White Night narre les (més)aventures d'un détective désabusé fraîchement sorti d'un bar après quelques verres de whisky en trop. Forcément, l'homme au chapeau et à l'imper' a bien du mal à rouler droit au volant de sa voiture et va bien vite se planter lamentablement dans un arbre. Blessé, il parvient à s'extirper de la carcasse de son véhicule et part chercher de l'aide dans le coin, en l’occurrence dans un manoir apparemment abandonné. Mais seulement en apparence car, comme de bien entendu, l'imposante bâtisse est hantée par des fantômes plus ou moins amicaux. Il se retrouve donc bien vite coincé à l'intérieur, sans possibilité de passer un petit coup de fil et le tout dans la pénombre qui plus est, la plupart des lustres et autre lampes ne fonctionnant pas. Autant dire qu'il est mal barré.
Night of the champions
Vous l'aurez certainement déjà compris, ce n'est pas par son scénario que
White Night propose une quelconque originalité, le tout était même plutôt cliché. En revanche, ce qui marque dès le jeu lancé, c'est bien entendu la patte graphique : tous les décors (en dehors de quelques petites touches) sont intégralement en noir et blanc, de quoi rappeler forcément les films
Sin City ou encore le titre
MadWorld. De quoi mettre directement le joueur dans l'ambiance en lui faisant bien comprendre qu'il se trouvera en bien mauvaise posture s'il ne trouve pas de source de lumière. Mais, surtout, cette direction artistique met en permanence dans le doute. Cette tâche, là, par terre, est-ce de la peinture qui a coulé ou une grosse flaque de sang ? Et cette chose en mouvement dans la pénombre, serait-ce un esprit ou un simple rideau soufflé par le vent ? Pour en avoir le cœur net, il n'y a pas trente-six solutions : soit on allume un lustre si l'on peut – ou éventuellement un feu de cheminée, soit on se sert de ses allumettes pour tenter d'y voir un peu plus clair.
Car les allumettes sont en effet les meilleures amies de notre héros dans cette maison plongée dans le noir. Elles lui sont même vitales, puisqu'il meurt s'il reste trop longtemps dans l'obscurité. L'homme ne pouvant en porter que douze sur lui, les précieuses items sont disséminées un peu partout dans le titre, et il est donc bien rare d'être pris à défaut. Leur durée de vie est en effet plutôt longue, même si l'on a parfois l'impression que certaines éclairent moins longtemps que d'autres. En revanche, peut-être pour apporter un peu plus de réalisme, les développeurs ont décidé d'ajouter un petit twist qui peut se montrer parfois franchement énervant : certaines allumettes ne s'allument tout simplement pas, ce qui fait donc perdre une « munition » au héros. De temps à autres pourquoi pas, mais cela nous est parfois arrivé jusqu'à trois fois à la suite. Un peu frustrant, d'autant plus lorsque l'on a envie d'explorer le manoir de fond en comble et que, forcément, on passe de longs moments à exécuter des allers-retours.
Black night
Ce n'est malheureusement pas le seul défaut de ce
White Night, loin de là. On peut ainsi noter les fantômes, franchement énervants puisque se faire toucher une fois signifie la mort pure et simple, sans possibilité de se défendre. Sachant que la maniabilité du personnage est assez rigide et qu'il se déplace lentement, on comprend bien vite que certains passages prendront un aspect die & retry, notamment lorsqu'il faut passer derrière un ennemi sans se faire repérer. En soi, cela ne semble pas très compliqué. Mais dans les faits, cela relève parfois du parcours du combattant. Car le titre d'
OSome Studio propose uniquement des plans en caméra fixe plus ou moins réussis. Fatalement, certaines distances sont assez difficiles à évaluer, d'autant plus que les plans changent souvent assez brusquement, laissant le joueur perdu pendant quelques secondes. Enfin, on peut aussi regretter le système de sauvegarde un peu hasardeux. Le détective doit en effet piquer un petit somme dans un fauteuil éclairé, sachant que ceux-ci ne sont pas forcément très bien placés et plutôt espacés. S'il se pose certes en hommage à certains vieux survival-horror, ce système est surtout frustrant puisqu'il impose pas mal d'allers-retours (et forcément d'allumettes perdues), tant la crainte de perdre une bonne progression est grande à cause des ennemis.
Les puzzles ne feront pas non plus énormément chauffer les neurones des joueurs tant ils se montrent finalement assez simplissimes. Il suffit de s'approcher d'un objet pour le regarder de plus près ou interagir avec, sachant que peu d'endroits peuvent être checkés de la sorte. Heureusement,
White Night se rattrape avec son histoire glauquissime à souhait et agréable à découvrir, ainsi qu'à ses nombreux documents à dénicher un peu partout (lettres, photos, journaux...), le tout venant encore enrichir le background. L'aspect sonore n'est pas en reste et vient soutenir l'ambiance globale du titre avec un doublage (français) convaincant et des musiques alternants entre des violons tristes à pleurer et des instant jazzys, le tout soutenu par des bruitages lugubres. Une ambiance travaillée et oppressante apportant un petit quelque chose à ce titre qui est malheureusement bien loin d'être terrifiant. Et d'être long aussi, puisqu'il faut à peine entre 5 et 6 heures pour en voir le bout.