Test : DiRT Rally - PC

DiRT Rally - PC

DiRT Rally - PC

Genre : Le rallye, le vrai

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1998 a été une année faste pour les amateurs de jeux de course sur consoles. En mai, Gran Turismo est venu mettre une grande claque dans la gueule des possesseurs de PlayStation. Mais alors qu’ils avaient déjà fort à faire avec la simulation de Polyphony Digital, une autre révolution vient les achever à peine deux mois plus tard : Colin McRae Rally. Ce jeu a donné ses lettres de noblesses au contre la montre et aux tracés putassiers. Ce fut là le début d’une grande série qui, malgré certains égarements, a toujours gardé un niveau de qualité élevé. Alors quand Codemasters a lancé Dirt Rally en early access, nous étions tout excité. Maintenant que le jeu est sorti, il est temps de voir ce qu’il vaut.

Test effectué à partir d'une version PS4


Dirt Rally

Beaucoup de joueurs ont été déçus lorsque la série a pris son virage “Dirt” lors de son passage sur PS3/Xbox 360, du fait de sa diversification et surtout de sa simplification. Alors lorsque nous avons appris que cet épisode serait un retour aux sources, c’était la fête à la maison. Dirt Rally se concentre donc sur le WRC. Cependant, il ne rejette pas complètement l’héritage de la génération précédente non plus. Nous retrouvons donc ici du rallycross et de la course de côte, même si ces dernières épreuves représentent une portion bien plus faible du contenu du jeu.
Dirt Rally

Dirt Rally, ton univers impitoyable

Mais il n’y a pas qu’en terme de contenu que la série revient sur ses bases. La difficulté aussi a été revue à la hausse, et cela à tous les niveaux. Pour commencer, la conduite se veut plus réaliste que jamais, et donc plus compliquée à appréhender. Négocier un virage est ici tout un art qui demandera aux non-initiés un certain investissement pour être maîtrisé. Mais quel kif ! Et comme si le réalisme de la physique ne nous compliquait pas assez la tâche, le jeu incorpore aussi une gestion des dégâts poussée, où chaque impact altère le comportement de votre véhicule.
Dirt Rally

Les petits plaisirs masos du pilote de rallye

Les tracés, quant à eux, sont plus vicieux que jamais. Tout est là pour vous sortir de la piste ou pire, endommager votre voiture. Dénivelés, rochers, bosses, arbres et tout ce qui traîne aux abords de la piste sont autant de pièges qu’il vous faudra éviter.  Et je ne vous ai même pas parlé de la piste elle-même, de ses changements de surface et des enchaînements de virages qui vous demanderont une concentration de tous les instants. Car le moindre petit écart de conduite se traduira par une sortie de piste au mieux, ou par une collision le plus souvent. Sans oublier le fait que le jeu prend en compte l’altitude et la pression atmosphérique qui va avec. S’il parait anecdotique, ce facteur est très important dans les courses de côte comme Pikes Peak, où l’on note de grosses différences au niveau de l’appui aérodynamique et de la puissance du moteur. 
Avec un tel niveau d’exigence, le dernier né de Codemasters est éprouvant. D’autant plus que les spéciales sont longues, certaines d’entre elles se parcourant en pas moins de 7 minutes.
Dirt Rally

Zero to hero

Dans son mode campagne, Dirt Rally vous proposera de participer à une série de championnats, face à des IA toujours plus performantes. A chaque fin de championnat vous gagnez des crédits que vous pourrez dépenser pour acheter de nouvelles voitures et embaucher du personnel. Cette dernière possibilité vous permet de diminuer le temps nécessaire à la réparation de votre voiture, ce qui est plus que bienvenu pour les pilotes qui ont du mal à rester sur la piste.
Ce système de progression, bien qu’intéressant sur le papier, ne figure pas forcément parmi les plus captivants du genre. Et la principale raison à cette impression de monotonie qui se dégage du mode campagne réside en partie dans l’absence de visuel sur votre progression globale. Et quand on y pense, c’est très con. Ceci étant dit, les sensations de conduites étant là, il fait le boulot, vous offrant de nombreuses heures de plaisir.
Dirt Rally

Le plaisir est dans la variation

Sans proposer une quantité astronomique de véhicules, Dirt Rally a un garage tout de même intéressant, puisque varié. Il vous donnera l’occasion de piloter de nombreux types de voitures, de la Mini Cooper des années 60 aux dernières super-cars de rallycross. Cette variété permet au jeu de se renouveler efficacement au fil des parties, évitant toute lassitude précoce.
En plus du rallye WRC, le titre vous donne l’occasion de participer à des courses de cotes et de rallycross. Notez que pour ces dernières, le jeu prend en compte la règle des tours joker. Celle-ci impose aux différents concurrents de prendre une section alternative du circuit, plus longue. Cela ajoute aux courses un aspect stratégique bienvenu.

Dirt Rally

En voilà de la belle carrosserie

Visuellement parlant, le dernier né de Codemasters assure comme une bête. Tout d’abord, il affiche du 1080p et surtout du 60 images par seconde constant, les seuls ralentissements constatés ayant eu lieu durant l’installation initiale du jeu. Cette fluidité procure au joueur une grande précision dans les contrôles. Ce qui est indispensable dans ce genre de jeu.
Mais le plus beau, c’est que ce taux de rafraîchissement ne nuit pas à la qualité visuelle du soft. Le titre est impressionnant à ce niveau là. Les voitures sont finement modélisées, sans une once d’aliasing. Leur carrosserie se salit, se déforme, et reflète la lumière avec un certain panache.
Les pistes ne sont pas en reste. Tortueuses et bardées d’obstacles, elles sont généreusement habillées, tout en proposant diverses conditions climatiques. Sans oublier le fait qu’il est aussi possible de les parcourir à différents moments de la journée, vous laissant apprécier la grande qualité des éclairages.
Dirt Rally

Tu ne gagneras point

Il est désormais temps d’aborder LE défaut du jeu : sa difficulté. Dirt Rally se présente comme un retour aux sources de la série, avec ce que cela implique comme retrait de features, la disparition la plus notable étant celle du rewind. Et avec des spéciales aussi putassières que celles que nous avons là, cela change tout, étant donné que le joueur n’a plus le droit à l’erreur pour faire un temps honorable. Cela l’oblige donc à rouler prudemment durant ses premières heures de jeu, afin de se familiariser avec les pistes.
Ce n’est pas un mal en soit. Mais là où les premiers Colin McRae Rally proposaient une IA “faiblarde” sur les premiers championnats, Dirt Rally met les joueurs face à des Sébastien Loeb / Ogier dès leur première course. Cela n’empêchera pas forcément votre progression, mais cela vous privera de la victoire. Et voir l’écart avec le premier se creuser, jusqu’à atteindre 15 secondes ou plus, alors que son run est proche de la perfection, est salement frustrant.   
D’autant plus que c’est totalement artificiel. À la fin de chaque spéciale, lorsque les différents temps s’affichent à l’écran, vous remarquerez que dans le trio IA de tête, il y a systématiquement un écart de 15 à 20 secondes (si ce n’est pas plus) entre deux des pilotes, alors que tous les autres écarts varient entre 0,1 et 5 secondes au maximum. Cela donne l’impression que le jeu décide à l’avance à quelle position va terminer le joueur. Et ce n’est pas plaisant du tout. Codemasters nous a habitué à beaucoup mieux.

Dirt Rally

Ce retour aux sources de la série est une véritable bénédiction. Certains pourront arguer que cela nui à la diversité proposée par les précédents Dirt, mais ce n’est pas ce qui compte ici. Dans Dirt Rally, tout est dans l’apprentissage des techniques de pilotage et la masterisation des tracés. Comme dans le tout premier Colin McRae Rally, vos pires ennemis sont le chronomètre, arbitre impitoyable du temps qui passe, et vous-même. Tout réside dans la connaissance et l’appréhension des tracés et des limites de votre voiture, ainsi que des vôtres. Pour éclater les records, il vous faudra une concentration de tous les instants. Dirt Rally renoue avec les racines de la série, pour le plus grand bonheur des fans de la première heure. Ce qui est dommage en revanche, c’est qu’à trop vouloir être hardcore, il risque bien de perdre les joueurs plus occasionnels.
11 avril 2016 à 10h16

Par

Points positifs

  • Une simulation pointue
  • 60 fps constant
  • Visuellement très beau
  • Demande un véritable investissement de la part du joueur
  • Une déclaration d'amour aux fans de la première heure

Points négatifs

  • Une difficulté trop élevée dès le départ
  • Les joueurs occasionnels décrocheront certainement

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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