Test : ArmA : Armed Assault - PC

ArmA : Armed Assault - PC

ArmA : Armed Assault - PC

Genre : Action/Tactique

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Les pros de la simulation militaire remettent le couvert. Cette fois-ci on sort les plats en argent pour un met à déguster sans modération. Les cuistos de Bohemia Interactive Studio prouvent une nouvelle fois leur maîtrise à choisir que les bons morceaux bien tendres, sans trop de gras. Autant vous dire les excités et bourrins de la planète gamers, c’est un jeu à ne pas mettre entre toutes les mains. Ca n’est pas un bon gros DoubleCheese qui ne vous rassasie pas qu’on vous propose, c’est limite de la cuisine moderne. En voyant le plat on se dit qu’il y a bien peu de choses et pourtant c’est souvent largement suffisant. A déguster seul, mais surtout à plusieurs.
Armed Assault, « ArmA » est une simulation militaire. C’est un peu comme si vous jouiez à Flight Simulator. Après ce genre de jeu, on se demande souvent si on sera réellement capable de piloter un avion. Alors, seriez-vous réellement capables de vous battre ? Non, pas de tirer à tout va sur la première personne qui aurait une gueule différente de vos coéquipiers, mais serez-vous capable munis d’une carte et d’une boussole de vous repérer après un parachutage en règle sur une terre inconnue. Retrouver vos coéquipiers dans une forêt la nuit, alors que la lune peine à travers les nuages. Arriver à l’heure dite pour une attaque groupée sur une position ennemie. Sur une carte de 400 Km², il y a de quoi faire et aussi de quoi se perdre.

Armed Assault, avec un nom comme celui là, ça ne peut être que du lourd.

Le contexte du jeu prend place sur l’île de Sahrani, superbement modélisée. On y retrouve tout ce qu’un bon petit champ de bataille peut avoir. Sur une visibilité pouvant atteindre 10 km, le terrain propose un relief et une végétation très variée. Un nombre équilibré de villes et villages également très détaillés sont au cœur de nombreux objectifs. Vous prendrez place dans l’armée de la République démocratique du nord ou aux côtés de la Monarchie du Sud. Même si ArmA se veut réaliste, il ne nous plonge pas dans un conflit existant ou ayant existé. A l’instar de nombreux jeux actuels, pas de guerres mondiales, pas de représentation non plus sur une éventuelle actualité internationale et ça fait du bien…
Preuve en est que sur les serveurs multi-joueurs, on ne sent aucune tension ou réflexion malvenue, on est là pour jouer et on joue. Mais rassurez vous, car l’imaginaire s’arrête là. Mis à part le contexte et les lieux, tout ce qui suit s’apprête à être, la très stricte et impardonnable réalité de la Guerre avec un grand « G ».

C’est où la guerre ? C’est quoi la guerre ? Je peux faire une partie ?

La guerre c’est des personnes honorables qui ont eu un différent et n’arrivent pas à le résoudre avec les mots. Pour remédier à ce différent, ils sortent leurs jouets pour en mettre plein la vue et faire peur. Mais comme les hommes n’ont pas peurs, ils finissent généralement par utiliser leurs jouets. Et parmi leurs jouets high-tech, il y a des hommes comme vous et moi. Pour nous rassurer on nous donne des plus petits joujoux, à notre taille. Et la guerre à ce moment-là, bah c’est démerdes toi, on verra à la fin... Donc question matériel il y a ce qu’il faut puisque vous retrouverez plus de 50 armes et 40 véhicules. La Monarchie et la République auront respectivement à leur disposition des armes soviétiques et des armes américaines. Attendez-vous donc à essayer « virtuellement » tout ce qui se fait de mieux en armement actuel. La campagne solo est très intense, vous serez dans la peau d’un soldat de la République et vous devrez accomplir une vingtaine de missions. Comme certaines se déroulent en même temps, par exemple repousser l’attaque d’un pont et l’envoie d’une équipe de sabotage, vous pourrez seulement accomplir qu'une seule des deux missions proposées. Ce qui rajoute une durée de jeu non négligeable car vous pourrez recommencer la campagne et accomplir les missions que vous n’avez pas déjà faites. Comptez environ une bonne vingtaine d’heures pour finir la campagne solo, une seule fois ! Au fur et à mesure de la campagne vos objectifs se corseront et vous apprendrez progressivement à gérer les situations. Comment vous déplacer, donner des ordres, utiliser les véhicules et surtout ne pas mourir. C’est une équipe de reporters de la AAN Channel présente sur les lieux, qui nous informe de la situation et indirectement de ce qu’il faut parfois faire pour remédier au problème. Cela rappelle ce qui valut le titre de grande chaîne internationale à CNN, lorsqu’elle couvrit les premiers bombardements de Bagdad en 91. C’est un autre sujet, mais comme ArmA met un point d’honneur au réalisme, la couverture médiatique des conflits c’est très bien trouvé et surtout très bien réalisé.

Tu sais mon p’tit la guerre c’est long...

Comme de nombreux modes solo aujourd’hui, l’immersion est au rendez-vous. Vous devrez bloquer des convois après 10 mins de ballade en camion. Vous devrez infiltrer un complexe, éradiquer l’ennemi, repousser des attaques d’envergures, tout ça dans l’ordre et si possible en respectant le timing. Il y a de nombreuses missions ou l’intensité est épatante, vous retiendrez votre respiration c’est garanti. L’IA propose deux modes : Normale ou Vétérans. Pas beaucoup de choix, mais pas de chichi. Pour une simulation ils ne vont pas nous pondre un mode Baby. De toute façon pas le droit à l’erreur. Une seule balle est souvent fatale. Vous pourrez vous retrouver blessé, mais vous serez vite incapable de vous déplacer avec tout votre barda sur le dos. ArmA est très complet sur les actions que votre personnage peut réaliser, on ne se déchaîne pas sur des combinaisons de touches pour faire des enchaînements délirants. Ici, chaque chose prend son temps. Surtout qu'il vous faudra maîtriser une bonne dizaine de touches avant d'évoluer correctement sur la scène. L’action est donc plus lente qu’un FPS classique, mais l’intérêt est là. C’est certainement une des réalités les plus marquantes dans ArmA, le Temps. Vu les dimensions de l’île, les objectifs peuvent se trouver à plusieurs kilomètres de votre emplacement. Il vous faudra environ 10 minutes de trajets en Hummer pour vous y rendre ou bien environ 4 minutes en hélicoptère. Il faut bien coordonner les attaques pour gagner du temps et garder ses hommes. Dans une simulation, une stratégie militaire concentrée sur les axes routiers prend tout son sens, car vous irez 3 à 4 fois plus vite en empruntant les routes. Votre véhicule détruit ne réapparaîtra pas, vous tomberez en panne d’essence si vous ne prévoyez pas de ravitaillement sur le chemin etc … ArmA vous laisse une sensation continuel de vulnérabilité, la moindre erreur est difficile à surmonter. Chaque action, chaque déplacement doit être réfléchis. On visionne souvent la carte pour se repérer par rapport au relief, aux bâtiments au soleil. Et oui, parce que si vous avancez plein sud à 11h30, attendez-vous à avoir le soleil en pleine face, vous empêchant de distinguer quoi que ce soit. Par contre, quelle belle cible faites-vous ! Lorsque l'on voit la poussière d’une ligne de char s’approcher aux jumelles, on n’en croit pas ses yeux. On se dit que la baraque où nous nous sommes planqués n’est qu’un château de carte. Toujours garder à l’esprit que ce qu’on fait dans le virtuel doit pouvoir se faire dans le réel et dans le réel une bicoque face à un char...

Et le multi alors, le multi !

Vous serez certainement d’accord avec moi, qu’ArmA on l’attend aussi et surtout pour son mode multijoueurs ! Et jusqu’à 100 joueurs sur un serveur, quel pied ! Actuellement les plus gros serveurs présents via l’interface du jeu réunissent 64 joueurs. Quand on débarque, pas de surprise sur les comportements. Les individualistes qui auront vite ras le bol d’aller d’un point A à un point B seul, à pied et sans rencontrer personne et ceux qui auront compris que l’intérêt du jeu est de coopérer. On prend assez vite ses marques seulement si on a passé du temps sur le mode solo. On a plaisir de monter avec des potes dans un camion, même pour 5 minutes de trajets où l’on n’a rien à faire d’autre que regarder le paysage. Deux snipers en Humvee ayant pris les devants pour dégager la route, nous roulons vers notre destin … Les accès routiers sont souvent biens gardés, n’espérez pas gagner du temps en prenant à travers champs. A pied ok, mais en véhicule le chemin sera long. Les snipers se sont occupés des deux cannons surveillant la route. Nous sommes à la lisière d’un bois à environ 1 Km du village. Nous prenons nos positions pour couvrir un large secteur et attaquer en ordre le village. Les snipers nous ont indiqué une trentaine de soldats et 2 tanks. Une seule unité de 6 hommes sans soutien. Attaquer le village isolé sur la plaine est un suicide. Il est 20h00, que faire ? C’est ce genre de situation qu’on vit dans ArmA, des problèmes aux solutions préoccupantes lorsque l'on sait que le respawn le plus proche se trouve à plus de 10 minutes de votre objectif. Attendre la nuit ! C’est la seule solution pour éviter les pertes. Les 2 snipers plus discrets ont pris le temps de s’infiltrer dans le village pour placer quelques charges. La nuit est tombée, entre temps une autre unité a eu le temps de se joindre à nous. Lunette à vision nocturne sur le nez, nous nous engageons vers le village. Les premiers projectiles verts clairs fusent, ça claque de partout, la radio est devenue folle, pas de doute possible c’est la guerre. Une seule balle...
Plusieurs modes multi sont possibles comme les classiques CTF et Team-Deathmatch. Dans le mode Tenu, vous devez prendre des points stratégiques à l’adversaire et les conserver. ArmA est aussi un des rares jeux online à proposer un mode coop digne de ce nom. En effet, vous pourrez combattre avec vos équipiers contre l’IA, qui sans être excessivement poussée est largement acceptable quand on la combine la maniabilité du jeu. La précision du tir est très réaliste, puisqu’il tient compte de tous les éléments naturels comme le vent. Il n’est pas rare de faire mouche à distance si on a pris le temps de bien s’installer. Par contre, planquez-vous derrière une fine palissade en bois et vous ne serez pas à l’abri d’un tire de AK74. Peu importe le mode de jeu, il est impératif de jouer en coopération. Communiquer est primordiale. La carte est tellement immense qu’on se retrouve vite seul au bord de la route à airer. Donc à s’ennuyer et à ne pas servir à grand-chose… plus que l’ambiance et l’immersion que propose ArmA, on se rend rapidement compte des impératifs de travailler en équipe.

Quand un sniper peut sniper.

Arma est sans doute l’un des seuls jeu type FPS qui permet à un sniper d’être réellement à couvert grâce à la distance. Si le sniper zoom à 2 Kms, il pourra voir et tuer ses ennemis. Qui eux avec leurs AK 74 en seront incapables. Pas un seul petit pixel ne révèlera votre présence à l’horizon. Vous pourrez même parfois croire apercevoir quelqu’un au loin alors que ce sera juste, une libellule qui vient de se poser sur un brin d’herbe. L’herbe a un rôle prépondérant puisqu’elle couvre réellement votre présence lorsque vous vous couchez. Contrairement à un titre comme Btf2, même si dans le fond ce sont des jeux incomparables. Voir sans être vu, l’essentiel de la guerre dans ArmA c’est possible. Rien que ces petits phénomènes qui pourraient paraître anodin prouvent l’immensité des possibilités offertes par ArmA.

C’est quand même long la guerre ... et c’est au point ou pas ?

La réalisation est assez sobre et on ne pousse pas dans les excès visuel, mais l’essentiel pour une simulation est là. Les effets de lumières, d’ombres, l’effet du soleil superbe. L’efficacité des textures. La richesse de la végétation. L’île de Sahrani semble vivre. En général loin d’être exempt de quelques bugs, les patchs ne se feront pas longtemps attendre. Le premier patch 1.05 est sorti 1 mois après la sortie française 1.04 et il en corrige déjà pas mal. L’immensité du soft fait qu’effectivement on ne peut pas s’attendre à un jeu sans bugs. Mais on pardonne humblement que certaines choses soient à mettre au point. Loin d’être à la hauteur graphiquement d’un titre comme COD par exemple, le moteur optimisé de l’ancien OFP, affiche quand même une ligne d’horizon jusqu’à 10Km et un détail plus que satisfaisant pour les décors. Il faut une machine assez musclée pour faire tourner le tout au maximum. Testé sur une Ati X800 Xt sans pousser à fond, les graphismes sont tout à fait acceptables et immersifs. Vous, vous trouverez parfois confrontés à quelques bugs dans le gameplay, comme le fait de rester bloqué dans un véhicule. Ou bien soudainement, vous serez en train de diriger un autre joueur que le vôtre! Le Alt-Tab pour le retour bureau plante, par contre ça, c’est un peu dommage. Mais même déjà rencontré une fois, je ne peux pas dire que j’ai eu à faire face à de nombreux bugs pour un jeu de cet envergure. Ne doutons pas que la communauté qui va se créer autour de ArmA, combinée à celle issu de OFP, qui va migrer sans aucun doute, nous apportera de nombreux addons et autres mods. Des packs sons sont déjà téléchargeables ainsi que quelques missions bien réalisées. L’éditeur incorporé dans le jeu permettant d’une manière assez simple de créer ses propres missions, on risque d’en voir surgir sur le net.
Il faut être très exigent pour reprocher quelque chose à un titre comme Armed Assault. Il a pour lui d’être la nouvelle référence de simulation de guerre. L’unique réalisation pouvant vous faire vivre réellement sur un territoire aussi vaste les tensions d’un soldat à la guerre.
Quant à la guerre en elle-même et oui encore un jeu de guerre. Je ne vous citerai qu’une réplique d’un militaire dans un film de Ridley Scott qui m’avait fait verser une larme ... « Quand les gens me demandent pourquoi je vais me battre, pourquoi j’y retourne, si je suis accrocs à la guerre ? Je ne leur réponds pas, car ils ne comprendraient pas. Ils ne comprendraient pas que là-bas, on fait les uns pour les autres. C’est tout, il n’y a rien d’autre à dire. »
Armed Assault très attendus par tous les aficionados de la Série Opération Flash Point, risque peut être de voir le bout du nez de quelques « bleus », prêts à en découdre. C'est tout à son honneur. Malgré quelques bugs l’ensemble est très raisonnable. Plutôt facilement accessible pour un titre aussi riche, on peut l’appréhender d’une façon légère, histoire de participer à quelques parties de temps en temps, sans espérer finir un jour le mode solo. Pour autant si vous êtes un fan de ce genre de simulation, c’est de la drogue dure ! Le mode solo vous tiendra en haleine et le mode multi vous emmènera dans des parties parfois interminables, mais très structurées. Attention néanmoins aux capacités de votre config. Un must have pour les fans du genre !
20 mars 2007 à 11h58

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Points positifs

  • Sans conteste le Multijoueurs.
  • L’île de 400 Km² superbement modélisée.
  • Nombreux véhicules et armes disponibles.
  • L’ambiance constante d’être vulnérable.
  • Le cycle jour/nuit dynamique.
  • La ligne d’horizon à 10 Km.

Points négatifs

  • La maniabilité des véhicules un peu spartiate.
  • Configuration musclée.
  • Les animations on peut mieux faire.
  • Interface austère.
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