Le projet
Guild Wars a été monté par des anciens de
Blizzard ayant bossé sur
Diablo,
Starcraft et
Warcraft. Dès les premières minutes de jeu, n'importe quel joueur de
Diablo retrouvera très vite ses marques, puisque le soft est très axé hack'n slash, avec un aspect RPG simplifié. "Easy to learn, difficult to master", comme disait l'autre.
Lors de la création de votre perso, une seule race est pour l'instant disponible (les humains) et vous aurez le choix entre six professions : guerrier (miam !), élémentaliste, envoûteur, moine, ranger et nécromancien.
A moitié massivement multijoueur
Guild Wars se démarque des autres MMORPG dans la mesure où son aspect online est allégé par rapport aux jeux de la concurrence. En fait, lorsque vous commencez à jouer, vous apparaîtrez dans une zone commune où se trouve un tas de joueurs. Soit vous avez plein d'amis et vous avez été assez intelligent pour vous fixer un rendez-vous, donc il vous suffit de les rejoindre (si vous avez une guilde, c'est encore mieux, hein), soit vous pouvez chatter, acheter des conneries chez le marchand du coin, et partir à l'aventure tout seul, comme un grand. Eh oui, c'est possible dans
Guild Wars mais que les solitaires ne s'enflamment pas : le jeu devient alors beaucoup plus difficile... Toujours motivé ? Eh bien... ne tentez quand même pas votre chance, puisque certaines zones ne sont ouvertes qu'aux groupes de joueurs, mouahahaha !
Une fois que vous aurez décidé si vous souhaitez partir seul ou en équipe (de toute façon, vous pourrez à tout moment revenir sur une des zones communes), vous arriverez alors sur un monde qui a été spécialement instancié pour vous et votre équipe. Vous n'y ferez donc pas d'autres rencontres, à part des PNJ et... des monstres, bien sûr. Vous pourrez alors remplir vos quêtes dans la joie et la bonne humeur, dans le but de gagner de l'expérience et trouver des super objets. Classique. Mais là où
Guild Wars va plus loin que d'habitude, c'est que vous pourrez ensuite organiser des combats entre guildes, dans des arènes par exemple. De même, un classement des meilleures guildes est disponible, pour donner un peu de piment au jeu, mais j'y reviendrai plus loin.
Mettez-moi trente grammes de tactique, svp
Dès le début, vous pourrez choisir de créer soit un personnage RPG, soit un personnage de type PvP. Késako ? Qu'est-ce que je dois faire ? Mon personnage aura-t-il des grandes oreilles ou sera-t-il un cul de jatte en lévitation ? Non, non, rien de tout cela, rassurez-vous. En fait, un personnage RPG est tout connement un personnage de niveau 1, vous permettant de vivre l'aventure classique, tandis que l'autre est un personnage de niveau 20 (niveau maxi) spécialement dédié pour les combats entre joueurs (PvP), via les guildes. Un tournoi permanent mondial est d'ores et déjà lancé, joyeusement intitulé "le Tombeau des Rois Primitifs" (non, non, ce n'est pas sale). Il s'agit d'une succession de combats sur plein de maps différentes. L'équipe en tête du championnat a droit à une zone dédiée, peuplée de nouveaux monstres et autres objets rares.
Que ce soit au niveau 20 ou dans les niveaux inférieurs,
Guild Wars vous obligera à user de
tactique car les niveaux restent assez faibles, et les monstres franchement doués. Ainsi, il est assez fréquent de devoir refaire ses quêtes pour réussir là où vous avez déjà échoué à plusieurs reprises. Il est donc indispensable de maîtriser ses skills et bien connaître le jeu.
Roh, que c'est beau !
Pour le reste,
Guild Wars reste somme toute un classique jeu de hack'n slash, mais drôlement efficace, et comme toujours, on se prend rapidement au jeu. Ainsi, on cherchera toujours à suréquiper son perso, à vouloir aller plus loin et massacrer du streum à tour de bras.
Mais un des aspects qui fait tout le charme du jeu, c'est son ambiance particulièrement réussie. La bande-son est du miel pour les oreilles et surtout, les graphismes sont très réussis. Pour les connaisseurs, les débuts du jeu rappellent les scènes Nature des benchmarks de
Futuremark (3DMark 2001 et 2003). Les personnages sont très bien modélisés, bien que pas assez charismatiques -à cause du fait, que pour l'instant, les personnages se ressemblent tous un peu trop-, et les décors sont toujours très beaux. Ca fourmille de détails, c'est bien animé, et le frame-rate reste toujours au poil, même sur des poubelles ambulantes (eh oui mon cher Kevin, tu as acheté un nouveau PC pour rien). C'est bien simple :
Guild Wars est à ce jour l'un des plus beaux jeux PC, et fout une belle raclée aux autres MMORPG du moment,
World of Warcraft et
Everquest 2 compris. Seul reproche : un petit flou sur l'image, comme on peut le voir dans certains jeux comme
Xpand Rally et sur les images du prochain
Elder Scrolls.
Enfin,
Guild Wars propose un background détaillé, vous narrant les aventures qui se passent dans le monde d'Ascalon. Le package fourni avec le jeu est très réussi et on en a pour son argent : deux CD, deux bouquins (dont l'un est spécialement dédié au scénario : je vous recommande sa lecture pour maîtriser l'univers sur le bout des doigts, parce que ce serait dommage de passer à côté), et une petite carte vous rappelant les divers raccourcis utiles.
Un abonnement gratuit pas si gratuit que ça
Pour compenser le fait que le jeu soit sans abonnement, les développeurs comptent rapidement pondre plein de nouvelles extensions (environ tous les six mois), enrichissant le jeu : ajout de races, de fonctionnalités, de nouvelles terres, etc. Bien sûr, elles seront payantes, mais ne seront pas indispensables pour pouvoir continuer à profiter du jeu. Vous pourrez même toujours jouer avec vos amis, plus fortunés que vous et dopés aux add-ons, sur vos terrains de jeux habituels.
Et bien sûr, vu que le monde dans lequel vous évoluerez ne permet pas de rencontrer d'autres joueurs à part ceux de votre guilde (hormis dans les (petites) zones communes), on comprend aisément que les frais de maintenance des serveurs soient réduits au point d'épargner les frais d'abonnement aux joueurs. M'enfin, saluons quand même le geste, car il y a fort à parier que d'autres développeurs sans scrupule n'hésiteront pas à repomper le concept, tout en rendant l'abonnement payant. Capitalisme, quand tu nous tiens...