Commençons par remettre les choses dans leur contexte. S’il est difficile de dater précisément les événements de cette suite par rapport à ceux du jeu de 2014, nous pouvons néanmoins affirmer qu’ils se déroulent plusieurs siècles après les aventures du premier
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Cette aventure vous met dans la peau d’un ensourceleur, alors que vous êtes envoyé à Fort Joie pour vous faire “soigner”. Car si les utilisateurs de la source ne sont plus forcément vus comme des êtres démoniaques, leur existence pose toujours un réel problème. En effet, lorsqu’ils usent de leur pouvoir, ils attirent les anéants, des créatures particulièrement féroces qui détruisent toute forme de vie sur leur passage. Durant votre séjour à Fort Joie, vous verrez une mission vous être confiée : détruire le Néant, un ennemi bien connu des fans de la saga.
Moi, moche et méchant
Mais, comme dans tout bon RPG, la première chose à faire est de créer son personnage. Sans entrer dans les détails, vous avez le choix entre quatre races et leur version zombie. Les compétences de départ ainsi que la répartition des points d’attribut sont également à votre discrétion. Mais le point le plus intéressant de cette phase est le système de mots-clés. Selon vos choix, qu’il s’agisse de sa race, de son sexe ou de son passif, votre avatar bénéficiera de mots-clés, ces derniers débloquant des choix de dialogue au fil de votre aventure. Si vous souhaitez la jouer diplomate, avoir les mots-clés adéquats pourra grandement vous aider. De même, si vous créez un barbare, vous aurez régulièrement l’occasion d’intimider un PNJ ou de provoquer un combat. Notez enfin que le jeu propose six personnages pré-créés, chacun ayant un background et une quête propre, en plus de mots-clés spécifiques.
Pour les deux ou trois qui n’auraient pas suivi au fond, Divinity : Original Sin 2 propose des combats au tour par tour, chaque personnage ayant des points d’action à utiliser pour se déplacer, attaquer ou lancer des sorts. Le premier Original Sin se démarquait par son utilisation de l’environnement, donnant une profondeur tactique supplémentaire aux combats. Original Sin 2 reprend cette base, tout en affinant la formule. Pour commencer, la verticalité entre désormais en compte, vos archers, arbalétriers et mages causant davantage de dégâts si vous les placez en hauteur par rapport à leur cible. Bien entendu, cela marche également dans l’autre sens. Cet ajout vient compléter de fort belle manière l’aspect tactique des combats, rendant le positionnement de vos personnages plus important que jamais.
Dans le même ordre d’idée, le nombre de points d’action a été revu à la baisse, se limitant à un maximum de six. Dans ces conditions, la moindre erreur dans vos mouvements vous fait perdre un tour bêtement. Et vous pouvez être sûrs que vos ennemis en profiteront pour prendre l’avantage. Mais le plus important reste sans aucun doute l’utilisation de la source, cette dernière vous permettant de lancer des sorts et des attaques surpuissantes. Bien entendu, leur usage est limité, nécessitant des points de source. Et ces derniers étant rares, il vous faudra utiliser ces compétences avec parcimonie. Dans l’ensemble, les combats sont ici plus difficiles que dans le premier Original Sin. Cependant, ils nous ont aussi paru mieux équilibrés.
McGyver est dans la place
Le titre inclut aussi un système de craft particulièrement bien fourni. Au cours de votre aventure, vous trouverez des centaines d’ingrédients différents, laissant présager un nombre vertigineux de combinaisons possibles. Vous trouverez de nombreuses recettes en lisant des livres spécifiques. Elles vous permettront de mettre le pied à l’étrier. Mais vous pouvez aussi tester différentes combinaisons par vous-même, et voir ce que cela donne. Bien conçu, le craft est un bon moyen de se fournir en consommables. Cependant, il ne vous permettra que très rarement de vous équiper convenablement en arme et armure. Ceci étant dit, il vous permettra de gagner de l’argent. Ce qui n'est vraiment pas du luxe, le jeu étant particulièrement avare en pièces d'or.
Un voyage inattendu
Divinity est un RPG à l’ancienne. Comprenez par là qu’il laisse au joueur une grande liberté d’action. Il ne lui prend pas la main pour le guider jusqu’à son objectif (vous pouvez vous estimer heureux d’avoir des marqueurs sur la minimap), et encore moins pour lui dire comment l’accomplir. Au départ, cela sera déroutant pour certains. Mais cela fait parti du charme du jeu. L’exploration et l’expérimentation font partie intégrante de l’aventure Divinity : Original Sin. Elles lui donnent sa saveur. Cela implique pas mal de tâtonnements, de revenir en arrière pour éviter des ennemis trop puissants et trouver un autre chemin, ou de tester diverses interactions et combinaisons de sorts. La solution ne vous est jamais donnée sur un plateau. Et elle nécessitera souvent de la logique, un bon sens de l’observation, ou de faire des recherches in-game pour être trouvée. Parfois, ce sera à vous de choisir comment terminer une quête. Il vous faudra alors composer avec les conséquences de ces choix.
Le jeu sait se montrer très flexible dans son déroulement. Les quêtes ont de multiples points d’entrée et conclusions. De plus, vous ne serez jamais (ou presque) bloqués à cause d’une compétence qui vous fait défaut. Si vous n’arrivez pas à forcer cette porte, vous pouvez toujours la défoncer à coups de hache. Mais cela ne l’empêche pas pour autant de se montrer impitoyable. Ainsi, vous pourrez vous faire piéger dans une pièce à l’occasion, ou vous prendre un sacrée correction par des ennemis trop puissants. Mais à aucun moment vous ne serez bloqués par les limitations du jeux. Et c’est très fort.