon, mi-téléphone. Bref, autant dire que le joueur est vite dépaysé par ces ennemis, mais encore plus par les attaques portées, que ce soit celles des adversaires ou de l'équipe. Ainsi, les manifestants n'hésitent pas à envoyer des remarques peu sympathiques auxquelles on répondra, au choix, par une diffamation, un sermon, une offre de vente ou même carrément une clé de bras. Chaque personnage a ses spécialités, que ce soit pendant ou en dehors des combats, et sachant qu'il est possible de recruter une quarantaine de personnages, il y a de quoi faire.

Car là encore, ce RPG ne fait pas dans le banal. Là où d'autres se contentent de proposer au grand maximum une dizaine de personnages secondaires à inclure dans l'équipe,
Citizens of Earth en propose 40, tous assez cliché. Il y a ainsi le boulanger qui concocte des petits pains, le SDF qui fouille dans les poubelles, l'aviatrice qui permet de se déplacer plus rapidement ou encore la maman qui adore câliner son monde. Switcher entre tous ces personnages empêche donc l'ennui et permet au mieux d'utiliser leurs spécificités en combats, d'autant plus que ces derniers font la part belle aux éléments (thermique, hydrique, statique...) et que chacun possède des attaques qui correspondent à ces éléments. Mais cela pose aussi deux problèmes majeurs. Le premier est simplement le recrutement des troupes : chacun demande quelque chose et les quêtes annexes atteignent vite une quantité ridicule, avec autant de marqueurs sur la mini-map, et il devient difficile de savoir où donner de la tête. La seconde est que, avec une équipe active composée de trois combattants au maximum, il est impossible de profiter de tout le monde, voire simplement de faire gagner des niveaux à tout le monde. L'école est bien là pour faire gagner de l'XP facilement, mais ça n'a forcément pas la même saveur que les points durement gagnés en combats.

All Hail the Vice-President !
Et c'est franchement dommage, car les combats sont extrêmement nombreux et pas toujours très bien calibrés, même s'il est possible de régler la difficulté une fois un certain personnage rencontré. Les ennemis peuvent ainsi souvent se regrouper et appeler régulièrement des renforts, pouvant rendre les affrontements franchement interminables et, fatalement, plus le combat et long et plus le joueur se retrouve dans une situation délicate, le nombre d'objets qu'il est possible de stocker dans l'inventaire étant qui plus est plutôt limité. Ce n'est malheureusement pas le seul problème de ce
Citizens of Earth, qui accuse en plus des problèmes techniques et une finition pas toujours au poil. Le titre plante assez souvent et les bugs s'accumulent, notamment en combats (par exemple, une attaque « Missed » - loupée - pourra tout de même vous enlever des points de vie). Il est agréable de voir que le tout a été traduit en français, mais de nombreuses coquilles sont de la partie et les temps de chargement sont omniprésents (quand on rentre ou sort d'une maison, voire même quand on va à l'étage d'une maison alors que l'on était déjà à l'intérieur !). Au moins, la patte graphique du titre est vraiment charmante, le design des personnages / ennemis réussi et le tout est soutenu par une multitude de couleurs chatoyantes. L'ambiance sonore est elle aussi honorable, avec notamment des doublages anglais convaincants.